Article publié le 2017-06-01 par Alexandre Korbeogo Dossier
Dossier Guinée-Conakry (1re partie) : mines - Un scandale géologique
Techniciens de la fabrique de bauxite Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), à Kamsar, au nord de Conakry. © AFP PHOTO / GEORGES GOBET

La Guinée Conakry est un scandale géologique. Ce pays regorge de richesses minières, minéralières et forestières hors du commun. Zoom sur le potentiel vertigineux de ce pays, situé en Afrique de l’Ouest.

La Guinée veut voler de ses propres ailes. Sans fanfare. Le pays, scandale géologique, pose les bases de son développement économique. Dans cet ordre d’idée, ce pays se veut être un porte étendard de l’exploitation bénéfique des ressources du sous-sol. En termes de capacité, la Guinée-Conakry n’a rien à envier aux autres nations.

Les principaux produits miniers qu'on y rencontre sont : la bauxite, le fer, le diamant, l'or, l'uranium, le calcaire, le chrome, le cobalt, le cuivre, le graphite, la manganèse, le nitrate, le nickel, le pegmatite, le plomb, le sable lourd, le zinc, le granit de toutes les couleurs. Parmi ceux-ci, ceux en cours d’exploitation sont la bauxite (teneur 65% - 18 milliards de tonnes de réserves), le fer (teneur 70% - 18 milliards de tonnes de réserves), le diamant, l'or. Quant aux sociétés minières, trois fonctionnent depuis l'accession du pays à l'indépendance nationale. CBG produit 9 millions de tonnes de bauxite par an, FRIGUIA, 700 000 tonnes d'alumine par an. Le gouvernement détient 49% des actions dans ces deux sociétés mixtes sur la base d'une convention de type original associant harmonieusement le gouvernement guinéen aux partenaires étrangers. OBK, quant à lui, produit 2,5 millions de tonnes de bauxite par an. Il s'agit d'une entreprise d'état organisée avec l'assistance de l'Union Soviétique.

La Bauxite

L'évaluation ci-dessous du potentiel bauxitique de la Guinée est essentiellement basée sur le levé géologique à l’échelle 1/200 000 de l'Ouest de la Guinée fait par la Direction Générale des Mines et de la Géologie (1967-1980). La teneur minimum de bord pour AL203 est de 40%. Dans certains pays, des bauxites avec des teneurs en alumine de l'ordre de 30% sont exploitées.

La moitié des réserves de bauxite du monde

Selon le Président Alpha Condé, la Guinée possède la moitié de réserves de bauxite du monde et cette bauxite est de très bonne qualité. Elle est repartie sur toute l’étendue du territoire.

Au Nord-Ouest de la Guinée - Boké-Gaoual

Les réserves s'élèvent à 12 milliards 71 millions de tonnes, de 40 à 64% de Al2O3 avec une teneur en SiO2 inférieure à 4%. Cet ensemble de gisements s'étend sur environ 100 km. La majorité fut prospectée par la Société « Bauxite du Midi » de 1948-1962. A la suite du levé géologique sur 1/200 000e effectué par la Direction Générale des Mines et de la Géologie, le potentiel géologique de cette région s'est accru de nouveaux gisements : Batafong, Sandyani, Gagaou 2, Diguiti, Kavélin. Dans cette zone, on a mis en évidence deux sortes de gisements : sédimentaires et latéritiques. Seul le gisement de Sangarédi est sédimentaire.

Il y a quatre groupes de gisements : Boké, Koumbia, Paraou-Yamia, Termessè, Hoore-Herinko.

Le Groupe de Boké

L'ensemble de ce groupe de gisements couvre une superficie de 146 km2 avec des réserves totales estimées à 4,7 milliards de tonnes dont 1 milliard de tonnes de bauxite avec une teneur en alumine supérieure à 50%. La teneur moyenne est de 40% de Al2O3 avec Si2 = 1,5%. Tous ces gisements localisés dans la feuille Gaoual se situent respectivement à : Sinthiourou 1 et 2, Diadian, Jung, Médina 1, Pont-Etaye 1 et 2, Sangarédi, Ayé-Koyé, Ourobé, Dakalari, Kouloy-Majessan, Kaoula 1-2. La puissance moyenne de ce groupe de gisements est de 7,1 m avec une couverture stérile presque inexistante ou ne dépassant guère 1,5 m. C'est à ce groupe qu'appartient la plus grande mine du monde, du point de vue teneur en alumine et en cours d'exploitation. En effet, le plateau bauxitique de Sangarédi compte 300 millions de tonnes de réserves dont 53 millions titrent 60% de teneur en Al2O3 avec moins de 1 % de SiO2. Ce gisement exploité par la compagnie des bauxites de Guinée est d'une épaisseur moyenne comprise entre 30 et 36 m.

Le Groupe de Koumbia

Ce groupe appartient à la feuille Gaoual. L'épaisseur moyenne des gisements est de 8,5 m. La superficie totale est de 75 km2. Les réserves sont estimées à 1,3 milliard de tonnes dont 450 millions avec une teneur en silice inférieure à 4%. Ce groupe est constitué des gisements de Diouboula-Taguiraté, Lagué, Kaliouma, Touldé, Goundoupi, Boundou Téli, Kansagui.

Le Groupe Paraou-Yamia

Les gisements de Toumbé, Paraou, Téliel-Télioré, Yamia, Donghol-Boundi, Koulé, Namadoura, Kavelin, Kivi, Lélingué 1 et 2 autres petits gisements totalisent une superficie de 291 mm2 et 3,612 milliards de tonnes de réserves. Tous localisés dans la feuille de Gaoual, ces gisements sont d'une teneur en Al2O3 supérieure à 40% et d'environ 4% de SiO2.

Le Groupe de Termessé-Hoore Herinko

L'ensemble des gisements de ce groupe se caractérise par une épaisseur moyenne de 7,1 m. Leur superficie totale est de 106 km2, et les réserves sont estimées à 1,609 milliard de tonnes d'une bauxite contenant plus de 40% de Al2O3 et moins de 4% de silice. Dans ce groupe localisé entièrement dans la feuille de Gaoual, le gisement de Horè-Hérinko se distingue par ses réserves de 459 millions de tonnes dont 114 millions avec une teneur en Al2O3 de 50% et moins de 4% de SiO2, ces données particulières en font le plus grand dépôt d'un seul tenant du monde. Outre ce gisement, on apporte au même groupe les gisements de Termessè, Déliré 1, Lékounoudwal, Yensé 1, et 9 autres gisements moyens et petits. Dans cette même zone Boké-Gaoual, on a mis en évidence 18 autres gisements totalisant 850 millions de tonnes. Ces gisements sont : Tamidouké, Tamba Sotu, Oudouniaki, Gagaou 1, Bendi, Koonoma, Toumbo, Horè Boulho, Dongol Gouba, Donghol Boviré, Sanouma, Kounsi Bamba, Biané, Batafong, Sandyani, Kavelin, Gagaou 2 et Diguiti. Les réserves totales de cette partie Nord-Ouest de la Guinée sont : 12 milliards 71 millions de tonnes pour des teneurs en Al2O3 supérieures à 40% et en SiO2 inférieures à 4%.

Dans la partie Sud-Ouest de la Guinée, 3 groupes sont opérationnels : Fria — Télimélé — Kindia

Le Groupe Fria

Ce groupe occupe une superficie totale de 12,4 km2 sur la rive droite du Konkouré à 100 km au nord du Port de Conakry. L'évaluation a été faite par les géologues français vers les années 1950. Les gisements de Sagalé, Tambakhui, Kimbo, Fria, Kondokhouré Nord et Ouest totalisent 364 millions de tonnes avec un teneur en Al2O3 de 47,5% et 1,8 de silice. L'épaisseur moyenne du groupe varie de 2 à 10 m.

Le Groupe Sodioré

Ce groupe est situé sur la rive gauche de la Fatala à 30 km de la ville de Fria et occupe une superficie de 30 km2. Les caractéristiques générales sont une épaisseur variant de 3-15 m et les différentes teneurs sont Al2O3 (50%), SiO2 (1 à 4%), Fe2O3 (30%)

Cette bauxite renferme une teneur intéressante en fer récupérable. En effet, la méthode de récupération du fer mise au point récemment permet d'obtenir de l'alumine de bonne qualité et du fer à haute teneur. Ce groupe compte 268 millions de tonnes. Le gisement situé au Nord-Est du village Bessili a une superficie de 10 km2 avec une épaisseur de 3-12 m. La teneur en Al2O3 est de 48%, 2,7% de SiO2 et 26,8% de Fe2O3. Les réserves y sont estimées à 77 millions de tonnes.

Le Gisement de Guemesoron

Situé à 15 km de l'Usine d'Alumine de Kimbo entre les rivières Guemesoron et Kamissar, ce gisement occupe une superficie de 715 km2. Ses caractéristiques principales sont les suivantes: épaisseur: 12 m, teneur en moyenne : Al2O3 : 43,9%, SiO2: 2,4%, Fe2O3 : 25,9%, TiO2 : 3,0%. Les réserves sont approximativement de 145 millions de tonnes. Gisement de Wonkoma. Situé sur la rive gauche du Konkouré sur une superficie de 5,5 km2, les caractéristiques de ce gisement sont : épaisseur moyenne : 6 m, teneur en moyenne, Al2O3 : 48,4 à 59,9%, SiO2 : 116 à 5 %, Fe2O3 :7,7%, TiO2: 1,7%, la perte au feu : 30,8% environ. Les réserves totales s'élèvent à 44 millions de tonnes. A 20 km au Nord-Est du gisement en exploitation s'étend le gisement de Bogoro d'une superficie de 2,2 km2. L'épaisseur moyenne de ce gisement : 8 m. La teneur moyenne : Al2O3: 41,8 à 48,5%, SiO2 : 4,8%, Fe2O3 : 19,8%, TiO2 : 1,7%. Les réserves de ce gisement sont de 29 millions de tonnes. Les gisements de ce groupe on été découverts et préalablement évalués par la mission Télimélé de 1969-1970.

A titre récapitulatif, les gisements du Groupe de Sodioré (Gelitiwoé, Madina, Sodioré, Tourdou, Boulè, Yaloya, Gueguakaly, Doukaloura, Guemessoron, Bogoro, Gouba et Wonkoma) totalisent 563,9 millions de tonnes avec une teneur moyenne de 45% en Al2O3 et une teneur moyenne en SiO2 inférieure à 4%.

Le Groupe Sampiri

Découvert et prospecté par les Géologues de Pechiney et de Sarepa, ce groupe de gisements est situé au Nord-Ouest de la feuille NC-28-XVII où il occupe une superficie de 10 km2. Les caractéristiques générales sont : épaisseur moyenne: 10,4 m, la teneur en moyenne Al2O3 : 46 %, SiO2 : 4 %, Fe2O3 : 25 %, TiO2 1,8%. Réserves totales : 88 millions de tonnes.

Le Groupe Manga

Ce groupe de gisements a été également découvert et prospecté par Pechiney, vérifié par la Mission Télimélé avec 20 sondages. Ce groupe est localisé sur la ligne de partage des eaux des rivières Manga, Bamboulou, Bikiti occupant une superficie totale de 40 km2. Les caractéristiques principales sont : épaisseur moyenne : 8,8m, les réserves totales : 507 millions, la teneur moyenne en Al2O3 : 46%, la teneur moyenne en SiO2 est inférieure à 4%.

Les principaux gisements de ce groupe sont : Bambou, Silati Ouest, Santigui, Bambou Silati, Balki, Bambanum, Kologny, Kansangui, Dianol, Manga, Horè-Sèrè, Bantignel. Si l'on considère tous les autres petits gisements, les réserves totales des groupes FRIA, Dofiore, Sampiri et Manga s'élevent à 1523,1 millions de tonnes.

La zone Bauxitique de Kindia

Les gisements de la zone ont été prospectés par l'Office de Recherches Géologiques (ORG). Les principaux gisements de cette zone sont les suivants : Débélé, Balandougou, Balaya, Kobeleta, Dankota, Ferifou, Mehengui, Fossèka, Friguiagbé, Maleah Nord. Les réserves totales suivant toutes les catégories B + C1 sont de 200 millions de tonnes environ occupant un territoire de 600 km2. En dehors des gisements précités, la Mission Kindia a entrepris les recherches sur de nombreaux bowés dont notamment : Touni 2, Diletoumi 3, Bilima 4 Sangoya, Gueya, Karimouya, Hourourou 7, Fotoukhouré, Saleguéré. Ce sont en général des groupements et indices s'évaluant à des centaines de millions de tonnes. Saleguéré, Diletoumi, Sangoya-Gueya, qui sont les plus importants, sont situés à 25 km de Linsan. Les réserves totales approximatives de la partie Sud-Ouest seraient : la zone Fria-Télimélé : 1523,1 millions de tonnes, la zone de Kindia : 200 millions de tonnes. Les réserves totales approximatives sont de 1723,1 millions de tonnes pour la partie Sud-Ouest.

La Bauxite de la partie centrale de la Guinée

Dans cette partie centrale, on distingue 4 zones bauxitiques principales : la zone Donghel-Sigon, la zone Bantignel, la zone Bougoume, la zone Bokira

Autres petits gisements

Les réserves totales de cette partie centrale de la Guinée se chiffrent à 1 milliard 500 millions de tonnes. Les teneurs moyennes sont de 47,45% en Al2O3 et 2% en SiO2.

La zone de Donhel-Sigon

Située dans la partie Sud-Est de la région administrative de Mali, elle groupe les gisements d’Oré-Liti, Kossa, Dianna, Kalagué et de Donguel-Sigon. La superficie totale du groupe est de 111 km2, l'épaisseur moyenne de 8,32 m, la teneur moyenne en Al2O3 : 47,1%, SiO2 : 2%. Les réserves totales de cette zone sont de 703 millions de tonnes. Avec les travaux de prospection, ces réserves dépasseront largement le milliard de tonnes.

La zone de Bantinhel

Cette zone est à cheval sur les régions administratives de Pita - Labé - Dalaba. Les gisements de cette zone sont : Kansanhi, Sete-Diallo, Donghol Bantagui, Fello Dioli, Fello Babi, Hoore Guetea, Moby, Boboye, Fello Legue, Golo.

La superficie totale occupée par ce groupe est de 60,7 km2. L'épaisseur moyenne des gisements est de 4,8 in. Les réserves totales sont de 471,6 millions de tonnes, la teneur moyenne en Al2O3 : 45,54%, SiO2 : 1,38%.

La zone de Bougoume

Située dans la partie est de la région de Boké-Gaoual, cette zone couvre une superficie de 100 km2 pour l'ensemble des gisements de Bougoume, Ourde, Diaguitare, Illime. Les réserves totales sont de 200 millions de tonnes, l'épaisseur moyenne est de 7,2 m, la teneur moyenne en Al2O3 est de 47,45%, celle en SiO2 est de 2,49 %.

La zone de Bokira

Cette zone est située au Nord-Ouest de la ville de Labé. Elle comprend les gisements de Kassa, Dimma, Diountou et une série d'autres petits gisements localisés respectivement à Tinkéta, Fètorè, Saran, Timbi-Madina, Moullo. Couvrant une superficie totale de 168 km2. Cette zone compte 98 millions de tonnes de réserves. La teneur moyenne en Al2O3 est de 46%, et celle de la SiO2 égale à 3%. En conclusion, les réserves de ces 4 zones atteignent un milliard 500 millions de tonnes de teneur moyenne en Al2O3 de 46 %, en SiO2 de 2,5 %, et d'épaisseur moyenne de la couche minéralisée de 4,8 à 8,32 m. Ces réserves augmenteront à la suite de travaux plus détaillés dans le futur.

Zone Bauxitique de Dabola

La plupart des gisements de cette zone ont été découverts par la société Pechiney (1943-1944) et évalués par la même société 1956-1958.

A la suite de la mise en évidence de nouveaux secteurs Nobé, Labiko et les indices de Kenko, Vendokadio, Kalla, etc. la superficie de la zone bauxitique de Dabola s'est élargie au Sud et à l'Ouest. L'ensemble des gisements de cette zone occupe 43,82 km2avec 425,8 millions de réserves totales. La teneur moyenne en Al2O3 est de 42,80%, celle de la SiO2 inférieure à 2%. L'épaisseur moyenne des gisements est de 6,5 m.

Le groupe du secteur de Labiko

Les gisements principaux de ce secteur : Labiko, Orekolen, Boulidane, Boundou Mi, Pandia, Dantaré. Ils s'étendent sur une superficie de 39,3 km2. Les réserves totales de ce secteur se chiffrent à 205 millions de tonnes avec une épaisseur de 4,9 m en moyenne des gisements.

La teneur en Al2O3 est 47,5% et celle de la silice inférieure à 2%.

Les gisements de ce secteur ont été découverts et explorés par FORG de 1972 à 1973. Les sondages qui y ont été effectués on été réalisés à la Vis d'Archimède suivant la maille 1km x 1km.

Les gisements principaux de ce secteur : Labiko, Orekolen, Boulidane, Boundou Mi, Pandia, Dantaré. Ils s'étendent sur une superficie de 39,3 km2. Les réserves totales de ce secteur se chiffrent à 205 millions de tonnes avec une épaisseur de 4,9 m en moyenne des gisements. La teneur en Al2O3 est 47,5% et celle de la silice inférieure à 2%. Les gisements de ce secteur ont été découverts et explorés par FORG de 1972 à 1973. Les sondages qui y ont été effectués ont été réalisés à la vis d'Archimède suivant la maille 1km x 1km.

Groupe du Secteur Nobe

Découverts et étudiés par FORG de 1971 à 1972, les gisements de ce secteur occupent une superficie de 7 km2 avec 44,8 millions de tonnes. La teneur moyenne en Al2O3 est de 44,3% et celle de la silice inférieure à 1%. Outre les gisements de Nobé Nord 1, Nobé Nord 2, Oriental Nobé 1 et Oriental Nobé 2, il existe dans ce secteur des indices qui ont fait l'objet de l'échantillonnage au marteau. Ce sont principalement les indices de Kouta. En résumé, les réserves globales SOMIGA-SAREPA s'élèvent à 2 milliards 386 millions de tonnes de bauxite à 44941 % en Al2O3 et une teneur en silice inférieure à 3 %. Les réserves totales certaines et supposées suivant l'exigence de 40% en Al2O3 comme teneur minimum de bord de la partie est de la Guinée sont : la zone Dabola: 1100 millions de tonnes, la zone Tougué: 2386 millions de tonnes, le total de la partie nord-est est de 3486 millions tonnes. Les réserves totales de cette partie est de la Guinée sont de 3500 millions de tonnes avec une teneur moyenne en Al2O3 de 44,1 %; SiO2: 2,8%. Les réserves augmenteront à la fin des travaux de levé géologique à l'échelle 1/200.000e de la feuille Tougué.

Récapitulation du potentiel bauxitique

Le potentiel bauxitique de la Guinée s'élève à 18.794 millions de tonnes de bauxite avec plus de 40% d'alumine. Ainsi, la bauxite est le minerai le plus abondant de Guinée et les réserves situent le pays au premier rang mondial avec plus de 18 milliards de tonnes contre 5 milliards de tonnes pour l'Australie, qui vient au deuxième rang en ce qui concerne les réserves. La Guinée produit annuellement 13 millions de tonnes de bauxite et occupe le second rang après l'Australie, dont la production est de 27 millions de tonnes. Si l'on considère la consommation mondiale actuelle d'aluminium, qui est de 15 millions de tonnes environ nécessitant 60 millions de tonnes de bauxite qualité guinéenne, les réserves de la Guinée permettraient d'approvisionner l'industrie mondiale d'aluminium pendant 3 siècles environ.

Ces réserves, estimées à la lumière de nos connaissances actuelles, sont quand même provisoires. Elles augmenteront certainement au fur et à mesure que se développeront les travaux de recherches, de prospection et de levé géologique systématique au 1/200 000e.

Minerai de fer

Les recherches menées jusqu'à ce jour indiquent un potentiel de plus de 18 milliards de tonnes titrant 50,70% Fe, constitué principalement par les gisements du Nimba, du Simandou et du Kaloum.

Gisements de fer du Nimba

Les gisements de minerai de fer de cette région sont situés dans la partie guinéenne de la chaîne du Nimba, à l'extrême sud-est de la Guinée. Les différentes études menées sur le terrain ont permis de mettre en évidence quatre grands gisements : Pierre Richaud, Sempere, Grands Rochers et le Château totalisant plus de 1500 millions de tonnes titrant plus de 65% Fe, 0,02-0,09% S, 1,1% Al2O3, 2,5% SiO2 et des traces de chrome. Compte tenu de l'importance des réserves et de la qualité exceptionnelle du minerai (principalement de l'hématie, puissance atteignant 406 m et faible recouvrement stérile), une société d'économie mixte Mifergui-Nimba a été constituée depuis 1973.

Gisements de fer du Simandou

Situés au Sud-Est de la Guinée, à environ 1000 km du Port de Conakry, les gisements de cette région qui s'étendent sur 120 km ont fait l'objet de plusieurs recherches minières, notamment par l'ex-bureau minier de Dakar, la Compagnie Minière de Conakry, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières B.R.G.M. (France) et Tractionnel (Belgique). Les réserves sont estimées à plus de 5 milliards de tonnes de minerai présentant des analogies avec celui du Nimba. Le Gouvernement guinéen envisage la constitution d'une société d'économie mixte Mifergui-Simandou avec un objectif de production de 25 millions de tonnes de minerai de fer par an à évacuer par le Transguinéen (1000 km) y compris les embranchements le long duquel existent 16 projets miniers.

Gisements de fer du Kaloum

Avec 6 milliards de tonnes, les réserves de cette région sont parmi les plus importantes du monde. Sans recouvrement stérile et de puissance atteignant 80 mètres, le minerai constitué par une énorme accumulation de masses minérales est situé dans la partie nord de la ville de Conakry et se présente de haut en bas sous deux formes: minerai du C (1/3 des réserves) et minerai tendre (2/3 des réserves). En dépit de la découverte du gisement depuis 1904, de l'importance des réserves et des facilités d'accès, le minerai du Kaloum n'a été exploité que durant 14 ans (1953-1966) par la Compagnie Minière de Conakry et ce, à la cadence moyenne de 639 000 tonnes/an alors que la capacité des installations était de 1200 000 tonnes/an, les caractéristiques chimiques du minerai notamment les teneurs en fer (52,6 %), en chrome) 1,5 %, l'eau combinée (10 %) et l'Alumine (10 %) ayant consitué les obstacles majeurs à la conquête du marché. Actuellement, il est envisagé par la société Danieli (Italia) des essais semi-industriels par le procédé Kinglormetor, à partir du minerai de fer du Kaloum.

Parallèlement, le Ministère des Mines et de la Géologie prend des contacts pour l'utilisation complexe du minerai du Kaloum par la récupération des différents éléments constitutifs (fer, alumine, manganèse, chrome, nickel). En plus des 3 zones précitées, il faut mentionner l'existence de beaucoup d'autres zones perspectives, notamment celles de Forécariah, de Tominé (Gaoual), de Borokoro (Kissidougou) dont l'ensemble des réserves dépasse 700 millions de tonnes titrant 50-60% Fe.

L'uranium

La recherche de ce minerai utile stratégique, qui va constituer dans un avenir très proche la source prépondérante de production d'énergie électrique dans le monde, a commencé en Guinée après l'indépendance. En effet, à partir de 1968, à la demande du Gouvernement Guinéen, des travaux de reconnaissance pratique sur le terrain ont été engagés à travers des Sociétés étrangères, des organismes d’État et à travers nos institutions propres de recherches et de prospection minière. D'étape en étape, les résultats obtenus ont été si concluants que le Gouvernement a fait appel à un groupe spécialisé dans l'exploration aérienne (Geosurvey International http://geosurveyinternational.com/pages/1/index.htm) équipé d'appareils ultra-modernes (magnétisme, spédrométrie, électromagnétisme) en vue de systématiser la recherche d'uranium à l'échelle du territoire national. Le programme de cette société a débuté sur le terrain en 1979-1980 et les résultats positifs furent immédiats. D'importantes régions anomales ont été identifiées au sud-est du pays. Pour le reste du territoire, les travaux d'interprétation continuent dans les laboratoires de cette société à Londres. Sur l'initiative du Ministre des Mines et de la Géologie, des missions de confirmation au sol furent organisées et conduites par le Ministre en personne sur des objectifs ponctuels signalés par la société. Ainsi de nombreux secteurs présentant des perspectives réelles de minéralisation en uranium furent sélectionnés sur la base d'intenses travaux de radiométrie répétée sur des itinéraires des travaux miniers de contrôle en profondeur dans la couche altérée et par des analyses d'échantillons en laboratoires dans différents pays. Ces secteurs seront soumis à court terme à une prospection systématique d'évaluation des réserves. Parmi ces secteurs, nous pouvons retenir entre autres :

La zone de Firawa (400 km2)

Région administrative de Kissidougou sud-est, la zone se caractérise par une structure annulaire renfermant cinq pics d'anomalie à très forte réponse en uranium face au thorium représenté seulement par des traces. La structure annulaire de la zone de Firawa rappelle un ancien cratère et les roches magmatiques de la place semblent être en majorité des formations alcalines, vu les fortes réponses en potassium. Ces types de formations sont généralement porteurs d'uranium et de nombreux minéraux rares. Les travaux de confirmation au sol à Firawa sont très avancés et la zone n'attend que la campagne de forage quand on sait que la teneur en plusieurs endroits varie entre 200 et 600 ppm dans les échantillons de tranchées.

La zone anomale de Damaro (1700 km2)

Région administrative de Kérouané Sud-Est. Cette zone d'environ 90 km de long se caractérise par une anomalie régionale portant de nombreux pics à fortes réponses simultanées d'uranium et de thorium. Des travaux récents au sol ont permis le prélèvement d'un échantillon type de minerai d'uranium: la pechblende. Cette découverte autorise le classement de la zone dans le groupe à potentialités sérieuses en uranium. Elle relève de la même province cristalline.

La zone anomale située à l'est de l'anomalie de Damaro (3000 km2)

Elle se caractérise par une haute réponse en uranium et thorium et de faibles réponses en potassium. Les dernières investigations ont recommandé des travaux de réduction de périmètre, car sur la photo d'ensemble, cette zone semble en corrélation avec une structure circulaire. Ce fait pourrait être, un indice sérieux de minéralisation en uranium. Cet aspect également pourrait signifier la mise en place, dans cette province granitique de l'archéen, des roches alcalines minéralisantes.

La zone anomale située près de la frontière de la Côte d'Ivoire (1000 km2)

Les anomalies sont caractérisées dans la direction d'Odienné en Côte d’Ivoire par la présence principale d'uranium contenant très peu de thorium et de potassium. La zone attend sa première campagne de confirmation au sol.

La zone anomale de N'Zérékoré (300 km2) sud-est

Elle se caractérise par une anomalie régionale s'étendant vers la frontière avec le Liberia. Le pic le plus important se situe pour le moment en plein centre de la ville de N'Zérékoré avec de fortes réponses en thorium. Mais quand on sait l'affinité très poussée entre le thorium et l'uranium, nous ne pouvons rejeter la possibilité de rencontrer en profondeur dans les zones de différenciation magmatique de fortes accumulations d'uranium. C'est dans cette optique que le Ministre des Mines et de la Géologie recommande avec insistance un ou deux sondages sur les points forts de la zone anomale.

Dans les mêmes perspectives sérieuses d'uranium en milieu cristallin, nous retenons les zones du centre du pays: Kouroussa, Dabola, Mamou et les Iles de Loos, situées au large de Conakry dans l'Océan Atlantique.

Dans la zone cristalline des Îles de Loos, les formations porteuses sont représentées par des syénites néphéliniques. Les analyses comparatives de ces syénites avec des syénites provenant du Brésil ont donné des teneurs similaires. Quand on se rappelle qu'une grande unité de production de concentré d'uranium est construite au Brésil en vue de tirer de ces syénites l'uranium, nous sommes en droit d'attendre des nôtres en Guinée aux mêmes conditions de rentabilité quand on sait également qu'en dehors de l'uranium et des minéraux rares qu'elle contient, la syénite est une roche industrielle dont la demande ne fait qu’accroître.

Quand aux zones de Kindia, Forécariah, Boké et Tougué-Sud caractérisées par une structure sédimentaire, les perspectives sont également très fortes. Les formations gréseuses du paléozoïque (ordovicien-silurien-dévonien) et les conglomérats de base sont réputés comme roches-réservoir d'uranium dans le monde. Devant le grand développement de ces formations dans l'ouest de notre pays, nous sommes en droit d'attendre des accumulations économiques dans ces repères.

Pour ces 14 zones dont nous venons d'effectuer le survol rapide, le gouvernement a pris des contacts avec des sociétés et organismes d'états en vue de créer avec eux des sociétés mixtes ayant pour objectif : la prospection, l'exploitation et la commercialisation de l'uranium.

Deux sociétés mixtes furent ainsi crées. L'une se chargeant du sud-est appelée Projet Uranium Zone 1 et l'autre du centre-ouest appelée Projet Uranium Zone 2. Dans chacune d'elles, la Guinée détient 50% des actions.

Avec cette organisation d'une part et avec la présence en Guinée des principales provinces géologiques pouvant receler d'importantes accumulations uranifères (cristallines, sédimentaires, zones intermédiaires, zones de remaniements géotectoniques etc.) d'autre part, notre pays pourra prendre place, dans un avenir très rapproché, parmi les plus grands producteurs d'uranium.

Le diamant de Guinée

L'exploitation du diamant en Guinée remonte à près de 50 ans, à la suite de la découverte de diamants de joaillerie dans le sud-est du pays. Les nombreuses sociétés étrangères qui se sont succédé ont produit en moyenne 100 000 carats par an de diamant essentiellement de joaillerie à partir des gisements alluvionnaires. Depuis l'accession du pays à l'indépendance, le gouvernement a entrepris une campagne systématique de recherche du diamant. Ainsi, en plus des nombreux gisements alluvionnaires, plusieurs pipes kimberlitiques ont été découverts. Les deux principales provinces diamantifères se situent au sud, sud-est et à l'ouest du pays.

Province sud/sud-est

C'est une vaste zone d'environ 50 000 km2 comprenant les régions de Kissidougou, Macenta, Kérouané, Beyla et N'Zérêkoré, avec comme principaux gisements Banankoro, Ourokoro, Tenariah, Kamarato, Bonodou et Dulapaya.

Dans cette province, on distingue deux types de gîtes : Les corps kimberlitiques généralement d'âge crétacé, se sont constitués dans le craton granitique sous forme de pipes et de dykes de dimensions et de consignation variées. A ce jour, plus d'une dizaine de pipes de 0,5 à 3 ha ont été étudiés. Les gisements alluvionnaires sont liés aux terrasses plus ou moins larges avec des hauteurs moyennes de 4 m. Ils sont soit éluvio -alluvionnaires proches des roches-mères, riches et très riches en diamants, occupant les flancs des petites rivières sous un recouvrement sableux de 2 à 6 mètres; soit alluvionnaires remaniés avec un gravier calibré et une meilleure répartition du diamant.

Province de l'Ouest

Elle concerne une bande qui monte depuis le bassin de la Kolenté à Forécariah jusqu'à Mali le long des hauts plateaux gréseux du Foutah-Djallon. Cette province encore peu connue fait actuellement l'objet d'études géologiques approfondies. On estime à l'heure actuelle que les réserves en diamants de Guinée sont de l'ordre de 400 millions de carats, dont 70% en joaillerie. C'est la raison pour la quelle le gouvernement a récemment décidé de mettre cet énorme potentiel en valeur dans le cadre de la coopération internationale. Les zones diamantifères ont été divisées en quatre grandes concessions minières à négocier chacune en vue de créer une société mixte dans laquelle le gouvernement détient 50% des actions. Chaque société, telle que la société mixte Aredor qui est au stade de la mise en place du financement, doit, après prospection et étude de faisabilité, exploiter une superficie maximum de 1500 km et produire annuellement un minimum de 500 000 carats de diamant correspondant à un investissement de l'ordre de 60 millions de dollars US. Parallèlement à cette exploitation industrielle, il existe une zone réservée aux exploitants nationaux privés qui sont assistés par un service spécial du gouvernement. Ces exploitants ont produit, au cours de l'année 1981, 38 000 carats dont des pierres de grandes valeurs (816 carats, 300 carats). Pour la campagne en cours, les exploitants privés ayant bénéficié de moyens modernes: bulldozers, laveries, motopompes; du fait aussi que la campagne se déroulera désormais 12 mois sur 12 au lieu de 6, atteindront une production de l'ordre de 100 000 carats dont 50% des devises provenant de la vente leur seront versés, par le gouvernement, les autres 50% leur étant versés en Sylis. A noter que chaque exploitant privé, moyennant une redevance annuelle de 300 000 Sylis pour l'année et de 112 500 Sylis pour les années suivantes emploie un effectif de mineurs limité à 50. C'est dire que cette activité privée d'exploitation du diamant a permis de créer quelque 40 000 emplois permanents. L'effort d'organisation et de commercialisation entrepris par le gouvernement se poursuivra jusqu'à ce que toutes les pierres extraites soient officiellement commercialisées en attendant la possibilité d'installer sur place les ateliers de taille.

L'or, dans toutes ses dimensions

La République Populaire Révolutionnaire de Guinée est un vrai scandale géologique à cause de ses immenses réserves en minéraux utiles parmi lesquels se trouve l'or. L'exploitation de l'or a commencé en Guinée depuis le Moyen Age où il a fait la puissance des grands Empires de l'Ouest Africain, tels que l'Empire du Ghana et l'Empire du Mali. A cette époque, le commerce de l'or se faisait à travers les routes transahariennes à destination de l'Arabie et des pays méditerranéens. Du point de vue géologique, les importants gisements d'or de la Guinée sont liés aux roches du socle précambrien où ils se présentent sous forme de filons ou de placers. On les rencontre dans la région du géosynclinal birrimien et en bordure du bouclier guinéo-libérien où la minéralisation est liée à la tectonique disjonctive. Les réserves actuellement prouvées sont de plusieurs milliers de tonnes de métal. Les gisements prospectés indiquent une teneur moyenne de 20 à 40 g/t de minerai. Le gisement axé sur Siguri couvre une superficie de 15 000 km2 avec des teneurs atteignant 60 g/t, et des pointes de l'ordre de 300 g/t de gravier. Les services régionaux des Mines au cours des années 1981-1982 ont signalé des gisements d'or dans 15 de nos régions administratives sur 38. La société mixte la plus avancée opère dans la région de Siguiri-Mandiana. C'est la SOMIQ (Société minière du Québec) qui envisage une production initiale de 10 tonnes par an ainsi que la commercialisation pour le compte du Gouvernement de la production d'or des exploitants privés nationaux.

Roches carbonatées

La République Populaire Révolutionnaire de Guinée possède un grand nombre de gisements de roches carbonatées notamment dans les régions de Siguiri, Kouroussa, Kindia, Mamou, Mali et Tougué. Le gisement de Tougué est le plus intéressant tant au point de vue de l'importance des réserves que celui de la gamme des possibilités d'utilisation. C'est aussi le mieux situé géographiquement du point de vue des centres de consommation. C'est lors du levé géologique au 1/200 000e de la feuille Labé et du sud-ouest de la feuille Tougué qu'on a pu mettre en évidence cet important gisement de roches carbonatées- calcaires, marnes et dolomie. Un échantillon pris à Idia (Tougué) a donné la composition et paramètres suivants : CaO46,55% MgO 2,05% MgCO 34,31% S03, 0,03% TiO2, moins de 5% P2O3 moins de 2,5-3,0% Oxydes de Manganèse moins de 2,5-1 % Alcalis moins de 0,5-1% coefficient de saturation 2,3 Module silicate, 2,21 Module alumineux , 0,93 Module hydraulique 4,96.

Ce calcaire convient à la fabrication du ciment Portland, l'amendement des sols, les antiseptiques, la poudre de calcium pour nourrir la volaille et le bétail. Il peut aussi être utilisé dans le raffinage du pétrole, la céramique, les textiles, l'électronique, la parfumerie, la cordonnerie, la peinture, l'industrie chimique, la pharmacie, la décoration dans les constructions civiles. Il peut aussi, après traitement spécial, être employé pour le raffinage du sucre, l'industrie du papier, la fabrication de la chaux, du ciment roman, du ciment alumineux et pour la verrerie. Sur la rive droite de la rivière Kioma, à 3,5 km à l'est du village de Idia, on observe un affleurement sous forme d'un mur de 30,55 m avec 25,15 m de roches carbonatées.

Les réserves estimées dépassent 200 millions de tonnes.

Exploration pétrolière en Guinée

Après quelques timides débuts initiés par les sociétés de distribution de la place (Shell, Mobil) des années soixante, l'exploration pétrolière a repris avec la signature de l'accord avec la société américaine Buttes Gas & Oil Company en décembre 1973. Buttes a entrepris une campagne de sismique régionale de 3000 km environ fin 1973 début 1974 dont des résultats jugés très encourageants ont abouti à la sélection de deux blocs de 5000 km2 chacun et dans lesquels des travaux détaillés ont été effectués vers la fin de 1974. L'interprétation de toutes les données recueillies en 1973-1974 a permis d'envisager les travaux de forage du premier puits off-shore. Les préparatifs on été plus longs que d'habitude et c'est le 7 janvier 1977 que le Pelican s'est ancré au site de forage situé à près de 140 km au N.E. de Conakry. Le premier puits n'a pas donné les résultats escomptés mais il a permis de démontrer l'existence d'un bassin sédimentaire très important. Après le retrait de Buttes en 1979, Union Texas Petrolum a également effectué trois campagnes sismiques de 1980 à 1982 et un programme de travail détaillé a été présenté pour les années à venir.

Société guinéenne des Pétroles (SOGUIP)

Buttes a signé un Protocole d'accord avec le Gouvernement guinéen en décembre 1973. Ce Protocole définissait la zone d'exploration exclusive pour trois mois, le programme de sismique régionale et les termes généraux de la convention à négocier entre les deux parties. Cette convention a été effectivement négociée et signée le 16 février 1974. Elle régissait les activités de la société mixte SOGUIP (50% Guinée, 50% Buttes). Buttes était l'opérateur pendant la durée de la convention. Avant le début du forage, la SOGUIP a vu l'entrée en son sein de la société yougoslave NAFTA Gas et de la société japonaise JGPDC. La sismique régionale terminée, Buttes a effectué en 1974 dans les deux blocs retenus pour SOGUIP une sismique de détail qui a confirmé les premiers résultats. La préparation du forage a débuté dès 1975 et le 7 janvier 1977 le Pelican a commencé à forer le premier puits dans l'off-shore guinéen. La profondeur de ce puits a dépassé les 3 000 m et a permis de confirmer l'existence d'un bassin sédimentaire dans l'off-shore de la République Populaire Révolutionnaire de Guinée. Le potentiel pétrolier de l' off-shore guinéen n'a pas pu être étudié à fond à la suite des travaux de la SOGUIP. Celle-ci, dans le but de mieux comprendre la géologie de l'off-shore a entrepris en mars une campagne géologique on-shore sur le bassin sédimentaire de Bowé. Les dépôts paléozoïques de ce bassin se sont révélés formés en milieu marin, les schistes ayant de très grandes possibilités de produire le pétrole dans certaines conditions. Le paléozoïque pourrait alors être un objectif. Cependant malgré ses résultats très encourageants tant dans l'off-shore que sur l'on-shore, la SOGUIP a cessé ses activités le 31 mai 1979 par le retrait de Buttes et de NAFTA Gas.

Société Guinéenne des Hydrocarbures (SGH)

Grâce à l'intervention de Mr. David Rockfeller, ami du Président Ahmed Sékou Touré et au cours de la visite de ce dernier aux USA en août 1979, le gouvernement guinéen a négocié une Convention avec Union Texas Petroleum créant la Société Guinéenne des Hydrocarbures (SGH) à partir du 26 janvier 1980. Le programme de travail de la SGH comportait la sismique et le forage. Deux campagnes sismiques ont été effectuées en 1980 et en 1981 couvrant au total 3 500 km. L'interprétation des données a permis à ce jour de comprendre la structure géologique de notre off-shore et de situer plusieurs zones jugées favorables à l'accumulation d'hydrocarbures. L'entrée de Superior Oil dans la SGH permettra d'accélérer le programme de travail futur qui comporte des forages pour tester les structures découvertes par les récentes campagnes sismiques.

Bridge Oil

Bridge est une Société australienne qui va bientôt entreprendre l'exploration pétrolière en Guinée dans le cadre d'une société mixte avec le Gouvernement. La zone concernée couvre à la fois l'off-shore et l'on-shore. Le programme de travail sera basé sur les méthodes sismiques et aéro magnétiques les plus récentes.

Eaux profondes

Ces zones ne sont pas attribuées à l'heure actuelle. Les travaux effectués par Buttes montrent l'existence de structure dont la nature sédimentaire a déjà été prouvée. L'exploration pétrolière a pris à ce jour une nouvelle allure dynamique en République Populaire Révolutionnaire de Guinée. La coopération qui s'est instaurée entre les partenaires et le Gouvernement est saine et viable pour les deux parties. La Guinée, dans le but de promouvoir une coopération saine, s'est attelée à la formation de cadres spécialisés et tous les travaux s'effectuent avec la participation des deux groupes partenaires et nationaux. La géologie de l'off-shore et de l'on-shore guinéen telle qu'elle est connue à l'heure actuelle paraît très propice à la découverte d'autres zones potentielles en hydrocarbures telles que les zones N.E. Kankan-Siguiri et Sud-Est de N'Zérékoré-Yomou.

Métaux de base et autres minéraux intéressants découverts par Geosurvey

Dans le cadre d'un contrat signé le 5 septembre 1979, le Gouvernement de la République Populaire Révolutionnaire de Guinée engageait la societé Geosurvey International pour une vaste campagne d'exploration minérale. L'ensemble des travaux de recherche portait sur un relevé régional par géophysique aéroportée suivi d'une reconnaissance au sol, et d'un programme de formation de cadres. Les méthodes d'investigation utilisées comportaient la magnétométrie aérienne et au sol, la spectrométrie et l'électro magnétométrie. Le suivi au sol était sur la géologie, la géochimie et la géophysique. Les travaux de Geosurvey qui ont couvert l'ensemble du territoire national ont permis de définir des provinces minières potentielles en divers minéraux utiles. Les zones principalement liées aux fractures et aux extensions des failles océaniques sont les sites favorables aux dépôts de gisements massifs sulfurés et de pipes kimberlitiques diamantifères. L'interprétation des données de recherches de Geosurvey a été facilitée par une subdivision du territoire en 33 blocs de degré carré.

Cuivre

Les analyses de minéraux lourds et des études détaillées aériennes électromagnétiques, photo géologiques ont mis en évidence des dépôts importants de cuivre liés à la zone fracturée de vema bloc 2 au Nord du pays.

Cobalt

Le péninsule du Kaloum possède un des plus importants champs de minéraux en Guinée. C'est ainsi que dans la région de Coyah les roches ultrabasiques sous-jacentes supportent une couverture latéritique enrichie en minéraux cobaltifères.

Chrome, platine et nickel

Les gisements de chrome et de platine liés au Complexe ultrabasique du Kakoulima s'étendent sur plusieurs km2 dans le nord-Eest de la région de Coyah. D'autres minéralisations en chrome et platine sont à présent connues dans la région de Gaoual au Nord-Ouest du pays.

Manganèse

La péninsule du Kaloum recèle, entre autres, d'importants gisements de manganèse. Cette minéralisation a été également mise en évidence sous forme d'un gisement affleurant sur près de quatre kilomètres dans la région administrative de Beyla. Entre Télimélé et Kindia, dans la zone centre-ouest du pays, les calcaires et le manganèse se retrouvent sous forme de gisements dans les roches cambro-ordoviciennes.

Titane

Dans la zone du promontoire du Cap Verga, la géologie au sol a indiqué, outre la présence de gisements de platine et de chrome, celle d'un important gisement de minéraux titanifères. Le long de la côte ouest du pays, une zône linéaire où abondent les roches intrusives, on rencontre de vastes plages dont les sables contiennent de très grandes réserves d'ilménite et de la pyrite associées.

Pyrite

L'un des traits métallogéniques les plus intéressants de la zone de Boké est la présence d'un énorme gisement de pyrite dans un matériel éluvial cimenté et gréseux. Ce gisement coïncide avec la ligne d'une faille principale. Ce gisement se développe sur plus de 500 km2 avec 5 m de stérile et 10 m de minéralisation.

Carbonatites

Dans le bloc 16, il a été identifié un nombre important d'intrusions alcalines recelant des gisements de carbonatites. A ces formations sont liés les importants gisements de Niobium et de Tantale de la région de Kindia. Des gisements similaires existent dans les blocs 3 et 10 représentant le coeur du Fouta-Djallon. Dans les mêmes formations carbonatiques du bloc 16, on rencontre d'importants dépôts de phosphore et de vermiculite.

Plomb et zinc

La limite au nord de la chaîne montagneuse de Niandan-Banié composée des roches du birrimien supérieur est d'une très grande importance par la présence de gisements de plomb et de zinc. La zône de contact entre les roches birrimiennes et les granites ébernéens s'est avérée être le site d'intenses minéralisations en métaux de base associés à un gisement de type de remplacement hydrothermal.

Pierres précieuses

Dans le Sud du bloc 24, à l'ouest de Kissidougou s'étend une partie de la région montagneuse affectée par la zone de fracture de la Guinée. Cette région recèle des veines dimantifères et possède un potentiel de pierres gemmes telles que les grenats et les rubis, émeraudes, saphirs, tourmaline. Dans le même bloc à l'intersection d'une faille principale et d'une faille géotectonique repose un gisement de titane à l'emplacement d'une intrusion alcaline. Dans la Zone Nord-Est d'u pays, à l'Est de Siguiri des filons de pegmatites et de quartz associés avec la minéralisation aurifère assurent un potentiel pour une industrie de pierres gemmes.

Molybdénite

Le massif granitique Eburnéen au sud-ouest de la chaîne des collines de Niandan-Banié est une grande source de molybdénite.

Gisements polymétalliques

Dans la région de Kissidouguou, au voisinage immédiat d'un gisement d'uranium, Geosurvey International a signalé la présence d'un gisement polymétallique riche en cuivre, argent et cobalt.

Graphite

Dans la région de N'Zérékoré-Lola, un gisement important de graphite lié aux schistes de l'atacoréen entrecoupe la route à quelques kilomètres de la ville de Lola. D'autres gisements de graphite sont également signalés dans les régions de Forécariah et de Télimélé.

Les terres rares

Dans la région de Kindia ainsi que dans le bloc 11 du nord-est du pays, des intrusions alcalines recelant de très importants dépôts de minéraux de terres rares apparaissent clairement sous forme de structures circulaires sur les images satellites de la Guinée. On retrouve les mêmes dépôts de minéraux de terres rares dans les Iles de Loos au large de Conakry.

Des interprétations de détails actuellement en cours permettront de définir d'autres cibles d'exploration à haute priorité.

Syénite néo-hellénique

Dans les Îles de Loos, de grandes réserves de syénite néphélinique constituent une richesse quand on sait que cette roche y est aussi uranifère.