Dans le cadre du renforcement de la mobilisation et des échanges entre les «enfants du pays», la Diaspora Burundaise de Belgique (DBB asbl), section Namur-Luxembourg, a organisé à Namur, le 1er juin dernier, une journée sportive et culturelle avec une série d’activités au menu. Outre les matches de mini-foot pour les jeunes gens et celui de volley-ball pour les dames, la journée a été marquée par une séance conviviale autour d'un barbecue suivie de danses de la culture burundaise et des danses du monde au cours d’une soirée dansante. Le Professeur et Expert en Planification, Tite Kubushishi, représentant-adjoint DBB asbl au niveau des provinces de Namur et de Luxembourg de la diaspora burundaise de Belgique qui compte près de 5000 personnes, revient dans cet entretien sur les orientations de cette association.
Le Nouvel Afrique (L.N.A) : Présentez-vous à nos lecteurs ?
Tite KUBUSHISHI (T.K) : Je suis Professeur et Expert en Planification et représentant-adjoint de la Section de l’association Diaspora Burundaise de Belgique (DBB asbl) dans les provinces de Namur et du Luxembourg (Belgique).
LNA : Quel est l’objectif de votre association ?
T.K : L’objectif principal de notre association est de nous rencontrer, de nous connaitre mieux, de nous entraider en Belgique et de contribuer ensemble à la reconstruction et au développement socio-économique du Burundi.
La Diaspora Burundaise de Belgique (DBB asbl) est déjà structurée à différents niveaux. Ainsi dans toutes les provinces de Belgique, un Comité élu a été mis en place. Il est dirigé par un représentant et son adjoint. Au niveau des Régions qui constituent la Belgique (Wallonie, Bruxelles-Capitale, Flandre), un Administrateur DBB asbl assure la coordination. Au niveau de toute la Belgique, un Conseil d’Administration a été élu et mis en place par l’Assemblée constituante du 27 octobre 2012 qui a été organisée à Bruxelles. Maintenant, nous allons à la rencontre de tous les Burundais au sein de cette structure dans les provinces de Namur et du Luxembourg. Il en est de même dans les autres provinces : à Liège, dans le Hainaut, dans le Brabant wallon, en Flandres occidentale et orientale, etc. y compris à Bruxelles. La DBB asbl est une organisation au service de tous les Burundais de Belgique, indépendamment de leur option politique, de leur religion, de leur genre, de leur groupe ethnique, de leur origine régionale, de leur situation socio-économique actuelle, ...
LNA : Parlez-nous de la journée culturelle et sportive du 1er juin dernier organisée par la section DBB de Namur-Luxembourg.
T.K : Nous sommes des citoyens acteurs ici et au Burundi. Nous sommes des Burundais à part entière. Et quotidiennement, nous participons, par nos actions dont le transfert de devises au Burundi, ce qui est un point important qui nous intéresse. Notre association est apolitique. Elle fait partie de la société civile. Mais, précisons qu’apolitique ne veut pas dire qu’on est indifférent à ce qui se passe au Burundi. Nous restons particulièrement attentifs à la manière dont le pays est gouverné, comme tout citoyen responsable. En outre, nous comptons parmi les Burundais instruits, raison pour laquelle nous pouvons nous prononcer sur des sujets qui affectent d’une manière ou d’une autre la vie du Burundi.
Nous avons beaucoup de projets. Nous voulons contribuer à la reconstruction et au développement socio-économique du Burundi. Nous voulons qu’on sache qu’il y a des enfants du Burundi, dans un coin en Belgique, qui font connaitre leur pays. C’est pourquoi, nous allons à la rencontre de tous les Burundais, de toutes les familles, de tous les amis du Burundi pour susciter des actions au profit des Burundais d’ici et des populations qui sont au Burundi.
L’organisation de la journée sportive et culturelle du 1 juin 2013 par notre section DBB Namur-Luxembourg a été une première activité de mobilisation au niveau local. La journée a été un succès total, au-delà de nos attentes. Les Burundais des provinces de Namur et de Luxembourg, et leurs nombreux amis, y compris ceux qui sont venus des autres provinces, ont passé ensemble une journée et une soirée particulièrement agréables.
Le bilan est largement positif. Aussi a-t-il été demandé au Comité d’organiser régulièrement d’autres animations de ce genre.
LNA : Pensez-vous mener des actions au niveau de votre pays d’origine, le Burundi ?
T.K : Avant 1993 le Burundi faisait partie des 40 pays du monde qui avait un enseignement d’excellence. Mais, avec la guerre, l’enseignement n’a plus bien marché. Aujourd’hui, un des nobles objectifs de l’asbl est de permettre à notre pays de retrouver son enseignement de qualité d’antan. Un enseignement plus performant, en commençant par l’enseignement secondaire pour ensuite toucher les universités. C’est un des projets que nous allons mettre en œuvre. Nous sommes des enseignants, des chercheurs et des étudiants, nous pouvons aider l’enseignement du Burundi à aller de l’avant. Honnêtement, ne jugeons pas trop vite le Burundi, on va très vite en besogne pour dire que la démocratie a échoué en Afrique. Soyons honnêtes et indulgents envers nos pays. La démocratie dans les pays européens s’est construite pendant des siècles. La politique n’est pas notre objectif mais pour gagner le pari du développement, on doit s’investir dans la démocratie en mettant progressivement les choses en place. Nous devons être vigilants, surtout dans la construction du pays et accepter que certaines étapes cruciales soient déjà acquises.
C’est pourquoi, au niveau de l’association de la Diaspora Burundaise de Belgique, on se parle : de ville en ville, de région à région, de province à province et au niveau national. Chaque Burundais compte pour nous, qu’il soit au Burundi ou ailleurs dans le monde ; quelle que soit sa deuxième nationalité, sa voix compte pour la construction du Burundi. Tel est le viatique de notre association «Diaspora Burundaise de Belgique», DBB asbl en sigle.