Le poisson occupe une place de choix dans les habitudes alimentaires des africains. De nos jours, il est devenu l’une des principales sources de revenus de millions de personnes qui, directement ou indirectement, profitent des retombées de cette denrée. Que ce soit par le biais de la pêche, de l’élevage, du séchage, du fumage ou par des processus de conservation divers, le poisson se vend bien en Afrique. Récemment introduit dans de nombreux pays africains, l’aquaculture ou encore la pisciculture étend ses tentacules dans les entrailles des économies africaines. On élève, on collecte et on vend le poisson.
Les pêches de capture et l’aquaculture ont produit approximativement 148 millions de tonnes de poisson en 2010 dans le monde (pour une valeur totale de 217,5 milliards de dollars EU), dont 128 millions de tonnes environ pour l’alimentation humaine et les données préliminaires montrent que la production a augmenté en 2011, atteignant 154 millions de tonnes, dont 131 millions de tonnes destinées à l’alimentation. Grâce à la croissance soutenue de la production de poisson et à l’amélioration des canaux de distribution, l’offre mondiale de poisson de consommation a progressé de manière spectaculaire depuis 50 ans, avec un taux moyen de croissance de 3,2 pour cent par an sur la période 1961-2009, soit un rythme supérieur à la croissance démographique mondiale annuelle, qui est de 1,7 pour cent. L’offre mondiale de poisson de consommation par habitant est passée d’une moyenne de 9,9 kg (équivalent poids vif) dans les années 60 à 18,4 kg en 2009, et les estimations préliminaires pour 2010 laissent présager une nouvelle augmentation de la consommation de poisson, qui devrait s’établir à 18,6 kg par personne. Sur les 126 millions de tonnes disponibles pour la consommation humaine en 2009, c’est en Afrique que la consommation a été la plus faible (9,1 millions de tonnes, soit 9,1 kg par habitant), tandis que l’Asie a représenté les deux tiers de la consommation totale, avec 85,4 millions de tonnes (20,7 kg par personne), sur lesquelles 42,8 millions de tonnes ont été consommées en dehors de la Chine (15,4 kg par habitant). Pour l’Océanie, l’Amérique du Nord, l’Europe, et l’Amérique latine et les Caraïbes, la consommation de poisson par habitant a atteint, respectivement, 24,6 kg, 24,1 kg, 22,0 kg et 9,9 kg. Bien que la consommation annuelle par habitant de produits de la pêche ait progressé régulièrement dans les régions en développement (tel qu’en Afrique) (de 5,2 kg en 1961 à 17,0 kg en 2009) et dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV, de 4,9 kg en 1961 à 10,1 kg en 2009), elle demeure nettement inférieure à celle enregistrée dans les régions plus développées, même si l’écart se réduit.
L’Afrique a un énorme potentiel à revendre. Continent vierge, il possède les atouts, les espaces pour le développement de l’aquaculture. Déjà, une part non négligeable du poisson consommé dans les pays développés est importée et, selon les prévisions, la dépendance de ces pays à l’égard des importations, notamment en provenance de pays en développement, devrait s’accentuer dans les années à venir, du fait de la constance de la demande et du recul de la production halieutique intérieure (elle était de 10 pour cent sur la période 2000-2010). Les avantages à investir dans ce domaine en Afrique sont multiples. D’abord, le marché y est florissant. Ensuite, de nombreuses opportunités sont offertes aux entreprises en matière de fiscalité et de revenus. Enfin, c’est un terrain vierge qui ne demande qu’à être exploité. La pisciculture et l’aquaculture constituent des fers de lance des économies africaines surtout celles des pays côtiers. Dans les pays enclavés, de nombreuses techniques ont été mises en place pour faciliter la pisciculture et l’élevage des poissons. Ces systèmes ont donné des résultats au delà des attentes des bénéficiaires et des initiateurs. La particularité africaine est qu’elle dispose d’espace pour l’élevage de poisson d’eau douce. Selon les statistiques, les poissons d’eau douce dominent la production aquacole mondiale (56,4 pour cent, 33,7 millions de tonnes), suivis des mollusques (23,6 pour cent, 14.2 millions de tonnes), des crustacés (9,6 pour cent, 5,7 millions de tonnes), des poissons diadromes (6,0 pour cent, 3,6 millions de tonnes), des poissons marins (3,1 pour cent, 1,8 million de tonnes) et des autres animaux aquatiques (1,4 pour cent, 814 300 tonnes). Alors que l’alimentation de l’élevage est généralement perçue comme un frein majeur au développement de l’aquaculture, un tiers de la production totale de poisson d’élevage destiné à la consommation, soit 20 millions de tonnes est actuellement obtenu sans alimentation artificielle.
En définitive, le domaine de la pisciculture et de l’aquaculture est un milieu porteur en Afrique. Il sied aux investisseurs de se hâter pour créer des richesses à partir de cette denrée dont les valeurs nutritives sont incommensurables.