Depuis le 30 novembre 2015, le Burkina Faso a un nouveau Président de la République en la personne de Roch Marc Christian Kaboré. Il a été élu au terme de joutes électorales où plus d’une dizaine de personnes étaient candidates. Il l’emporte au premier tour avec plus de 53% des voix.
Le Pays des Hommes intègres vient de tourner une page de son histoire avec l’élection du premier civil à la tête de la magistrature suprême depuis 1966. Roch Marc Christian Kaboré est le nouveau Président de la République. Il a remporté les élections présidentielles du 29 novembre dernier, dès le premier tour avec plus de 53% des voix. Ce fut la première élection démocratique organisée depuis la chute du Président Blaise Compaoré avec l’une des plus fortes participations de candidats.
Un parcours singulier
Banquier de profession, Roch Marc Christian KABORÉ est né le 25 avril 1957 à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso (province du Kadiogo, région du Centre).
Son parcours scolaire et universitaire commence en 1962 à l’école primaire publique Centre A de Ouagadougou.
Après la chute de la Ière République le 3 janvier 1966, l’affectation de son père à Tougan comme Commandant de cercle l’amène à poursuivre les cours à l’école primaire publique de ladite ville qui l’accueillera jusqu’en février 1968. Il retrouvera la classe de CM2 de l’école primaire publique centre B de Ouagadougou, suite à la réaffectation de son père dans la capitale en février 1968.
En juin de la même année, il obtient le Certificat d’études primaires élémentaires et est admis en même temps au concours d’entrée en 6ème des lycées et collèges.
De 1968 à 1975, ses études secondaires entamées au Collège Saint Jean Baptiste de la Salle à Ouagadougou sont sanctionnées en juin 1972 par le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et en juin 1975 par le Baccalauréat du second degré, série D.
Il embrasse alors des études universitaires en sciences économiques à l’Université française de Dijon à partir de la rentrée académique 1975-1976. Après le DEUG I, le DEUG II, la licence en sciences économiques, il décroche en 1979, la Maîtrise en sciences économiques, option gestion, à l’Université de Dijon.
Ses études de troisième cycle s’enchaînent aussitôt dans la même Université où il obtient en 1980, un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gestion qui lui confère le Certificat d’aptitude en administration et gestion des entreprises de l’Université de Dijon.
Rentré au pays pour mettre ses compétences au service de la nation, il intègre la Banque Internationale des Volta (BIV) devenue Banque Internationale du Burkina (BIB) après le changement d’appellation du pays.
Depuis, se déroule devant lui une carrière professionnelle et politique particulièrement riche.
Très jeune banquier, il rallie tout le monde aux talents de son cru, pour occuper le fauteuil de directeur général de la BIB dès 1984.
De 1984 à septembre 1989, il restera ainsi aux commandes de cette banque avant de rejoindre l’équipe gouvernementale constituée le 21 septembre 1989, au poste de ministre des Transports et des Communications.
Après l’adoption de la Constitution de la IVème République, par le référendum du 2 juin 1991, un remaniement ministériel intervient le 16 juin 1991 pour conduire la transition jusqu’à la mise en place des instituions prévues par la nouvelle Constitution.
Il y occupe le poste clef de ministre d’État chargé de la Coordination de l’action gouvernementale. Il occupera cette fonction jusqu’au 16 février 1992, date à laquelle un remaniement ministériel fait de lui, l’unique Ministre d’État sans portefeuille de la nouvelle équipe gouvernementale qui restera aux affaires jusqu’au 19 juin 1992, c’est à dire, après l’installation de la première législature de la IVème République.
Aux premières élections législatives de la IVème République, le 24 mai 1992, il est élu député sur la liste de l’Organisation pour la Démocratie et le Progrès/ Mouvement du Travail (ODP/MT) qu’il conduit à Ouagadougou, dans la province du Kadiogo.
Du 19 juin 1992 au 3 septembre 1993, il est ministre d’Etat, ministre des Finances et du Plan.
Devenu ainsi grand argentier du Burkina Faso, il exerce dans le même temps de hautes fonctions au sein des organisations économiques et financières sous régionales et internationales.
Du 3 septembre 1993 au 20 mars 1994, il est Ministre d’État, ministre chargé des Relations avec les Institutions.
Le 20 mars 1994, il est nommé Premier Ministre, Chef du Gouvernement du Burkina Faso.
Les premières privatisations importantes tout comme les premières mesures d’accompagnement de la dévaluation du franc CFA seront entre autres, l’œuvre de l’équipe gouvernementale qu’il a conduite jusqu’au 6 février 1996.
De février 1996 à juin 1997, il est Conseiller spécial du Président du Faso.
Le 11 mai 1997, il est réélu député sur la liste du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) dans la province du Kadiogo. Il rejoint alors l’Assemblée nationale dès l’installation de la IIème législature de la IVème République.
Ainsi, du 1er juillet 1997 au 5 juin 2002, il a été régulièrement réélu, année après année, au poste de Premier Vice-président de l’Assemblée nationale.
En août 1999, il est élu Secrétaire national du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), parti majoritaire au Burkina Faso.
Le 5 mai 2002, il est réélu député sur la liste nationale du CDP qu’il conduit aux élections législatives, les troisièmes du genre depuis l’instauration de la IVème République.
Depuis le 5 juin 2002, il est élu Président de l’Assemblée nationale.
En août 2003, il est élu Président du CDP, Président du Bureau Politique National du Parti, poste qu’il a régulièrement occupé jusqu’au 4 mars 2012.
Le 6 mai 2007, il est réélu député sur la liste nationale du CDP qu’il a conduit aux quatrièmes élections législatives de la IVème République.
Le 4 juin 2007, il est réélu Président de l’Assemblée nationale.
Depuis le 8 juillet 2011, il est élu président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie.
Le 4 janvier 2014, il présente sa démission du CDP.
Le 25 janvier 2014, il fonde avec d’autres démissionnaires du CDP, parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
Le 25 janvier 2014, il est élu Président du MPP, Président du Bureau Exécutif National.
Militant de l’Association des Etudiants Voltaïques en France (AEVF), Section de l’Union générale des Etudiants Voltaïques (UGEB) dès 1975, son parcours syndical et politique en a fait un bon connaisseur du personnel politique qui anime la IVème République.
Ancien scout de Haute-Volta, depuis le Collège Saint Jean-Baptiste de la Salle à Ouagadougou, dès les années 1968, joueur de basket-ball ayant porté le maillot national dans cette discipline, Roch Marc Christian KABORÉ est un homme de contacts d’une disponibilité exemplaire.
Roch Marc Christian KABORÉ est marié et père de 3 enfants.
Au titre des décorations et distinctions honorifiques, il a été élevé au grade de Grand Officier de l’Ordre national burkinabè et fait Grand Croix de l’Ordre de la Pléiade, Ordre de la Francophonie et du Dialogue des cultures.
Roch Marc Christian KABORÉ aime la lecture, la musique et les activités agropastorales qu’il pratique, tout en assumant son rôle de Parrain du Rail Club du Kadiogo, une équipe de la première division du championnat national de football au Burkina Faso.