Le vent des révolutions arabes ayant soufflé depuis, les pays du Maghreb reprennent du poil de la bête sur le chemin de la croissance économique. L’Algérie n’est pas en reste. Accroissement réel du PIB attendu pour 2016 : 4%.
L’économie algérienne se réveille. Avec une croissance réelle de 4% en 2014, essentiellement tirée par la reprise du secteur des hydrocarbures, les perspectives économiques de l’économie algérienne, projettent un accroissement du PIB réel de 3.9% en 2015 et de 4.0% en 2016. Face à la chute des cours du pétrole observée depuis juin 2014, les autorités ont engagé une série de mesures au nombre desquelles l’option d’un recours au financement bancaire national des investissements publics. Pays le plus vaste d’Afrique (2.38 millions km²), les autorités algériennes misent désormais sur l’investissement dans le social. Nonobstant cet état de fait, l’économie algérienne se porte bien malgré quelques soubresauts. En 2014, la situation financière du pays est néanmoins restée confortable : 194 milliards USD de réserve de change et un Fonds de régulation des recettes de 55 milliards USD. Cependant, le budget 2015 se base sur un prix du baril plus élevé que le cours actuel. Les subventions sur les denrées alimentaires de base ne seront pas remises en cause, mais le prix du carburant pourrait augmenter en 2015 tandis que les dépenses de fonctionnement de l'État seront préservées. Celui-ci pourrait économiser sur certaines dépenses d'équipement (40% des dépenses étatiques). Toutes ces opérations permettront au pays de sortir d’un certain marasme économique.
Les secteurs porteurs
Fortement dépendante de la manne pétrolière qui représente près de 97% des exportations, entre 65 et 80% des recettes fiscales et environ 50% du PIB, l’économie algérienne demeure quelquefois vulnérable. Sa diversification est une nécessité car ne disposant pas de secteur de production phare susceptible de prendre le relais des hydrocarbures. Force est de constater que l’Algérie est dépendante des importations sur certains produits stratégiques à l’image des céréales. Ainsi il apparaît que le solde de la balance commerciale hors hydrocarbures de l’Algérie est fortement négatif (-43 Mds USD en 2011). À partir de 2009, les autorités du pays ont conduit une politique visant à mieux réguler le commerce extérieur et maîtriser les importations. Ces mesures ont certes alourdi les opérations commerciales avec l’étranger mais correspondent à une volonté de développer la production nationale. De plus, l’économie algérienne a bien résisté à la crise internationale en s’appuyant sur la relative fermeture du secteur financier et sur les excédents accumulés ces dernières années. En 2011, la tendance à l’embellie de l’économie algérienne s’est confirmée avec une hausse des exportations, grâce notamment à la bonne tenue du prix du brut en valeur, et des importations, en dépit de l’application de mesures coercitives. Elle affiche un excédent commercial de 26,9 Mds USD en 2011 (+62%) et un taux de croissance hors hydrocarbures de 4,8% soutenu par la poursuite des programmes d’investissements publics jusqu’en 2014.
En perspective…
L’année 2014 a été marquée par l’arrivée à échéance du plan quinquennal 2010-14 et la finalisation du nouveau plan quinquennal 2015-19 qui a été rendu public en 2015. Ce dernier intègre un important programme d’investissements de 263 milliards USD, devant porter la croissance économique de l’Algérie à 7% à l’horizon 2019.
Après une année 2013 sans expansion, la seule depuis 2000, les dépenses budgétaires ont enregistré, à nouveau, en 2014, une hausse de 15.4%, contre une baisse de 13.7% en 2013. Ainsi, les dépenses budgétaires qui représentent 39.9% du PIB (contre 36.8% en 2013) se sont chiffrées à 7 033 milliards DZD (dinars algériens). Les dépenses de fonctionnement qui se sont accrues de 8.8% (contre une baisse de 12% en 2013), ont représenté 65% des dépenses budgétaires (69% en 2013), indiquant une tendance à rationaliser les dépenses courantes, au profit des dépenses en capital. Ces dernières ont, quant à elles, connu un accroissement de 30% (contre une baisse de 17% en 2013). Les documents budgétaires de clôture de la loi de finances 2014, indiquaient, à fin septembre de la même année, un taux de réalisation des dépenses globales de 66%, dont 71% pour le fonctionnement et 59% pour l’équipement. Ces résultats révèlent un besoin d’améliorer la capacité d’absorption des investissements dans l’économie algérienne. En 2014, les rémunérations avaient représenté 41% des dépenses de fonctionnement, les transferts sociaux 20% dont le soutien à la santé 6.7% et à la famille 8.5%.
Quant aux recettes, elles sont estimées à 5 908 milliards DZD et représentent 33.5% du PIB (contre 35.9% en 2013). Leur très léger recul est la résultante d’une baisse de 6.9% des recettes d’hydrocarbures (représentant 58% du total des recettes), compensée par une hausse de 9.8% des recettes hors hydrocarbures. Les clôtures budgétaires à fin septembre 2014, indiquent des réalisations de 80% pour les recettes budgétaires avec 68% pour les recettes ordinaires par rapport aux prévisions de la loi de finances 2014. La prochaine loi de finance de 2016 prévoit une augmentation budgétaire susceptible de relancer plusieurs secteurs de l’économie. Ce, pour le bonheur des Algériens.