Cette année, la grande préoccupation de l’économie africaine est de pouvoir maintenir le cap de la croissance économique. Après avoir fait face à la crise économique mondiale, l’Afrique se doit de rebondir sur le marché international. Face à la chute des différentes économies, le principal défi de cette nouvelle année sur le continent sera de faire de l’Afrique la solution du monde face à la crise.
La crise économique mondiale ne s’est pas ressentie de façon drastique sur les économies africaines. Selon un rapport du FMI, les pays en voie de développement ou à faible revenu n’ont pas connu et «peut-être» ne connaîtront pas les affres de la crise économique. L’institution financière explique cet état de fait par le fait que les petites économies ne sont pas directement liées aux marchés. N’eussent été les crises arabes et certains remous sociaux observés dans certains pays africains, la croissance en Afrique aurait dépassé la barre des 5%. Cependant, à en croire plusieurs économistes en perspectives de l’année 2013, les économies africaines devraient progressivement se ressaisir pour atteindre un taux de croissance moyen d’environ 6 à 7 % en 2013. Cette embellie ne doit pas faire perdre de vue la prudence dans la gestion des effets collatéraux des crises du chômage à travers l’Amérique, l’Europe et l’Asie. En effet, au cours de cette année, l’Afrique devra jeter un nouveau regard sur la gestion de ses sources de production de devises et de richesses. La crise mondiale appelle à la diversification des moyens de production. L’un des défis majeurs à relever pour les industries africaines est de diversifier la production industrielle. On ne doit plus se cantonner à produire des produits de base. Il faut chercher les moyens de transformer sur place ce que nous produisons. C’est la clé capitale de la réussite économique. Il s’agit par cette action d’avoir une nouvelle vision du développement. Un développement axé sur la recherche du résultat dans tous les domaines.
La paix sera de retour
La configuration actuelle des économies africaines doit évoluer vers un meilleur épanouissement des entreprises en 2013. La paix étant l’un des gages de la stabilité économique, le retour à la normalisation dans de nombreux pays favorisera une meilleure expression des taux de croissance. En Afrique du Nord, les pays arabes sont en train de stabiliser l’avènement d’une nouvelle race de dirigeants. Au Sud du Sahara, la Côte d’Ivoire, poumon économique de l’Afrique de l’Ouest, se remet sur les rails. En Afrique australe, les industries se réveillent, faisant place aux opportunités d’investissement et de reformes économiques qui laissent présager plus d’ouverture dans la gestion des affaires. 2013 sera une année d’opportunités si les africains savent profiter de la crise économique mondiale pour bâtir des économies stables et durables. Pour cela, un autre défi à relever au cours de cette année est de créer des conditions permettant de créer des entreprises, de monter des industries à faible coût de production dans différents pays. Dans cette optique, les principales batailles à gagner sont celles de la réduction des coûts de l’énergie, l’accès aux technologies de l’information et de la communication, l’assainissement du climat des affaires, la promotion de l’éducation, l’accès à l’eau potable et, surtout l’adaptation des formations dispensées dans les écoles au marché de l’emploi. L’Afrique a besoin d’hommes et de femmes qui emploient leurs connaissances pour développer des opportunités en vue de faire avancer le continent. Le développement passe par là, la croissance aussi.
Gagner la bataille de la santé
En luttant pour le développement du continent, l’une des batailles sera de gagner la problématique de l’accès aux soins de santé. Des pays sont en train de trouver différentes formules pour promouvoir les mutuelles nationales de santé en vue de favoriser l’accès du plus grand nombre aux soins de santé. L’accès aux soins de santé coûte excessivement cher sur le continent. Il faut impérativement travailler, en 2013, à avoir un meilleur profil des systèmes de santé en vue de garantir aisément l’accès aux soins et à moindre coût. La réussite économique passe par la promotion de la santé. Un individu en bonne santé a un meilleur rendement que celui qui est malade. Une population en bonne santé favorise l’épanouissement de l’économie et permet une meilleure croissance. Ladite croissance se fera avec les différentes réformes économiques que plusieurs pays ont enclenchées. Le rapport Doing Business 2012, intitulé «entreprendre dans un monde plus transparent», affirme qu’«au cours des douze derniers mois, un nombre record de gouvernements d’Afrique subsaharienne ont modifié l’environnement réglementaire de leur économie pour faciliter la création et l’exploitation des entreprises locales. Dans une région où le cadre réglementaire faisait l’objet d’assez peu d’attention, il y a huit ans à peine, 36 économies sur 46 ont mis en œuvre entre juin 2010 et mai 2011 des réformes réglementaires destinées à faciliter l’activité économique, soit 78 % des économies de la région, contre une moyenne de 56 % pendant les six années précédentes.» C’est déjà un bon signe. Il faudra poursuivre et peaufiner ces actions. C’est à travers la création de cadres propices à la faisabilité des affaires que les investisseurs pourront avoir le courage de mettre leur argent dans des initiatives profitables.
L’exemple de la Sierra-Leone
En Afrique, il n’y a pas que les grandes nations qui sont championnes dans les réformes économiques. La Sierra-Leone, qui sort d’une décennie de guerre civile, est en train de se refaire une santé économique. Elle réforme son système économique en facilitant les mesures de création des entreprises. Selon le rapport Doing business 2012 publié en octobre dernier «dans toute l’Afrique subsaharienne, les programmes de réforme réglementaire ne cessent de s’élargir. Treize économies ont mis en œuvre des réformes visant à améliorer le cadre des affaires sur au moins trois thèmes évalués par Doing Business —de la création à la fermeture des entreprises. On compte parmi celles-ci des économies sortant de conflits telles que le Burundi, le Libéria et la Sierra Leone. L’Afrique du Sud a adopté une nouvelle loi sur les sociétés qui a simplifié les formalités d’inscription au registre de commerce et introduit une nouvelle procédure de redressement pour faciliter la réhabilitation d’entreprises en difficultés financières.» La bonne nouvelle est que le continent a fort résisté à la crise. Et malgré les perspectives de croissance prévues l’année prochaine, la crise pourrait rendre plus difficile pour les États l’atteinte des objectifs du millénaire qui sont de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté en Afrique d'ici 2015. Quoi qu’il en soit, certains économistes de renommée ont laissé entendre que les économies africaines devront retrouver des couleurs en 2013 et les années suivantes. Cependant, si l'Afrique s'est avérée plus résistante à la crise mondiale, c’est aussi grâce à des politiques macro-économiques prudentes dans de nombreux pays africains. L’île Maurice continue d’afficher de bons résultats pour la facilité globale de faire des affaires, en se classant à la 21e place sur les 183 pays couverts. Maurice est de facto le premier pays africain à favoriser un meilleur climat des affaires. Ainsi, face aux différents voyants au vert, le redressement de l’économie du continent africain devrait se poursuivre en 2013. Comme au Ghana et à Madagascar où dans le secteur du gaz et du pétrole, et de l’uranium en Namibie, de grandes avancées ont été notées. Il s’agit là d’une nette amélioration par rapport à la morosité d’il y a 2 ans. Pour en arriver à ce stade, le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Africaine de Développement ont fourni un cadre adéquat pour l'adoption de politiques ayant permis d’atténuer l'impact de la crise.
L’Afrique face aux défis du développement
Les défis sont énormes à surmonter pour atteindre un développement harmonieux du continent. L’une des ambitions de ce continent est de pouvoir atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Le continent en est capable même si beaucoup reste à faire. On note de grandes avancées dans la réalisation de ces objectifs, mais il faut accélérer le développement si l’on veut rentrer dans le cadre de 2015. Et, ce n’est pas loin. Dans deux ans, l’Afrique devra faire le bilan, il s’agira de faire en sorte que nous puissions au moins atteindre quatre des huit objectifs, à défaut de les atteindre tous. Car, un proverbe africain dit que si l’on te lave le dos, débrouille-toi pour te laver le ventre.