Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population des éléphants d'Afrique vient d'enregistrer sa chute la plus vertigineuse depuis 25 ans : sur le continent, l’espèce compte environ 415 000 individus, soit 111 000 de moins qu’il y a dix ans. Chaque année, près de 30 000 pachydermes sont sacrifiés en Afrique afin de satisfaire l’insatiable appétit de l’Asie pour l’ivoire. Alors que le prix de l’ivoire atteint plusieurs milliers de dollars par kilo en Asie, les organisations militant pour la protection des éléphants parmi lesquelles Le Fond Mondial pour la Nature (WWF) craignent que l’espèce puisse disparaître d’Afrique en l’espace d’une génération.
La protection de ces animaux emblématiques devient de plus en plus difficile face à des braconniers lourdement armés et en raison de l’immensité des zones à surveiller. Depuis le début du mois de mars 2017, deux rangers kényans ont été tués par des braconniers, dont un le 4 mars 2017 à Tsavo, la même réserve où, deux jours plus tard, Satao II, l'un des derniers éléphants aux défenses géantes a été retrouvé mort, révèle WWF qui œuvre à la conservation des espèces menacées sur tous les continents.
Jeune Afrique rapporte que face à cette situation délicate, Google, le géant américain de l’internet, s’est attelé à la création de cartes en trois dimensions à base de données satellitaires qui permettent de suivre les déplacements de dizaines d’éléphants équipés d’un collier. L’idée est de garantir leur sécurité à court terme et de contribuer à long terme à la protection de leur habitat. « Nous pouvons utiliser la technologie de Google Earth pour comprendre les schémas de migration et nous en servir pour assurer une meilleure protection » des éléphants, ajoute Farzana Khub chandani, directrice marketing de Google Kenya.
Selon le Fond Mondial pour la Nature (WWF) depuis 2017, les rangers disposent d’une arme redoutable pour lutter contre la criminalité sur les espèces sauvages. Cette nouvelle technologie, développée grâce au soutien financier de Google.org et en collaboration avec FLIR, permet de surveiller une zone 24h/24 dans un rayon de 1,6 km et dans l’obscurité totale. Il s’agit notamment de caméras thermiques infrarouges et d’un logiciel de détection de mouvement capable de faire la distinction entre la présence humaine et animale. Les braconniers sont ainsi repérés à distance et leur image est retransmise, en temps réel, sur les écrans des unités mobiles de surveillance. En mars 2016, le dispositif est testé sur le terrain, avec des premiers résultats très prometteurs. En 9 mois à peine, grâce à lui, les gardes appréhendent plus de deux douzaines de braconniers dans la réserve nationale Maasai Mara. A ce jour, 85 éléphants sont ainsi suivis, la moitié dans le nord du Kenya, le reste en République démocratique du Congo, en Afrique du Sud et au Zimbabwe.
A court terme, note JA le suivi des éléphants grâce aux colliers a amélioré la sécurité des animaux, mais l’affaire a un coût certain: 8.000 dollars pièce pour l’achat de l’appareil, son ajustement et son entretien. « A long terme, cela permet une meilleure planification pour créer des couloirs pour les animaux dans des zones menacées par le développement », explique M. Douglas-Hamilton, patron du groupe écologiste Save the Elephants (Sauvez les éléphants).
En octobre 2016, le WWF a déployé un projet pilote au Zimbabwe et au Malawi, avec des drones équipés de caméras thermiques. Ces appareils pilotés par des professionnels ont à ce jour accompli plus d’un millier de missions dans le cadre de la lutte contre le braconnage. « Si nous continuons à collecter des données pour évaluer l’impact du dispositif, nous savons d’ores et déjà que son utilisation a permis d’intercepter plus de 100 braconniers », peut-on lire sur le site de l’organisation. Le Fond Mondial pour la Nature (WWF) œuvre à la conservation des espèces menacées sur tous les continents.