Pays voisin, la Côte d’Ivoire et le Ghana veulent unir leur force contre le swollen shoot, la maladie qui décime les plantations de cacaoyers. Les deux pays ont obtenu un financement de 600 millions de dollars de la Banque africaine de développement (BAD) qui devraient permettre de dédommager les paysans dont les plantations ont été détruites en attendant la distribution de nouveaux plants.
Selon Jeune Afrique, Yves Brahima Koné, le directeur général du conseil Café Cacao (CCC) et son homologue ghanéen, Joseph BoahenAidoo, du Ghana CocoaBoard (Cocobod) ont fait le déplacement jusqu’à Pilla, dans l’ouest du Ghana, puis à Manzanouan dans l’est de la Côte d’Ivoire, pour lancer les opérations de lutte contre le swollen shoot.
Au niveau du Ghana, ce sont 10 000 hectares de plantations de cacao qui seront arrachées car c’est le seul remède pour éviter la propagation du virus. 17% de plantation au Ghana sont touchées par le virus swollen shoot.Côté ivoirien, J.A rappelle que ce sont environ 100 000 hectares de plantations (le tiers des plantations) qui sont concernés par cette opération qui coûtera 21 milliards de FCFA sur les trois prochaines années. « Arracher ne suffit pas, il faudra aussi renouveler le verger. Les plantations sont très vieilles et cela impacte sur leur rendement», a confié Yves Brahima Koné, le patron du CCC.
Selon les statistiques du Centre national de recherche agronomique (CNRA), quelque 300 000 hectares de plantation de cacao sont infectés dans le pays, dont plus de 77 000 hectares dans la seule région du Marahoué, au cœur de la nouvelle boucle de cacao.Outre l’arrachage des arbres infectés, le plan de lutte prévoit un dédommagement de 50 000 FCFA par hectare détruit pour les paysans, ainsi qu’une opération de distribution de semences plus résistantes à la maladie. Pour le moment, la propagation du swollen shoot n’impacte pas la production nationale, qui a atteint 2 millions de tonnes.
L’accent est également mis sur la recherche au niveau des deux Etats pour trouver une solution durable au problème de la cacaoculture.Par ailleurs, ils se sont alliés pour influencer le prix du cacao sur les marchés internationaux.Jeune Afrique affirme que les deux économies vont également rapprocher leur politique de soutien au secteur avec la mise en place d'un prix planché unique pour les cultivateurs dès la fin du troisième trimestre de l’année.Leur stratégie commune couvre la production, la commercialisation, la transformation et la consommation, des domaines qui constituent le cœur de l’économie cacaoyère.Elle débutera dans les deux pays en même temps, avec l’annonce d’un prix planché commun aux cultivateurs.
L’économie cacaoyère mondiale génère selon le site d’actualités économiques, Ecofin, 100 milliards de dollars par an, mais les paysans n’engrangent que 2% de cette manne. L’objectif de la Côte d’Ivoire et du Ghana est de créer un cartel de producteur pour influencer les prix du cacao, en se mettant d’accord sur les volumes vendus.