Le Maroc est en train de devenir un modèle sur le plan de l’environnement grâce aux actions vigoureuses qu'il entreprend. à travers sa stratégie pour le secteur de l'agriculture, ce pays cherche à améliorer la gestion de l'eau et réduire sa consommation de combustibles fossiles. Le Groupe de la Banque mondiale, dans un communiqué parvenu à notre rédaction soutient appuyer la transition du Maroc vers une croissance verte par le biais de différentes opérations.
Dans une région que l'on associe ces dernières années aux bouleversements sociaux et à une croissance anémique, le Maroc fait souvent figure d'exception. Au cours de la décennie écoulée, le pays a réalisé des progrès remarquables en termes de réduction de la pauvreté et de croissance économique durable. Les politiques axées sur un assainissement régulier des finances publiques et vers des déficits budgétaires raisonnables ont élargi la marge de manœuvre de l’État, ce qui a permis un niveau d’investissements et de dépenses sociales soutenu. On sait que le pays est aussi en train de devenir un modèle sur le plan de l’environnement grâce aux actions vigoureuses qu'il entreprend sur son territoire pour lutter contre le changement climatique.
Croissance verte
Le Maroc est déterminé à réduire sa dépendance vis-à-vis des importations de combustibles fossiles. Le pays s'est fixé l'objectif ambitieux d'atteindre une capacité d'énergies renouvelables installée de 42 % d'ici 2020. Grâce à la mise en œuvre de mesures favorisant l'efficacité énergétique, il œuvre également à réduire de 15 % la demande d’énergie projetée à cette échéance. Pour consolider ce programme d'économie d'énergie et de lutte contre la pollution, le Maroc a récemment commencé à reconsidérer son système coûteux de subventions énergétiques en procédant à une baisse de ses subventions pour le diesel, l'essence et le fuel industriel. À travers sa stratégie pour le secteur de l'agriculture (le « Plan Maroc Vert »), le pays cherche à obtenir un triple gain, sur les plans de la croissance, de l’adaptation au changement climatique et de son atténuation. Ce qui suppose des investissements pour accroître la productivité agricole ainsi que des mesures pour améliorer la gestion de l'eau dans ce secteur et réduire sa consommation de combustibles fossiles. Des techniques de gestion du carbone des sols, comme le semis direct, sont également mises en place. Concernant la pêche, le Maroc a fait de la durabilité des ressources halieutiques un axe majeur de sa stratégie baptisée Halieutis, et dont le but est de veiller à la pérennité d'un secteur qui emploie 500 000 personnes. Cela s'associe aux efforts de préservation des zones côtières et montagneuses, au cœur du développement futur du tourisme, un secteur qui représente 11 % du PIB. Lors de l'édition 2014 du Forum économique mondial de Davos, le Maroc a présenté à des acteurs du secteur privé les principaux axes de sa stratégie pour la croissance verte. Le pays a rejoint l'Inde, l'Afrique du Sud, les Philippines, le Nigeria et le Mexique au sein d'une initiative pilotée par le secrétaire général des Nations Unies qui vise à susciter une action sur le terrain et à mobiliser la volonté politique pour parvenir à un accord mondial ambitieux d'ici 2015.
La Banque mondiale appuie la transition
Le Groupe de la Banque mondiale appuie la transition du Maroc vers une croissance verte par le biais de différentes opérations dans des secteurs comme l'eau, l'énergie, les transports et l'agriculture. Récemment approuvé, un prêt à l'appui des politiques de développement de 300 millions de dollars soutient une croissance verte et inclusive ainsi qu’un ensemble de réformes développées au niveau national ayant pour objectif d'améliorer l'efficacité de la gestion des ressources naturelles, notamment l'eau, la pêche et les régions côtières. Il encourage également la transition vers une croissance sobre en carbone via des mesures portant sur les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et la réduction des subventions. La promotion de la diversification des sources de revenus dans les zones agricoles est une autre composante essentielle de l’opération ; elle consiste à soutenir le développement de secteurs émergents comme la pisciculture et l'écotourisme.
Adopter une approche à long terme
Si la durabilité environnementale entraîne inévitablement des compromis, le Maroc opte souvent pour une approche à long terme. Le changement climatique façonne d'ores et déjà les politiques clés et les décisions portant sur les investissements. Le pays est bien conscient que sa trajectoire de développement se trouve à un moment charnière : la richesse du pays repose en partie sur ses ressources naturelles, lesquelles s'effritent rapidement. En 2004, la Banque a évalué à 3,7 % du PIB le coût de la dégradation de l'environnement. Des secteurs comme l'agriculture et la pêche, qui représentent à eux seuls près de 20 % du PIB, sont confrontés à un amenuisement des ressources naturelles. Si les sols et l'eau ne bénéficient pas d'une gestion efficace, les performances et la croissance futures de ces secteurs vitaux seront compromises. Le modèle de « la croissance d'abord, le nettoyage plus tard », qui a prévalu par le passé, a encouragé le déploiement d'investissements très polluants et énergivores, qui ont entraîné une augmentation rapide de la consommation d'énergie. Si les autorités du pays ont mis la croissance verte au centre des priorités de développement, ce n'est pas simplement parce qu'elles se préoccupent de l'environnement, mais aussi pour favoriser une économie robuste et résiliente, susceptible d'offrir, sur le long terme, des opportunités à tous les Marocains, y compris les plus vulnérables.