Les innovations dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC) ont transformé l’espace socioéconomique et politique en améliorant le marché des entreprises, et favorisé l’entrepreneuriat et l’innovation tout en impulsant la dynamique économique. Le développement de la téléphonie mobile demeure aujourd’hui une chance pour le continent africain.
La fin des années 2000 a été marquée par l’émergence de l’explosion du réseau de la téléphonie mobile en Afrique. Aujourd’hui, des chercheurs de la Banque Mondiale révèlent que le continent dispose d’environ 650 millions d’abonnements. Une donnée qui le place devant l’Union européenne et les États-Unis. Tel est le constat d’un rapport publié conjointement par la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement, avec l'appui de l’Union africaine. Cette explosion notable de la téléphonie mobile a indubitablement transformé la vie de millions d’africains. Le réseau Internet et les téléphones portables transforment les perspectives de développement en Afrique. Ils introduisent un nouveau dynamisme dans des secteurs clés. Le défi désormais consiste à faire passer ces innovations et ces réussites à l'échelle supérieure afin qu'elles exercent un impact social et économique plus visible sur le continent au cours des dix prochaines années. Dans son rapport, les chercheurs ont insisté sur la nécessité de bâtir un secteur des TIC suffisamment concurrentiel pour promouvoir l'innovation, créer des emplois et dynamiser le potentiel d'exportation des sociétés africaines. Ce nouvel accès est en train de transformer la vie des africains, de stimuler l’entrepreneuriat, en partie à travers des centres technologiques basés sur la collaboration, et de donner naissance à des innovations et à des solutions endogènes pour le continent africain. L’explosion de la téléphonie mobile a impulsé des innovations dans huit secteurs clés dans l’économie africaine. Il s’agit de l’agriculture, le changement climatique, l’éducation, les services financiers, le gouvernement, la santé, les TIC et la compétitivité, et la facilitation du commerce et l’intégration régionale. Comme quoi, l'Afrique s'est engagée et encourage l'esprit créatif concernant la manière d'utiliser les TIC au profit du plus grand nombre.
L’étoffe d’un chef de file
En effet, L'Afrique a rapidement pris l'étoffe d'un chef de file dans le domaine des TIC. Les innovations qui ont connu leur essor en Afrique – comme les téléphones portables à deux cartes SIM ou les envois de fonds par téléphone - se répandent sur tout le continent et au-delà. Le défi à relever pour l'avenir du continent est de réussir à faire en sorte que les innovations en matière de TIC profitent à tous les africains, y compris les pauvres, les plus vulnérables et les habitants des régions les plus reculées. Des pays comme le Kenya et le Sénégal ont mis en œuvre des initiatives de facilitation du commerce grâce aux TIC. Il est nécessaire d'ancrer le déploiement des TIC et le développement des applications informatiques aux réalités des circonstances locales et à la diversité africaine. Les États ont un rôle important à jouer. Ils doivent à la fois réunir les conditions favorables au développement des innovations et à l'augmentation des investissements, et tenir lieu de pionniers dans l'adoption des produits, services et technologies novateurs. A noter que l’explosion de la téléphonie mobile avec à la clé le renforcement de la croissance économique, renseigne à bien des égards sur les politiques à mener par les dirigeants du continent qui doivent chercher à optimiser l'impact des TIC sur la transformation du continent. Par exemple, en Tunisie, les nouvelles technologies et les médias sociaux ont joué un rôle important dans l’avènement de la révolution. Et on peut s’attendre, en toute logique, à ce que ceux-ci continuent d’occuper une place importante dans le développement du pays, postrévolutionnaire. En somme, les révolutions du Printemps arabe constituent un indicateur crédible pour évaluer l’impact de l’explosion des Tics ou encore de la téléphonie mobile sur les peuples.