Lors de sa troisième réunion ordinaire de 2012 tenue mercredi 5 septembre à Dakar, le comité de politique de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a fait un bilan de la santé financière au sein de l’espace de l’Union Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). Il est ressorti, à cet effet et de manière implacable, que les conflits armés en Guinée Bissau et au Mali ont conduit à ralentir la dynamique économique jusque dans la sous-région.
Votre magazine a couvert la réunion du Comité de Politique Monétaire (PM) de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui a eu lieu le mercredi 5 septembre dans la capitale sénégalaise où se trouve son siège. Au cours de cette rencontre qualitative pour le continent, la conjoncture économique a sérieusement été analysée. Les membres du comité ont relevé que les tendances et indicateurs conjoncturels disponibles du moment annoncent le ralentissement de la croissance économique en Afrique en 2012. Selon les experts de la BCEAO, sous la présidence de Monsieur Tiémoko Meyliet Kone, Gouverneur de la Banque Centrale, les crises au Mali et en Guinée Bissau ont impacté négativement sur l’activité économique du continent et continuent de susciter des inquiétudes quant aux perspectives macroéconomiques de l’Union Économique et monétaire des États de l’Afrique de l’Ouest. Dans son discours, il a soutenu, avec véhémence, que ces troubles politico-militaires dans le continent sont un frein au développement. En effet, depuis le début de l’année 2012, la Guinée Bissau et le Mali ont été secoués par des séries de coups d’États. C’est le cas au cours de ces cinq dernières années en Guinée Conakry ou en Mauritanie etc.
La BCEAO veut rassurer
Cependant, le gouverneur de la BCEAO, malgré les crises politico-militaires récurrentes, a tenté de rassurer par ailleurs que l’institution financière régionale s’attèle à rechercher des solutions à cette situation, dans un contexte politique et économique particulier pour l’Afrique qui préfigure des défis que notre continent aura à relever sur le plan économique au cours des prochaines années. Depuis le 16 juin, la BCEAO a baissé de 25 points ses taux directeurs en vue de permettre de relancer les activités économiques ainsi que les taux d’intérêt sur le marché interbancaire et sur le marché de la dette publique. Le comité de politique monétaire a réfléchi aussi à l’évolution récente de la conjoncture interne et externe de l’Union et a évalué la balance des risques qui pèsent sur l’inflation et la croissance. Dans cette optique, les États membres sont exhortés à poursuivre et renforcer les actions structurelles déjà entreprises pour l’amélioration de l’offre agricole dans l’Union, afin de contribuer à contenir la hausse des prix à court et moyen terme. Le comité entrevoit par ailleurs de permettre des tirages aux guichets et le refinancement de la Banque centrale.