L’année qui s’achève a été l’une des plus tumultueuses sur le continent sur le plan politique. Partitions d’état, querelles de leadership, conflits dans les frontières ont émaillé la vie des citoyens en 2012. A la veille de la nouvelle année, l’espoir est permis dans la mesure où les différentes crises trouveront solution grâce aux différentes actions entreprises.
Les crises au Mali, au Darfour, à la frontière de la RD Congo et dans la corne de l’Afrique en général ont mis sous le boisseau les acquis politiques engrangés sur le continent en 2012. En effet, plombé par des islamistes et des mouvements rebelles suite à un coup d’État qui a renversé le Président Amadou Toumani Touré, le Mali se trouve pris dans l’engrenage sans fin d’une partition qu’il n’a pas voulue. Différents groupes rebelles et islamistes se disputent la paternité des territoires du grand Sahel, faisant fi de l’unicité territoriale de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le Mouvement pour l’Unicité Jihadiste en Afrique de l’Ouest (MUJAO), Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) s’entredéchirent pour le contrôle du désert malien. Dans ce melting pot, au Sud, à Bamako la capitale, la transition conduite par le Président intérimaire Diocounda Traoré a du mal à raccorder les positions des pro, des anti, des ni pour ni contre le coup d’État, afin d’enclencher un dialogue national qui débouchera sur des institutions de transition fortes. Pendant ce temps, le médiateur désigné par la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Président Blaise Compaoré, travaille à promouvoir le dialogue entre les différents groupes tout en maniant la possibilité d’une intervention militaire pour libérer le Nord du Mali. Le Conseil de sécurité des Nations unies a donné son feu vert pour cette intervention militaire qui connaîtra la participation de 3300 soldats de différents pays d’Afrique. En attendant cette intervention militaire, les uns et les autres multiplient les tête à tête en vue de trouver des points de vue communs entre les forces qui se départissent des mouvements terroristes. En attendant, les groupes terroristes essaient d’imposer leur diktat aux autres groupes rebelles par la force des armes. La situation prend des allures de règlement de compte faisant penser à ce qui se passe du côté de la RD Congo où la situation à l’Est du pays devient intenable.
La RD Congo
Cet eldorado économique situé au cœur de l’Afrique semble s’être abonné aux guerres civiles et conflits divers. Depuis la fin des indépendances, la RD Congo semble être l’épouse gâtée mais brutalisée par ses époux. A l’Est de cet énorme territoire, des groupes rebelles soutenus ou non par des pays frontaliers s’entredéchirent, mettant à rude épreuve la quiétude des populations. Laissées à elle-même et face à la léthargie des casques bleus, elles sont obligées d’arpenter les rues à la recherche d’îlots ou de lopins de terre paisibles. La crise en RD Congo est complexe tant les ramifications se retrouvent dans les pays voisins. A l’origine, la rivalité entre les deux grands groupes ethniques du Rwanda, les hutus et les tutsis, semble s’être déportée en RD Congo. Tous les pays limitrophes de la RD Congo s’accusent mutuellement d’ennemis déstabilisateurs. Aux dernières nouvelles, des pourparlers ont été entrepris entre l’Ouganda, le Rwanda et la RD Congo afin de mettre au pas les groupes rebelles, les milices et les bandes armées qui traumatisent les populations. Il est à espérer que le dialogue, la paix, le désir du vivre ensemble permettront aux leaders politiques de mettre de côté leurs intérêts égoïstes afin de promouvoir l’entente et la paix entre les peuples et entre les nations. La fin de 2012 en a besoin pour entamer 2013 dans la sérénité.
La bonne nouvelle
Dans cette lutte pour la paix sur le continent, la bonne nouvelle est venue des pays arabes. Après la révolution arabe de 2011, les pays concernés ont entrepris de ramener l’ordre constitutionnel en organisant, bon gré mal gré, des élections présidentielles, municipales et législatives. Ainsi en Algérie, en Tunisie, en Libye, en Égypte, etc., l’économie revient de loin. La stabilité politique est en train de devenir une réalité au fil des jours et des ans. Le domaine politique n’a pas été des plus apaisants en 2012 en Afrique. Excepté quelques pays dont la gestion politique a balayé du revers de la main les progrès enregistrés par la majorité des pays du continent en matière de démocratie et de promotion des droits de l’homme, le berceau de l’humanité a tiré son épingle du jeu en ce qui concerne sa stabilité politique. Il n’y a pas eu de perturbations majeures. Que ce soit au Maghreb, en Afrique centrale, australe, de l’Ouest ou du Centre, malgré des conflits internes sporadiques çà et là. Les nations africaines ont été «politiquement correctes». Des conflits tels ceux du Darfour, du Tchad, de la Côte d’Ivoire sont en passe d’être résolus ou sont résolus. La Guinée-Conakry, est en train de panser ses plaies en voulant organiser des élections législatives malgré quelques troubles sporadiques. Grâce aux bons offices du Président Blaise Compaoré, médiateur désigné par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ce pays renoue avec l’espoir de pouvoir se forger un destin. En Côte d’Ivoire aussi, les élections libres, transparentes ont permis d’inscrire à nouveau ce pays dans le concert des nations ayant renoué avec la paix. Il est à souhaiter que 2013 ouvre une ère de progrès et de prospérité politique.