Inexorablement 2013 tire à sa fin. Une nouvelle année commence. En 2013, les effets de la crise mondiale ont été atténués sur le continent. L’Afrique dans sa marche vers le développement est restée debout. 2013, sans orgueil, aura été l’année de l’Afrique. Avec un taux de croissance moyen oscillant entre 5 et 8 %, les États africains en 2013 se sont bien «débrouillés», malgré quelques moments de frayeur. La crise mondiale n’a pas eu d’impacts majeurs sur l’économie africaine. C’est un constat réel. Dans tous les pays, une paix progressive s’installe à la fin de cette année. Sur le plan économique, les bonnes notes enregistrées par les économies locales mettent du baume au cœur des États africains. Les banques africaines ont fonctionné plutôt correctement. Les entreprises ont fait des bénéfices et les places boursières africaines ont été assez stables. La dette africaine a connu une baisse fulgurante durant la dernière décennie. L’Afrique en 2013 a été le terreau fertile du développement des entreprises. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, les Africains ont développé des initiatives pour créer des entreprises et de facto générer des richesses et créer des emplois. 2013 a été l’année du respect du contrat social entre les populations et les pouvoirs publics. Sur le plan politique, de nombreuses réformes ont abouti à un meilleur ancrage de la démocratie sur le continent. Après 20 ans de pratique de différentes formes de démocratie calquées sur l’Occident, l’Afrique a pris le courage de forger son modèle démocratique. Les politologues les plus avertis, les éminences grises africaines, qui enseignent les différents modules politiques dans les universités occidentales ont contribué à cette réflexion. La Guinée-Conakry, la Côte d’Ivoire, Le Sahara occidental, Madagascar, La RD Congo, la corne de l’Afrique en général, après des crises politico-militaires, ont connu des élections démocratiques, libres et ouvertes. L’année qui s’achève a été celle des bilans pour les États africains. 2013 est une année charnière pour les gouvernements des pays africains. De nombreux chefs d’États sont à mi-mandat. Cette année a donc permis aux uns et aux autres de faire le bilan de leur programme de développement sur base duquel le peuple leur a confié le destin de leur patrie. L’on se rappelle la chute du Mur de Berlin et la Conférence de la Baule qui ont imposé la démocratie à «l’occidentale» à l’Afrique. Après plus de 20 ans d’expérimentation, 2013 a été inévitablement le temps du bilan de la praxis de cette forme de démocratie. Collectivement et individuellement, le bilan a été dressé. Dans les années 90, des engagements ont été pris. Plus de 20 ans après, il s’agit de savoir où nous en sommes dans le respect de ces engagements. Qu’est-ce qui a marché ? Qu’est-ce qui ne l’a pas été? Pourquoi cela n’a pas marché ? Ce sont là les questions auxquelles tout Africain doit répondre ; quel que soit son niveau intellectuel, quelle que soit sa responsabilité dans la société. En répondant à ces préoccupations, nous devons tirer les leçons des acquis, mieux appréhender les insuffisances afin d’avancer, la main sur le cœur, vers des lendemains meilleurs, vers l’épanouissement de notre continent. A regarder dans le rétroviseur de cette année qui s’achève, les pays africains n’ont pas été ébranlés dans leur fondement. 2013 a montré une autre image de l’Afrique au monde, celle de la responsabilité, celle de sa capacité à gérer ses propres crises grâce à ses propres moyens. A l’entame de cette nouvelle année, il est urgent que l’Afrique se regarde dans la glace. A travers ce regard, nous devons, en patriotes avertis, faire le choix d’une Afrique qui croit en son destin et qui œuvre à cultiver son développement avec ses valeurs et ses particularités propres. C’est une question de liberté politique chère à Alexis de Tocqueville : «les hommes ne sauraient jouir de la liberté politique sans l’acheter par quelques sacrifices, et ils ne s’en emparent jamais qu’avec beaucoup d’efforts.»