Article publié le 2017-06-17 par Karim Traoré Dossier
Dossier Sénégal : Économie - Les secteurs porteurs à la loupe [12-2016]
Dakar par Toon van Dijk (CC BY-ND 2.0)

Le Sénégal est et a toujours été un pays économiquement viable. Les secteurs porteurs vont de l’agro-alimentaire aux technologies en passant par le tourisme. Découverte.

Du fait de son poids économique en termes de recettes d’exportation et de sa forte contribution sur le plan des apports alimentaires et pour la création d’emplois, le sous-secteur de la pêche occupe une place de choix dans la politique de développement du Sénégal. L’importance de ses productions ainsi que son dynamisme se répercutent sur les activités connexes de transformation, de mareyage et d’exportation et par conséquent sur la croissance économique du pays. L’aquaculture est un secteur stratégique, elle constitue l’un des piliers de la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) qui vise à faire du Sénégal, un pays émergent basé sur une croissance soutenue et durable. Des mesures incitatives ambitieuses ont été adoptées pour favoriser l’investissement dans l’activité aquacole. Chaque année, le Sénégal récolte 30.000 tonnes de crevettes dans les régions de Casamance et de Saint-Louis. L’aquaculture enregistre un taux de croissance très élevé, supérieur à celui de l’élevage et de l’agriculture. Sur le plan sanitaire, la présence d’acide Oméga 3 avec effet protecteur cardiovasculaire constitue un atout pour trouver des débouchés aux produits aquacoles. Par ailleurs, la demande en produit de l’aquaculture se multiplie avec la croissance démographique au niveau mondial et en particulier sur le continent africain. Le Sénégal est doté d’un potentiel aquacole très important en raison de ses caractéristiques, à savoir : 718km de côte le long de l’océan atlantique, le fleuve Sénégal long de 1700km, le fleuve Gambie long de 750 km, le fleuve Casamance long de 300km. Les estuaires du sine-Saloum sont une merveille ainsi que le lac de Guier (280 km2) et les bassins de rétention.

 

Mesures d’incitation à l’investissement

Plusieurs mesures incitatives ont été mises en œuvre pour renforcer l’attractivité du secteur. Ainsi, pour atteindre les objectifs de développement de l’aquaculture qui lui ont été assignés, l’Agence nationale de l’aquaculture a élaboré, avec l’appui de la FAO, un Plan Stratégique Opérationnel de Développement Durable de l’Aquaculture au Sénégal (PSO) qui met en exergue les objectifs de production quinquennale (2010 à 2015) pour combler le gap de la pêche de capture. Ce Plan d’Investissement modèle pour les petites et moyennes entreprises (PME) aquacoles permet d’orienter les potentiels investisseurs. Il a été réalisé sur la base des résultats obtenus avec la mise en place de PME aquacoles.

 

Des Guides techniques pour un développement durable de l’aquaculture au Sénégal

Un Code de l’Aquaculture a été élaboré. Celui-ci contient, entre autres, des conditions incitatives telles que la création de zones aquacoles qui facilitera l’acquisition du foncier, la détaxation des équipements aquacoles, la suppression des taxes sur les entreprises au moins les trois premières années, etc. En outre, le soutien de la coopération internationale est capital. Plusieurs partenaires du Sénégal accompagnent les projets de développement aquacole à travers le renforcement des capacités techniques en aquaculture, le financement de projets aquacoles au Sénégal (BID, BOAD, BM) ou encore la construction d’un centre de recherche et de formation pour les espèces marines financé par la Corée du Sud à travers la KOICA notamment.

 

Agriculture et agro-business

Il existe des potentialités et opportunités confirmées au Sénégal pour une large gamme de produits agricoles à forte valeur ajoutée répondant à la demande des marchés nationaux, sous-régionaux et internationaux. En vue de devenir une filière porteuse d’emplois et de revenus, plus performante et attrayante pour les investisseurs privés nationaux et étrangers, la nouvelle stratégie a fortement misé sur les avantages comparatifs du pays et a modernisé les pratiques, aussi bien dans l’agriculture que dans l’élevage. L’agriculture, l’élevage et l’agrobusiness sont parmi les principaux secteurs dynamiques de l’économie sénégalaise. Ils représentent ainsi d’importantes opportunités d’investissement dans des filières variées et à fort potentiel. Ces filières sont depuis plusieurs années au cœur des priorités du Sénégal. En 2004, l’adoption et la promulgation de la loi d’orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) a permis un nouvel élan dans le développement des filières du secteur primaire. De plus, avec la mise en œuvre de plusieurs programmes spéciaux (riz, maïs, sésame…) et la réalisation de programmes de subvention d’intrants agricoles et d’équipements, des résultats satisfaisants ont pu être enregistrés au cours des dernières campagnes agricoles.

 

Les atouts

L’un des atouts est le climat. Le pays dispose d’un climat océanique très favorable sur la bande côtière du pays (centre et nord). Plusieurs types de sols adaptés aux cultures céréalières et horticoles. Le potentiel hydraulique est important même s’il est sous utilisé dans certaines zones du pays. Autres facteurs bénéfiques : la bonne expérience de production, le regain d’intérêt pour l’origine Sénégal et une bonne situation géographique avantageuse par rapport aux principaux marchés d’exportation. En outre, des opportunités d’investissement existent dans tout le pays. Par ailleurs, les projets bénéficient de l’accompagnement des pouvoirs publics et des partenaires au développement. La production en particulier céréalière et horticole a ainsi pu couvrir une part de plus en plus importante de la demande nationale et les productions d’exportation ont connu un franc succès.

 

La santé

Le secteur de la santé au Sénégal offre des opportunités d’investissements intéressantes dans plusieurs domaines notamment la création de cliniques médicales et le développement de services spécialisés. Le Sénégal a compris très tôt l’importance du secteur de la santé par la ratification des textes internationaux tels que la déclaration universelle des Droits de l’Homme, la charte de l’UA et la Convention des Droits de l’Enfant. Plusieurs réformes à la fois législatives et institutionnelles touchant principalement les hôpitaux, les médicaments, les pharmacies ont été initiées par les pouvoirs publics. Ainsi, l’Etat du Sénégal a mis en place un vaste programme accordant une large place à la surveillance épidémiologique, à la santé de la reproduction, au MST/SIDA et au contrôle des maladies endémiques avec essentiellement le paludisme, la bilharziose, l’onchocercose et la tuberculose. En outre, des indicateurs financiers renseignent sur l’effort fourni par l’Etat concernant son engagement à maintenir le budget consacré à la santé au niveau recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), c’est à dire 9%. Le Sénégal est devenu une destination d’investissements compétitive dans le secteur des services, en particulier dans le domaine de la santé. À cet égard, on a assisté à l’ouverture de cliniques spécialisées dans des domaines divers de la médecine et qui accueillent notamment, pour leurs soins médicaux, beaucoup de ressortissants de la sous-région, à l’essor fulgurant des volets de pointe tels que l’imagerie médicale, la chirurgie rétinienne, la mammographie, la recherche biologique.

 

TICS et téléservice

Situé à 5h de l’Europe, le Sénégal est un pays d’ouverture. Sa stabilité politique conjuguée aux différentes réformes structurelles entreprises par les autorités publiques, a permis au Sénégal de se faire une place de choix sur le marché international des TIC en général et de l’outsourcing en particulier. Les télécommunications prennent une large part dans le développement de la société de l’information et de la communication en fournissant des services, des infrastructures, des applications permettant ainsi le développement de nouveaux usages. Le Sénégal se positionne comme un leader en Afrique, en matière de TIC. Au cours de la période 2006-2010, le pays a pu réduire progressivement la fracture numérique, grâce à un réseau numérisé à 100%, une bonne pénétration de la téléphonie mobile (56,7% en 2009 et 59,48% en 2010), une extension de la couverture du territoire par les différents réseaux de télécommunication et une baisse régulière du ticket d’entrée accompagnée de campagnes de promotions régulières des différents opérateurs.

L’État du Sénégal a mis en œuvre plusieurs programmes parmi lesquels on peut citer le projet intranet gouvernemental d’un coût estimé à 38 milliards FCA avec l’appui de la Banque mondiale (en 2000), la Chine (2007-2009) et la Corée (2010 - 2011) ; le programme de désenclavement numérique pour combler le gap numérique entre les localités du pays. On peut citer entre autres le programme de développement du service universel avec la mise en place du fonds de développement universel ; le programme de formation en ligne ou e-learning (piloté par l’ADIE) à l’intention des agents de l’administration publique ; le programme spécial de formation des Jeunes aux métiers des TIC (PSFJMTIC) dont le démarrage est prévu en 2011 ; etc. Quant au secteur privé, les opérateurs de téléphonie ont beaucoup investi dans le secteur. Dès le départ, la SONATEL a lancé un vaste programme 1993-2010. Du nom de TIGOP, il a démarré ses activités en 1999 et investi 6,3 milliards FCFA dont 4,2 milliards FCFA en infrastructures. En 2009, les investissements s’élevaient à 125 milliards FCFA avec l’arrivée d’Expresso, un nouvel opérateur.

 

Une infrastructure de télécommunication de haut niveau

Le Sénégal a très tôt misé sur les infrastructures de télécommunications, avec d’importants investissements consentis en termes de capacité et de modernisation. Le Sénégal occupe la 1ère place en Afrique de l’ouest en termes de croissance de pénétration et de qualité de services.