Les pays africains et en général les pays en développement sont appelés à protéger davantage leurs perspectives de développement économique. En Afrique subsaharienne, même si la croissance est restée robuste jusqu’à 4,6 % en 2012, des mesures hardies s’imposent selon la banque mondiale qui appelle, dans un contexte qui s’annonce difficile, à faire face aux risques de détérioration de la situation économique mondiale. Ainsi, pour assurer leur résilience, les pays africains doivent matérialiser leurs efforts de croissance.
Quatre années après le déclenchement de la crise financière, l’économie mondiale reste fragile et le niveau de croissance dans les pays africains à revenu élevé, demeure toujours faible. Pour ces pays en développement, il s’agit de mettre l’accent sur le renforcement du potentiel de croissance de leurs économies tout en renforçant les mesures qui leur permettront de parer aux risques découlant de la situation dans la zone euro et de la politique budgétaire des États-Unis. Tel est le message qui ressort de la dernière édition du rapport sur les Perspectives pour l’économie mondiale rendu public par la Banque mondiale en janvier 2013. «La reprise économique reste fragile et incertaine, brouillant ainsi les perspectives d’une amélioration rapide et d’un retour à une croissance économique plus robuste», a déclaré à ce sujet le président du groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. En effet, selon lui, les pays africains ont fait preuve d’une résilience remarquable jusqu’ici. Toutefois, on ne peut simplement attendre un retour de la croissance dans les pays à revenu élevé, c’est pourquoi nous devons continuer à soutenir les pays en développement dans leurs efforts d’investissement en matière d’infrastructure, de santé et d’éducation. C’est ce qui posera les bases de la croissance plus forte dont on les sait capables à l’avenir. Les pays en développement ont affiché l’an dernier des taux de croissance économique parmi les plus bas de ces dix dernières années, en partie du fait des incertitudes croissantes qui ont pesé en mai et juin 2012 sur la zone euro. La situation des marchés financiers s’est très nettement améliorée depuis lors. Les apports internationaux de capitaux aux pays en développement, qui avaient accusé une baisse de 30 % au deuxième trimestre 2012, ont repris depuis lors, et les marges sur les obligations se sont réduites pour tomber à des niveaux inférieurs à leurs moyennes à long terme d’environ 282 points de base. Les marchés boursiers des pays en développement sont en hausse de 12,6 % depuis juin, tandis que ceux des pays à revenu élevé ont progressé de 10,7 %. Cela dit, l’économie réelle n’a pas affiché la même vigueur. La production dans les pays en développement s’est accélérée, mais elle est toujours entravée par le faible niveau de l’investissement et de l’activité industrielle dans les économies avancées. Quant à la croissance en Afrique subsaharienne, elle est restée robuste à 4,6 % en 2012. Abstraction faite de l’Afrique du Sud, économie la plus importante de la région, le PIB a affiché une hausse de 5,8 % en 2012, atteignant au moins 6 % dans le tiers des pays de la région africaine. La croissance en Afrique a profité en 2012 d’une demande intérieure robuste, du maintien du niveau élevé des cours des produits de base, d’une augmentation des volumes d’exportations due aux nouvelles capacités du secteur des ressources naturelles et de la stabilité des envois de fonds des travailleurs émigrés. Cependant, elle a continué de subir les effets de facteurs intérieurs comme le resserrement antérieur de la politique monétaire au Kenya et en Ouganda, la persistance des conflits du travail en Afrique du Sud, et les troubles politiques au Mali et en Guinée-Bissau. D’après les prévisions, les taux de croissance de la région au cours de la période 2013-15 devraient se rétablir aux niveaux moyens de 5 % enregistrés avant la crise économique mondiale.