L’Afrique gagnera la bataille de la démocratie et de son positionnement géostratégique. Face à la prolifération des crises, de nombreux signaux d’espoir pointent à l’horizon. La régularité dans l’organisation des élections, la présence des observateurs internationaux, sont des indicateurs de démocratie. La démocratie est une école de la liberté. En Afrique, il est incontestable que son ancrage demeure une œuvre de longue haleine. N’empêche qu’au fil des ans, les Africains commencent à accepter le principe de l’alternance au sommet des institutions et des États. Dans son analyse intitulée «comment l’Afrique peut bénéficier de la mondialisation», S. Ibi Ajayi, explique que le continent ne peut pas rester en marge de la mondialisation. Selon lui, l’expérience montre que les pays ayant enregistré une croissance rapide sont ceux qui ont investi une part élevée de leur produit intérieur brut et préservé la stabilité macroéconomique. L’Afrique doit aussi fonder ses perspectives de croissance sur la mise en valeur du capital humain, le développement des infrastructures physiques et la mise en place d’institutions solides. Elle doit favoriser le développement du secteur privé et établir le cadre macroéconomique nécessaire à sa viabilité. Ainsi, qui dit démocratie dit institutions solides, dit bonne gouvernance. Or, il n'y a d'institutions solides et de bonne gouvernance que lorsque la nécessité de promouvoir les droits humains rejoint le besoin de construire une société juste et équitable. L’Afrique a besoin de promouvoir ses propres valeurs et idéologies en vue d’une intégration réussie dans le processus de mondialisation.
L’Afrique occupe une place géostratégique de choix dans le concert des nations. Cette position géostratégique la place au cœur des enjeux de développement des nations développées. La mondialisation se positionne ainsi, comme une aubaine dans la mesure où tout ce qui sort ou rentre en Afrique aura une valeur spécifique.
On le sait, la politique internationale est le produit des systèmes des relations entre nations. Elle en est le reflet et sa compréhension dépend des caractéristiques et/ou des problèmes qui résultent des mutations ou de changements de ce cadre structurel ou institutionnel. La figure du monde qui détermine la politique internationale a changé depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et la fin du Communisme ainsi que l’implosion de l’ex-empire Soviétique qui a entraîné la fin des superpuissances et aussi de la guerre froide. La scène internationale s’est transformée; le droit international, le régulateur des rapports entre nations est aujourd’hui en déclin; les principes classiques des relations internationales comme ceux considérés comme sacro-saints, l’égalité souveraine des États et la non ingérence dans les affaires domestiques sont battus en brèche; les frontières se dilatent, le monde s’ouvre, et, aux logiques d’États s’additionnent les logiques de sociétés; les organisations internationales financées par les États reçoivent désormais des contributions financières des grandes entreprises multinationales (CNN et ONU par exemple) et gagnent en autonomie vis-à-vis des États. C’est dans ce tumulte généralisé que l’Afrique écrit son histoire. Une histoire faite de succès mais aussi d’échecs.
L’Afrique apparaît ainsi dans la géopolitique coloniale européenne d’abord sous tous ces titres comme une chasse-gardée de l’Occident qui aura conservé, cette valeur symbolique en dépit des avancées de la guerre froide et de la rivalité stratégique et idéologique Est-Ouest d’autre époque. Intégrée dans les stratégies des grandes puissances, l’Afrique est demeurée globalement jusqu’à la fin de la guerre d’Angola, un important réservoir des matières premières stratégiques entièrement contrôlées par l’Occident. La présence soviétique et cubaine en Angola ne fut pas et n’impliqua pas la mainmise sur les ressources du pétrole ou du café que les compagnies américaines exploitaient. Un espace important de l’Afrique centrale constituait le pré-carré de la géopolitique africaine de la France, même si certaines dynamiques d’influence americanofrançaises finirent par développer un réflexe géopolitique dans la conduite de la politique étrangère du Zaïre malheureusement dans une perspective de sous-traitance géostratégique des intérêts géopolitiques des États-Unis d’Amérique. Libreville et Bangui disposaient des bases militaires et où stationnaient des troupes françaises, facilités de la diplomatie africaine de la France.
La fin de la guerre froide coïncida même avec le désintérêt, la dégéopolisation de l’Afrique par l’Europe au profit de la République Sud Africaine tandis que la préservation des intérêts stratégiques américains en Afrique centrale mettait la région -sous surveillance internationale, supervisant par les Organisations internationales et certaines puissances régionales certains processus de paix ou de transition politique ou démocratique. Il faut attendre l’éclatement de la crise régionale de la région des grands autour des génocides du Rwanda et plus tard la guerre de la région des Grands Lacs en RDC qui donna lieu à la première guerre mondiale africaine, c’est-à-dire aux jeux des alliances et de contre-alliances régionales pour que l’humanitaire et le géopolitique s’additionnent et que les questions géopolitiques de stabilité régionale se posent. L’Afrique a droit à la parole et doit avoir voix au chapitre.