Article publié le 2013-03-05 par Par Daouda Emile Ouedraogo Editorial
Transporter en toute sécurité [02-03/2013]
...

Le transport en Afrique occupe une place de choix dans le vécu quotidien. De jour comme de nuit, hommes et femmes, jeunes et vieux, empruntent qui le bus, qui le train, qui l’avion ou tout autre moyen de transport pour se rendre d’un lieu à un autre. Le transport se décline en transport urbain, périurbain et en commun dans les grandes agglomérations africaines. Autant la route du développement passe par le développement de la route, autant le développement des transports conditionne la croissance économique. L’Afrique se développe avec ses moyens de transport. Ils constituent l’un des éléments indispensables à la croissance et au développement socio-économique. Principal vecteur d’intégration économique, l’infrastructure de transport et les services sont le préalable à la facilitation des échanges et à la circulation des biens et des personnes. Par la route, de nombreuses actions de développement ont été possibles. Entres autres, le transport des marchandises d’un pays à un autre, le transport des hommes et des femmes d’une contrée à une autre. Il est clair que la route reste le mode de transport dominant en Afrique, représentant entre 80 et plus de 90% du trafic interurbain et inter-états de marchandises. Elle représente en général le seul moyen d’accès aux zones rurales et constitue le mode le plus flexible et approprié dans la vie économique et sociale des pays ou des régions. Cependant, le continent africain est caractérisé par une faible densité routière : 6,84 km pour 100 km² par rapport à 12 km pour 100 km² en Amérique latine et 18 km pour 100 km² en Asie. Cela n’entache en rien le développement des transports qui, au fil des ans, se révèle être possible en Afrique. Chaque année, des compagnies de transports terrestres, maritimes, ferroviaires, et aériennes se développent ou développent leurs activités sur le continent. De nouvelles lignes se créent. De nouveaux trajets se définissent tant à l’intérieur des pays qu’entre les États. Il est plus facile de faire le tour de l’Afrique en 48h qu’il y a 5 ou 10 ans. Le défi de l’Afrique en matière de transports est la fluidité du trafic et la couverture du réseau routier. Cette couverture doit se faire avec la bénédiction des transporteurs routiers qui doivent adopter des comportements devant préserver les routes de la dégradation. À titre d’exemple, le taux de couverture est de 30% pour la Communauté Des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), 31% pour le Marché Commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (en anglais Common Market for Eastern and Southern Africa - COMESA), 40% pour la Communauté de Développement des États d’Afrique australe (SADC) et 25% pour la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Ces chiffres de 2004 ont beaucoup évolué. En 2012, le réseau routier africain s’est beaucoup amélioré. La preuve en est qu’il est possible d’emprunter des compagnies de transport permettant de faire le tour de l’Afrique de l’Ouest en quelques jours. Cette action a été rendue possible grâce à l’action des politiques, qui, au fil des ans, font tomber les barrières frontalières en facilitant la libre circulation des biens et des personnes. En termes de transports, l’Afrique est bien partie pour favoriser un développement important dans les différents secteurs de ce domaine. Cela doit se faire avec la complicité des transporteurs routiers. La protection et l’entretien des routes, la sécurité routière et le respect des charges à l’essieu doivent être la motivation principale des transporteurs partout sur le continent. L’Afrique doit faire mentir les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé dans son rapport 2009 qui affirment que le monde perd sur les axes routiers plus d’une vie par minute et enregistre 2 blessés toutes les secondes. Face à cette réalité, voyager, aller en villégiature, transporter des marchandises doivent toujours être une partie de plaisir, de détente en toute sécurité sur le continent.