La destination Sénégal est l’une des meilleures en Afrique de l’Ouest. Avec un bon climat tout au long de l’année, les sites touristiques du pays de la Téranga sont accessibles et offrent des cadres sereins de détente.
Le Sénégal compte 744 réceptifs, 34.062 lits, 345 licences d’agences de voyages et 531 guides touristiques dont 21 titulaires. Des offres que notre pays veut améliorer à l’horizon 2018 avec 15.000 nouveaux lits et 10.000 réceptifs. “Le Sénégal doit encore augmenter ses capacités d’hébergement et améliorer l’accessibilité aux sites d’hébergement touristique par des voies aériennes ou par la construction de pistes”. C’est l’appel du Premier ministre lancé au cours du conseil interministériel sur le tourisme. L'objectif annoncé est d'aligner les capacités sur les normes internationales pour faire face à la concurrence. D’après l’étude d’élaboration du plan stratégique de développement touristique, le Sénégal “comptabilise un total de 744 réceptifs en 2013”. Parmi ces réceptifs, les hôtels représentent 33,60% du parc, les auberges 31,04%, les campements 24,43% et les résidences 10,93%. Le nombre de lits est estimé au total à 34 062. Un nombre, précise le document, qui ne prend pas en compte les nombreux établissements touristiques non autorisés. Les régions de Thiès et de Dakar se taillent la part du lion avec 22 540 lits à elles deux. Par ailleurs, souligne la note, le Sénégal a, au total, 345 licences d’agences de voyages et de tourisme dont 256 sont dans la région de Dakar et 60 dans la région de Thiès. En Casamance, avec l’effet du conflit vieux de plus de 3 décennies, le document fait état de la fermeture de six réceptifs touristiques dans la région de Ziguinchor ainsi que le manque d’hôtels à Sédhiou. En ce qui concerne les restaurants touristiques, la région de Dakar arrive en tête avec 231 unités, suivie de la région de Thiès. À cet effet, le cabinet Isdl/Attract signale l’absence de restaurants touristiques dans des régions comme Fatick et Sédhiou.
6 grands pôles touristiques
Dans sa nouvelle politique de développement du secteur, le Sénégal veut disposer, d’ici à 2015, “de capacités d’hébergement suffisantes et répondant aux normes et standards internationaux”. Pour y arriver, il compte “assainir le segment hôtelier en régularisant d’ici la fin 2016, 15.000 lits, à raison de 5000 lits par an”. En 2018, il compte à nouveau exploiter 10.000 réceptifs touristiques “issus des programmes d’aménagement touristique des sites de Pointe Sarène, de Mbodiène, Joal Finio et Saint-Louis”. Toujours dans ses offres, le Sénégal propose divers types de tourisme : d’affaires, culturel, balnéaire, religieux, de découverte, l’écotourisme... Le territoire est subdivisé en six grands pôles : Dakar, Nord, Sine- Saloum, Thiès/Diourbel, Sénégal oriental et le pôle de la Casamance. C’est dans la zone de Dakar qu’on retrouve le “tourisme d’affaires et de congrès, le tourisme balnéaire, le tourisme culturel,...”. Dans la zone nord, l'offre est le “tourisme culturel et de découverte”. Au Sine-Saloum, l’éco tourisme est le plus développé avec îles et îlots. Au Sénégal oriental, on retrouve plus particulièrement le tourisme culturel et artistique. Le gouvernement veut faire du Sénégal un pays touristique. Malgré le potentiel touristique que notre pays dispose, il reste la 35ème destination privilégiée des Français, la 48ème pour les Belges.... et la 111ème pour les Allemands. Une situation que le Sénégal veut renverser avec un objectif de 3 millions de touristes à l’horizon 2022. Le Sénégal veut faire du tourisme un levier important pour son développement économique et social. Un secteur dans lequel il dispose d'un potentiel unanimement reconnu, qui en fait une destination privilégiée pour les touristes européens. Aujourd'hui, le premier marché émetteur de touristes au Sénégal reste la France. L’ancienne puissance colonisatrice génère en effet près de 43% des arrivées. Elle est suivie par la Belgique (3,3%), l’Espagne (3%) et l’Italie (2,3%). D’après le rapport du cabinet Isdl/Attract, le “Sénégal est en volume la 35e destination privilégiée des Français, c'est-à-dire seulement 0,5% des départs internationaux depuis le territoire français, la 22e pour les Luxembourgeois, la 48e pour les Belges, la 59e pour les Espagnols, la 72e pour les Italiens et la 111e pour les Allemands”.
Objectif : 3 millions de touristes en 2023
Cette tendance, les autorités veulent la renverser et se fixent pour l’horizon 2023 un objectif de 3 millions de touristes. Un objectif qui pourrait être atteint grâce au nouveau plan stratégique de développement durable du tourisme. Car, il ressort du diagnostic de l’étude d’élaboration de ce plan que le secteur a du mal à décoller à cause d'une certaine politique touristique. Celle-ci est caractérisée par “un manque de mobilisation des ressources financières”, par une “faible emprise du ministère du Tourisme de mettre à disposition des ressources financières”. Cette situation n’a pu être relevée par la lettre de politique sectorielle de développement du tourisme (2005-2015) qui avait un objectif de 1,5 million de touristes en 2010. Ce qui est loin d’être atteint, car en 2012, le Sénégal était à 980 000 touristes. Selon le Premier ministre, Aminata Touré, qui présidait hier un conseil interministériel sur la question, l’ambition du gouvernement est de faire du secteur un puissant moteur de croissance économique, au 2e rang après l’agriculture. D’après le PM, le tourisme impacte positivement de manière transversale sur plusieurs secteurs, dont l’élevage, l’agriculture, l’artisanat, la pêche. D'où l'urgence de “développer ce secteur à haute valeur ajoutée”.
Coût du projet : 472,250 milliards sur 5 ans
Grâce au nouveau plan stratégique, l'État vise à l’horizon 2023 un chiffre de 3 millions de touristes, 2 millions en 2018 et un intermédiaire d’1,5 million en 2016. Selon un document du ministère de tutelle, le coût global du projet sur 5 ans est estimé à 472,250 milliards de FCFA. Pour le chef du gouvernement, le Sénégal doit “améliorer la gouvernance touristique” et “rendre la destination Sénégal moins coûteuse” en faisant de sorte que les visas d’entrée ne soient pas des facteurs décourageants. Cette facilitation doit passer, selon le ministre Oumar Guèye, par un “assouplissement de la délivrance des visas”. Le plan stratégique vise également à “consolider notre position sur le marché français” et à “redynamiser les marchés espagnol, italien, belge et allemand” tout en positionnant le Sénégal sur les nouveaux marchés des BRICS (Brésil, Russie, Chine et Afrique du Sud).