Dans son rapport de juillet 2017, L’ONUSIDA note que plus de la moitié des personnes porteuses du VIH (53%) ont désormais accès au traitement contre le VIH, et les décès liés au SIDA ont diminué de moitié depuis 2005. Ce progrès est lié en grande partie à une meilleure diffusion des antirétroviraux, ces traitements qui empêchent le développement du virus, explique l'ONUSIDA. « En 2016, 19,5 millions de personnes, sur les 36,7 millions qui vivent avec le VIH, avaient accès aux traitements », soit désormais plus de la moitié (53%), souligne le rapport. « Rien qu'en 2016, on a pu mettre 2,4 millions de nouvelles personnes sous traitement. Nous sommes en train de sauver des vies », s'est félicité Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA.
Baptisé « En finir avec le sida », ce rapport est une démonstration très claire que nous pouvons atteindre l'objectif 90-90-90, a estimé le dirigeant, faisant référence à l'ambition lancée il y a trois ans : que d'ici 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) connaissent leur statut, que parmi elles, 90% soient sous traitement, et que parmi ces dernières, 90% aient une charge virale indétectable. Fin 2016, ces proportions étaient de 70%, 77% et 82%, selon L'ONUSIDA. Sept pays ont déjà réalisé les cibles 90-90-90 - Botswana, Cambodge, Danemark, Islande, Singapour, Suède et le Royaume Uni de Grande-Bretagne et Irlande du Nord - et de nombreux autres sont sur le point d’y parvenir. Sans traitement, les personnes infectées développent le sida, qui affaiblit le système immunitaire et expose aux infections opportunistes. La tuberculose était ainsi encore en 2016, la première cause de mortalité des personnes atteintes du VIH.
L’ONUSIDA note que la région qui a le plus progressé est l'Afrique australe et de l'Est, qui rassemble plus de la moitié des personnes séropositives. Les décès liés au sida y ont chuté de 42% depuis 2010 et les nouvelles infections de 29%. L'Afrique de l'Ouest et du centre est à la traîne, avec seulement 35% des personnes séropositives sous traitement, contre 60% au sud et à l'est du continent. L'ONUSIDA s'inquiète aussi de l'explosion de l'épidémie en Europe de l'Est et en Asie centrale : le nombre de décès y a grimpé de 27% en six ans. « C'est mon point de déception », a confessé Michel Sidibé, citant en particulier la Russie, qui concentre 81% des nouvelles infections dans cette région.
Accès aux traitements des plus jeunes insuffisant : sur cet aspect, seulement 43% des enfants contaminés par le VIH ont accès aux antirétroviraux, contre 54% des adultes, et en Afrique subsaharienne, les contaminations chez les femmes de 15 à 24 ans sont 44% plus nombreuses que chez les jeunes hommes.
Lutte contre le sida : des ressources stables mais insuffisantes : les ressources destinées à la lutte contre le sida restent stables autour de 19 milliards de dollars en 2016, mais l'ONUSIDA juge que 26 milliards seront nécessaires d'ici 2020. « Nous disposons de tous les outils nécessaires pour éradiquer l'épidémie (...). Le manque de volonté politique et de moyens pour traduire les paroles en actes est l'obstacle majeur », a estimé Coalition plus, groupement d'associations de lutte contre le sida. Un constat repris par M. Sidibé : « Nous maximisons l’utilisation de chaque dollar disponible, mais il nous manque toujours 7 milliards de dollars. Avec plus d’assistance internationale, une augmentation des financements nationaux, des financements innovants et des programmes efficaces peuvent éradiquer l’épidémie du SIDA d’ici 2030 ».