L'Organisation internationale du cacao (ICCO) va implanter son siège à Abidjan en Côte d’Ivoire après avoir siégé durant quarante-quatre ans à Londres (Royaume Uni), l’objectif pour l’ICCO étant de se rapprocher des réalités que vivent les paysans producteurs de cacao.
L'avenir de la cacaoculture mondiale va désormais se décider à Abidjan. En effet, avec la décision de l'Organisation internationale du cacao (ICCO) de quitter Londres pour Abidjan, capitale économique ivoirienne, la Côte d'Ivoire devient dorénavant le centre de décision du cacao mondial. Pour de nombreux observateurs, ce n'est que justice pour la Côte d'Ivoire qui représente au moins 40% de la production mondiale du cacao. Selon le ministre du Commerce, de l'Artisanat et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba qui s’exprimait dans le quotidien d’État ivoirien, Fraternité Matin, accueillir le siège de l'ICCO est une question de prestige pour la Côte d'Ivoire étant entendu que les centres de décision du cacao vont se déplacer à Abidjan. Et à en croire Mr Diarrassouba, « c'est à la Côte d'Ivoire de savoir bâtir l'avenir de sa cacaoculture, et c'est l'un des avantages de cette arrivée de l'ICCO à Abidjan ». Abondant dans le même sens rapporte le site Allafrica.com, le directeur exécutif de l'ICCO, Dr Jean-Marc Anga explique que la présence de cette structure à Abidjan va permettre d'appuyer les producteurs et le gouvernement ivoirien car en matière de prévision et d'analyse dans le secteur du cacao, il n'y a pas mieux que l'ICCO et en plus du fait que la Côte d'Ivoire en bénéficiera.
L’installation de l’ICCO en Côte d’Ivoire va surtout permettre de construire un centre d'information et un musée sur le cacao en vue de permettre au pays de renforcer son leadership sur le cacao. Autres avantages selon le journal ivoirien, Le patriote, créer des emplois, rétablir l’image de la Côte d’Ivoire en tant que destination, attirer les investisseurs, promouvoir les performances de la Côte d’Ivoire en matière de cacaoculture. Au plan politique, les enjeux paraissent également importants. Il s’agit de démontrer la capacité du pays à abriter le siège d’une grande structure telle que l’ICCO et faire connaître les nouvelles réformes de l’Etat ivoirien en matière de politique cacaoyère. Mais, Jeune Afrique rappelle que la Côte d’Ivoire fait face depuis quelques semaines à des tonnes d’invendu de cacao. En effet, on estimait fin février à 350 000 tonnes de cacao la hausse inattendue de la production en Côte d’Ivoire. Des tonnes de cacao restaient invendues à l’intérieur du pays et dans ses deux ports, San Pedro et Abidjan. Le gouvernement ivoirien a annoncé que la situation était en train de se résorber « Nous savons l’importance du cacao dans notre économie, et le nombre de personnes touchées par cette spéculation en Côte d’Ivoire. Tout est fait pour réduire le plus possible les difficultés que pourraient connaître les paysans », foi du porte-parole du gouvernement, Bruno Koné.
Le cacao est vital pour l’économie ivoirienne. Ce secteur représente 15% du PIB, plus de 50% des recettes d’exportation, surtout les deux tiers des emplois directs et indirects et des revenus de la population, selon la Banque mondiale.
La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec environ 1,8 million de tonnes et le premier broyeur au monde avec 560 000 tonnes.