Le monde connaît de fulgurantes évolutions technologiques. Elles engendrent des mutations sociales et sociétales d’envergure. Le Burkina Faso et l’Afrique toute entière n‘y échappent pas. Nous sommes à l’ère des nouveaux médias ; l’ère du web 2.0, de l’interactivité, de la simplicité, de l’instantanéité. Cette communication du journaliste Arsène Flavien Bationo a été donnée lors des Universités africaines de la Communication qui se sont tenues à Ouagadougou, en novembre 2013.
Depuis les années 90, Internet remodèle la sphère publique en introduisant des modes de communication et de gestion de l’information radicalement nouveaux. Pierre Lévy parle «d’interconnexion générale, de désintermédiation et de communication de tous vers tous». Ces nouveaux éléments peuvent déterminer les dynamiques politiques et socioculturelles. Ils peuvent potentiellement accélérer les mutations sociopolitiques en cours en Afrique, en permettant aux États qui s’efforcent de se les approprier, de réaliser des sauts majeurs dans leur évolution politique et sociale. Aujourd’hui, l’individu ne se caractérise plus par sa seule personnalité physique. Il a aussi une personnalité numérique à construire à travers le «personal branding». Pour ce faire, il exploitera les opportunités des « réseaux sociaux » qui lui permettront de se forger une image, de partager des émotions, de nouer des relations de toutes sortes (amicales, sentimentales, commerciales, politiques, idéologiques…). En fonction de leurs rapports avec la technologie, les individus sont classés selon deux générations : La génération X et la génération Y ou « Digital Natives (les Natifs du numérique). La «Génération X» est celle des personnes nées entre 1960 et 1979. Cette génération s’illustre par une certaine remise en cause de l’autorité. La «Génération Y» est celle de l’essor des technologies informatiques. Elle regroupe les personnes nées entre 1980 et 2000, qui ont grandi au même rythme que les ordinateurs et Internet. Ils ont les TIC dans le sang (Digital natives) et s’en servent à tour de bras pour communiquer, collaborer et créer. Les réseaux sociaux sont au cœur de la définition de la génération Y. Pour elle, Facebook, Twitter et autres sont devenus le meilleur moyen de se faire connaître, de développer sa visibilité ou d’élargir ses relations. Être connecté quelque soit l’instant et l’endroit, accéder à n’importe quel contenu avec n’importe quel appareil, tel est le nouveau défi technologique. Les opportunités de ces nouveaux outils procurent à leurs utilisateurs la sensation de disposer d’un pouvoir exceptionnel entre les mains. Les jeunes étant en permanence connectés et étant souvent jugés réfractaires à l’establishment, quels peuvent être les impacts des réseaux sociaux ou du moins de l’usage des réseaux sociaux sur le déroulement des crises au Burkina Faso et en Afrique ?
Nous réfléchirons sur cette problématique en trois temps. D’abord, les considérations conceptuelles, ensuite le nouveau paradigme démocratique en Afrique et enfin, l’analyse critique de l’exploitation des réseaux sociaux pendant quelques crises en Afrique et au Burkina Faso.
De quoi parlons-nous ?
Dans la vie courante, un « réseau » est un regroupement d’individus ayant la même vision et poursuivant la même finalité. Le réseau évoque aussi l’idée de « groupe d’appartenance » dans la mesure où les membres s’identifient à ce réseau et œuvrent à sa bonne marche. Un réseau social désigne un ensemble de personnes réunies par un lien social (Famille, amis, connaissances…). À la fin des années 1990, les réseaux sociaux sont apparus sur Internet pour permettre aux individus, quelque soit la distance de maintenir ou de développer des liens affectifs, sociaux ; pour ne pas être déconnecté de leur monde. Les réseaux sociaux désignent donc les sites permettant de mettre en relation des personnes (amis, connaissances, collègues) rassemblées en fonction de centres d'intérêts communs, comme les goûts musicaux, les passions, la vie professionnelle, la recherche de l’âme sœur (Facebook, Twitter, Flickr, Instagramm, youtube, skyblog, Myspace)... Ils s’inscrivent dans le cadre du web 2.0.
Ce web communautaire et interactif, a multiplié les communautés virtuelles en diversifiant les possibilités de connections entre profils d'internautes et les types d'objets mis en partage. Les réseaux sociaux se sont imposés en l'espace de 6-7 ans pour constituer aujourd'hui de véritables phénomènes de société autant au Burkina Faso qu’ailleurs en Afrique et dans le monde. Les réseaux sociaux en ligne s'inscrivent dans une optique de sublimation de l'image de soi. Les profils permettent de sculpter l'image que les personnes souhaitent montrer d'elles-mêmes, l'utilisateur cherchant à gérer l'impression qu'il peut avoir des autres. Par des photos, des commentaires laissés sur le profil de ses amis, l'individu recherche l'approbation de ses pairs et se met ainsi en scène. Aujourd’hui, le développement des technologies et la disponibilité croissante d’Internet ont accéléré et brouillé la différence entre l’émetteur et le récepteur de l’information. Les flux d’information sont dorénavant étendus. Les entreprises et les individus peuvent publier n’importe quel contenu, textes, images ou vidéos, grâce à la technologie numérique à haut débit et à large bande passante. Ces évolutions interviennent dans un contexte particulier en Afrique.
L’effet boule de neige du printemps arabe
Dans quel environnement sociologique et politique se trouve l’Afrique aujourd’hui ? Cet environnement est marqué par plusieurs caractéristiques qui contribuent à le façonner. 2011 aura donc été une année d’effervescence démocratique en Afrique. C’est dans ce contexte que le printemps arabe a captivé la conscience collective de l’Afrique. Malgré les grandes différences sociales, culturelles et économiques qui existent entre l’Afrique du Nord et le reste du continent, les protestations de masse en Tunisie et en Égypte ont focalisé l’attention de millions d’Africains de tous horizons. Les expressions de frustration associées à l’exclusion politique, la corruption, les inégalités flagrantes et l’impunité observées dans les rues du Caire et de Tunis ont profondément résonné dans l’ensemble du continent. Dans les mois qui ont suivi le début du printemps arabe, des manifestations ont été organisées dans une douzaine de pays d’Afrique subsaharienne (au Burkina Faso, en Ouganda, au Sénégal, au Bénin, au Malawi, au Kenya, à Djibouti, en Mauritanie, au Cameroun, au Gabon, en Guinée-Bissau et au Swaziland) pour exiger davantage de libertés politiques, de services aux dirigeants. Ces protestations ont, en majorité, été de courte durée. Pourquoi ? Nous le verrons dans l’analyse critique.
L’essor de la société civile
La société civile joue un rôle essentiel dans une démocratie dynamique : elle facilite la participation du public à des questions d’intérêt pour l’ensemble de la population, elle permet aux citoyens de prendre l’initiative de répondre aux défis locaux ou nationaux plutôt que d’attendre passivement que l’État prenne des mesures; elle encourage les solutions et les idées indépendantes qui enrichiront les débats et contribueront à la prise de décisions plus judicieuses. Cette société civile joue un rôle de plus en plus actif en Afrique (Sénégal, Guinée). Les villes africaines connaissent une augmentation de leur population de 15 à 18 millions d’habitants par an. L’on estime que d’ici 2025, plus de la moitié de la population africaine vivra dans les zones urbaines. Cette croissance démographique a des conséquences politiques importantes. Les concentrations de populations sont relativement plus simples à informer et à organiser, facilitant la formation des partis politiques. Les populations urbanisées peuvent aussi être plus facilement mobilisées pour les protestations sociales et politiques, comme on l’a vu très nettement au Caire et à Tunis. Les habitants des villes sont beaucoup plus vulnérables aux fluctuations des prix. Par conséquent, ces dernières années, les villes ont été les centres d’émeutes dues aux pénuries de nourriture et d’autres produits de base, notamment au Burkina Faso, au Cameroun, au Malawi, en Mauritanie, au Mozambique, au Sénégal et en Afrique du Sud. Avec 70 % de la population totale âgée de moins de 30 ans, l’Afrique est le continent le plus jeune au monde, ce qui crée une vitalité et un dynamisme propices au changement, les jeunes étant souvent à l’avant-garde de la réforme sociale, moins disposés à accepter les inégalités persistantes et les abus de pouvoir. Sur ce continent, les jeunes montrent un engouement pour les téléphones portables et l’informatique. Ils sont ainsi mieux informés sur les conditions de vie et les normes de gouvernance dans d’autres régions d’Afrique et du monde. Leurs attentes vis-à-vis de leurs propres gouvernements s’en trouvent donc modifiée. (Haut niveau d’instruction). Le chômage des jeunes est préoccupant, avec un taux de 12 % pour l’ensemble du continent. Ce taux varie en fonction des pays : moins de 5 % au Malawi et au Rwanda, plus de 20 % au Ghana, en Zambie et au Zimbabwe, 30 % au Botswana, au Lesotho, à Maurice, en Namibie, au Swaziland et en Afrique du Sud... selon des données de la Banque Mondiale. Ensemble, ces facteurs alimentent la frustration des jeunes Africains vis-à-vis du statu quo, renforçant les revendications adressées aux pouvoirs publics.
Le développement des TIC
Aujourd’hui, des dizaines de millions d’Africains sont interconnectés, branchés à des réseaux mondiaux et informés de manière inimaginable il y a seulement quelques années. Les impacts sociaux, économiques et politiques de ce phénomène radical, qui est apparu soudainement, sont profonds. En effet, les Africains ont désormais accès à des sources d’informations plus nombreuses et indépendantes; ils peuvent les partager, ils connaissent mieux leurs dirigeants et les pouvoirs publics de leurs pays et ils ont un plus grand nombre d’opportunités d’exprimer leurs opinions et d’apporter leur soutien aux réformateurs. En Afrique, l’accès aux téléphones portables est monté en flèche, passant de 2 % en l’an 2000 à 39 % fin 2009. Les coûts de la téléphonie mobile ont régulièrement baissé au cours des dix dernières années. La concurrence de plus en plus importante entre les opérateurs a entraîné des réductions des prix de 10 à 50 % par appel dans de nombreux pays africains. Cette montée de la connectivité Internet stimule l’adoption rapide des médias sociaux. En 2010, l’Afrique est devenue le continent le plus dynamique sur Facebook, ses taux de croissance dépassant ceux de l’Asie. En 2011, les taux de croissance du nombre d’utilisateurs en République démocratique du Congo (RDC) et en Angola dépassaient les 50 %. Plus d’un tiers des habitants de Dakar et presque deux tiers des habitants d’Accra (soit plus qu’à San Antonio, Ottawa et Hambourg) ont un profil Facebook. (Données issues de Socialbakers)
Penser global, agir local
L’usage des réseaux sociaux peut-il avoir une influence sur la crise; la crise étant définie comme une situation menaçant l’ordre social ? Analyse critique de l’exploitation des réseaux sociaux en Afrique et au Burkina. L’Égypte compte plus de 13 000 000 d’utilisateurs de Facebook. Au temps forts de la révolution, Twitter enregistrait plus de 50 tweets par minute en provenance du Caire. Cet activisme a attiré l’attention des médias internationaux qui ont braqué leurs projecteurs sur le pays contribuant ainsi à donner une plus grande envergure à la révolution. En Tunisie, dans la chute du régime de Ben Ali, les réseaux sociaux ont certes joué un rôle important. Mais il ne faut surtout pas oublier le dévouement du peuple tunisien et de tous ceux qui sont morts lors des affrontements avec la police. Il n’y a donc pas eu de révolution 100% web en Tunisie. Pour comprendre ce qui s’est passé en Tunisie, il est important d’analyser le contexte politico-social qui a amené cette révolution. Tout commence le 17 décembre 2011, lorsque le jeune Mohamed Bouazizi, vendeur de fruits et légumes, s’immole par le feu après avoir vu sa marchandise confisquée. À la suite de cet acte de désespoir, des manifestations s’étendent à tout le pays. Les Tunisiens manifestent contre le chômage, la surexploitation, la censure, les salaires de misère et le manque crucial de démocratie dans le pays. Les jeunes manifestent contre un système éducatif qui les a hissés vers le haut sans pour autant leur offrir des débouchés à la hauteur de leurs espérances et de leurs capacités. La situation en Tunisie était déjà bouillante avant l’utilisation massive des réseaux sociaux. La révolution tunisienne et par delà le printemps arabe ne sont donc pas une «création» d’internet ou des réseaux sociaux. Ils sont le résultat des errements d’un pouvoir qui a négligé son peuple pendant des décennies. Dans la crise, il y a toujours un élément déclencheur qui peut entraîner un effet domino. Aux Philippines, en 2001, des manifestations se sont organisées en quelques heures à partir du téléphone mobile (SMS) et du courrier électronique ; aboutissant au départ du Président Joseph Estrada. Le téléphone portable s’est retrouvé au cœur des élections présidentielles sénégalaises de 2000. Combiné aux chaînes de radios privés et à Internet, son utilisation permit de fournir en temps réel à l’opinion publique nationale et internationale les résultats des bureaux de vote, anticipant ainsi d’éventuelles fraudes. Les réseaux sociaux peuvent donc avoir de fortes influences sur les crises pour peu que des conditions techniques, organisationnelles, politiques… soient réunies.
La situation au Burkina Faso
340 025. Tel était le nombre d’abonnés à Internet enregistrés au Burkina Faso par l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP), au 31 décembre 2011. En 2010, ces abonnés étaient au nombre de 28 741. Il y a donc une croissance exponentielle de plus de 1000%. La technologie 3G introduite récemment par les réseaux de téléphonie mobile accroît l’accès à Internet pour un plus grand nombre de citoyens, même si la fracture numérique demeure importante entre les grandes métropoles et l’intérieur du pays. Les jeunes burkinabé de 18-35 ans sont friands d’Internet et des réseaux sociaux. Parmi les différents réseaux sociaux dont nous avons effleuré la nomenclature, Facebook reste sans conteste le plus utilisé au Burkina Faso. Facebook est devenu un véritable phénomène social au Burkina Faso. C’est un puissant moyen de communication et de mobilisation des jeunes. Les groupes se créent à tour de bras autour de motivations diverses et au nom de l’idéal démocratique.
Un effet marginal
Au Burkina Faso, l’influence des réseaux sociaux sur la crise que le pays a connue en 2011 et sur celle consécutive au projet de mise en place du sénat, demeure et sous réserve d’une étude sociologique plus poussée, pour le moins marginale. Plusieurs raisons expliquent cet état de fait. A savoir, une absence de répondant ou de réceptacle des webactivistes au niveau de la société civile et des acteurs politiques. Au Burkina Faso, de nombreux hommes politiques et responsables de la société civile sont toujours adeptes des méthodes classiques de communication. Ils n’ont pas encore investi l’univers des réseaux sociaux. Au Sénégal par exemple, le mouvement « y’en a marre » qui s’opposait fermement à la candidature d’Abdoulaye WADE à la présidentielle de 2012 a été fortement soutenu par des hommes politiques et une société civile très active sur les questions politiques. Une expérience similaire est en cours au Burkina Faso avec le Balai Citoyen. On ne peut pour l’instant présager de l’issue. Il y a aussi, le nombre relativement faible d’utilisateurs de Facebook au Burkina Faso (150 000 contre 13 millions en Égypte). Mais ce n’est pas pour autant qu’il faille considérer ce chiffre comme quantité négligeable. 150 000 personnes convaincues et bien organisées peuvent être plus efficaces qu’un million de personnes passives et manquant d’initiative. Il existe la fracture numérique, des défaillances au niveau de la connexion : du fait de ces difficultés, des millions de Burkinabé sont exclus de la nouvelle agora électronique induite par les nouveaux médias. On peut citer aussi, le fort taux d’analphabétisme : Près de 80% de la population. Pour utiliser au mieux les réseaux sociaux, il faut un minimum de niveau d’instruction. A ces facteurs précités, il faut ajouter le manque de professionnalisme dans l’administration des pages ou comptes Facebook. Ceux-ci se révèlent donc être de véritables « paniers à crabes » plutôt que des plate-formes de conscientisation et de mobilisation. Certaines pages ou certains groupes ne disposent ni de description ni d’orientation. Un exemple d’un post retrouvé dans le groupe dénommé Collectif Blaise dégage et daté du 27 septembre 2013 : « Guerisseur Agbrouapkangni Mohamed : Don de guérison, voyant mystique naturothérapeute celui là même qu’on ne croyait pas à son existence et qui existe grâce à son pouvoir mystique. Il dit: je suis capable de résoudre tous problèmes spirituels, mystiques et naturels en quelques jours et c’est gratuit. Je résous et guéris : problème de foyer (rivalité, stabilité, mariage durable et rapide, maintenir son homme…) problème de stérilité, de mari de nuit, trompes bouchées. J’ai une eau bénite pour les jeunes qui désirent épouser les blancs. Je fais le bédou magique. … » Quel rapport avec la dénomination du groupe ?
Conscience politique affirmée
Malgré ces difficultés et limites, il faut reconnaître que les Burkinabé, les jeunes en majorité ont une conscience politique de plus en plus affirmée. Ils mènent des débats de haut niveau sur les brûlantes préoccupations du pays : Groupe Facebook La Voix des burkinabé : https://www.facebook.com/groups/turfaso (8337 membres au 14 novembre 2013). Il y’a régulièrement des slogans hostiles à la mise en place du sénat, à la révision de l’article 37 de la Constitution. Les utilisateurs de Facebook en sont même arrivés à parodier le « Pater » pour composer une prière contre la mise en œuvre du sénat. Cette prière a abondamment été partagée sur les réseaux sociaux. Chaque camp (opposition et majorité) a exploité les réseaux sociaux pour mobiliser les Burkinabé pour les marches du 29 juin (anti sénat) et du 06 juillet 2013 (Pro sénat). Du fait des nouveaux médias, les jeunes ont librement accès à une panoplie d’informations. Ils peuvent facilement être influencés par ce qui se passe ailleurs et être enclins à le reproduire au Burkina Faso. On l’a vu avec une immolation par le feu et des tentatives d’immolation.
Quels défis relevés ?
Il faut intégrer les TIC dans un projet politique global. Prises isolement, elles ne peuvent pas avoir un effet systémique décisif sur le processus démocratique. Il y a lieu d’élaborer des cyberstratégies qui pourraient valoriser les langues nationales, investir dans les infrastructures et les équipements TIC avec l’instauration de véritables techno-pôles. Il faut aussi réduire la fracture numérique : Une systématisation trop rapide de l’utilisation de ces outils en tant qu’instruments de participation créerait un risque grave d’exclusion pour ceux qui ne peuvent y accéder. Au lieu de renforcer la démocratie, Internet peut provoquer «une dictature de la majorité électronique». Dans une région du monde où seule 1 personne sur 150 a accès à Internet (contre une moyenne mondiale de 1 sur 15), les choix et les décisions politiques influencés par les outils comme les sites web et les forums de discussion excluraient de fait la majorité de la population du jeu politique. Il faut développer des programmes d’éducation aux médias : La liberté d’expression sur Internet a des limites. Les citoyens doivent être conscients de leurs droits et devoirs. (Community managers, forums de discussion, modération…). Se former à la communication de crise et appliquer une gouvernance vertueuse : Cela suppose transparence, bonne gestion des affaires publiques, responsabilité en évitant les déclarations incendiaires, est un impératif. En outre, bannir le musellement : Toute tentative de restriction musclée et arbitraire de la liberté d’expression serait une erreur suicidaire dans le contexte actuel. Le manque de canaux d’expression renforcera les frustrations qui peuvent aboutir à des déflagrations. En définitive, l’idée même de la démocratie électronique n’a de sens que si Internet est accessible à tous. Ne faudrait-il pas finalement ériger l’accès à Internet en droit fondamental si l’on veut tirer parti de toutes ses promesses dans la mise en place de structures politiques et sociales démocratiques ?