De plus en plus, les énergies fossiles (bois, charbons, pétrole) sont délaissées au profit des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique et géothermie). Et l’Afrique n’est pas en reste. Quatre pays africains, Éthiopie, Zambie, Mozambique et Tanzanie, sont désormais engagés dans cette nouvelle technologie.
L’Afrique voit sa production d’énergies renouvelables se doper d’année en année, et celle-ci devrait exploser d’ici la prochaine décennie. Mais la part des énergies non émettrices de gaz à effet de serre est déjà très majoritaire dans certains pays, notamment grâce aux installations hydrauliques et géothermiques.
Selon un récent rapport du Forum économique mondial, intitulé Global Energy Architecture Performance Index, il y a au moins 7 africains parmi les 10 pays comptant le plus d’énergies dites alternatives au nucléaire dans leur production. Selon Jeune Afrique, l’Éthiopie qui possède comme la plupart de ces pays, d’importantes ressources hydroélectriques, a inauguré fin 2016 le barrage de Gibe III (1870 MW au total) et construit parallèlement le barrage de la Renaissance (6 000 MW), considéré à ce jour comme le plus grand d’Afrique.
Véritable moteur en lien avec un développement social du continent, ces énergies proviennent en grande majorité des technologies solaires. Selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), derrière l’Islande et le Népal, on retrouve par exemple dans le top 20 du classement le Kenya (82,84%), le Togo (82,31%), le Nigeria (80,96%), mais aussi la Côte d’Ivoire, le Zimbabwe, le Cameroun, ainsi que la République du Congo.
Par ailleurs, le deuxième conseil d’administration de l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables (Africa Renewable Energy Initiative : AREI), réuni le 4 mars à Conakry, a également été l’occasion de mettre en avant 19 projets. Sont notamment concernés : des centrales solaires au Niger (Agadez, 13 MW, et Gourou Banda, 30 MW) et au Bénin (Onigbolo, 25 MW), un programme d’électrification rurale alimenté par micro-hydroélectricité en Guinée (10 MW) ou encore des lignes de transmission (Mali) et d’interconnexion (Ghana-Côte d’Ivoire). Ces 19 projets représenteraient des investissements de près de 4,8 milliards d’euros. L’AREI s’est vue promettre 10 milliards de dollars lors de son lancement officiel fin 2015 à la COP21 de Paris, afin de soutenir l’installation de 10 GW d’énergies renouvelables en Afrique à l’horizon 2020.
Initiative africaine pour les énergies renouvelables
L’initiative africaine pour les énergies renouvelables (AREI) vise à permettre l’installation d’une capacité énergétique renouvelable à grande échelle sur le continent africain d’ici 2020, ce qui aurait un impact considérable sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre du continent.
Au moins 5 milliards de dollars des États-Unis de financement public ainsi que de financement à des taux préférentiels de sources bilatérales, multilatérales et autres, y compris le Fonds vert pour le climat, seront nécessaires entre 2016 et 2020 pour exercer un effet de levier sur 15 milliards de dollars pour d’autres investissements, pour un total d’au moins 20 milliards de dollars investis à l’horizon 2020.
L’initiative est menée par la commission de l’Union africaine, l’agence du nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le Groupe des négociateurs africains, la Banque africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ainsi que l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).
S.K