Les infrastructures sont à l'économie ce que la colonne vertébrale est au corps humain. C’est pourquoi la Banque africaine de développement (BAD) a débloqué le 24 novembre dernier, 107 millions de dollars pour la réhabilitation d’une liaison routière et la construction de 50 km supplémentaires entre le Burkina Faso et le Niger. D’un coût total de 225 millions de dollars, l’Union européenne et le Japon y contribueront à 38% de la somme totale et le Burkina Faso apportera 31,5 millions de dollars, soit 14%.
Ce financement entre dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) du Burkina Faso que le pays entend mettre en place entre la période 2015-2020. Le PNDES, dont le coût global est évalué à plus de 15 000 milliards de FCFA, table sur une croissance forte (7,3 % en moyenne) et doit permettre une transformation structurelle de l’économie burkinabè.
Dans le cadre du projet financé entre autre par la BAD, 168 kilomètres seront réhabilités et 50 kilomètres supplémentaires seront construites sur l’axe Koupéla-Goughin-Fada N’Gourma-Piéga-frontière du Niger. Jeune Afrique note que 3,5 millions de personnes vivent dans les régions Est et Centre-Est du Burkina, à vocation agricole et pastorale, dont la desserte va être renforcée.
Selon le Directeur général de la BAD pour la région Afrique de l’Ouest, Janvier Litse, « ce projet va renforcer la compétitivité des économies du Burkina Faso et du Niger, deux pays sans littoral dont les importations transitent, pour l’essentiel, par les ports de Tema et Takoradi au Ghana, d’Abidjan en Côte d’Ivoire, de Lomé au Togo et de Cotonou au Bénin». La réhabilitation de cet axe permettra en outre, de réduire la durée des déplacements et renforcera les échanges entre les deux pays.
Dans le deuxième numéro de la revue Passerelles publié en mars 2017, Cheikh Tidiane Dieye, Directeur exécutif du Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (Enda Cacid), soulignait que des infrastructures efficaces qui relient les différents secteurs économiques, donnent de la cohérence au système de production, réduisent les écarts d'opportunités entre les villes et les campagnes et permettent une meilleure distribution des richesses entre les différentes strates de la société et les entre les zones urbaines et rurales. « Il est largement admis que les infrastructures économiques de base sont un prérequis pour le développement, en ce sens qu'elles soutiennent la productivité et entretiennent la croissance et la création de richesses », a-t-il ajouté. Selon lui, le retard de l'Afrique en matière d’infrastructures est saisissant et le déficit à combler est grand. Le cas de l'Afrique de l'Ouest en donne une excellente illustration, en particulier dans le secteur des transports, qui est pourtant fondamental d’un point de vue économique.