Hillary Clinton, chef de la diplomatie américaine, a effectué, le mois dernier, une visite de 11 jours dans 7 pays africains (L’Afrique du Sud, le Kenya le Malawi, L’Ouganda, Le Sud Soudan, le Sénégal, et le Ghana). Tout comme à l’époque de Sarkozy, avec sa politique de France-Afrique, elle a prononcé partout dans ces pays un discours devant les autorités africaines, les représentants du peuple, en insistant sur le triptyque : démocratie, croissance, sécurité, mais avec le grand objectif de contrecarrer les intérêts grandissants chinois sur le continent. Une manière de tenter de maintenir l’influence américaine en Afrique.
Le continent africain demeure actuellement un enjeu de taille dans la perspective du positionnement des puissances étrangères. Pour preuve, cette visite de la chef de la diplomatie américaine est la troisième sur le continent africain depuis le début de l’année. Entamée le 1er août en commençant par le Sénégal, cette nouvelle tournée l’a conduite dans sept pays triés sur le volet : le Ghana, le Sénégal, le Soudan du Sud, l’Ouganda, le Kenya, le Malawi et l’Afrique du Sud. A en croire les observateurs avertis, l’objectif affiché est, en particulier, de promouvoir la stratégie américaine en faveur du développement de l’Afrique. Une stratégie qui vise à renforcer les institutions démocratiques, stimuler la croissance et les investissements, donner la priorité à la paix et la sécurité, et promouvoir le développement. Au rythme des événements qui ont cours en Afrique, on assiste donc à une sorte de redistribution des cartes et à une redéfinition des stratégies d’implantation des grandes puissances sur le continent face à une opinion publique africaine soucieuse de son devenir. Du Sénégal, où elle a entamé le 31 juillet dernier sa tournée africaine de onze jours, à l'Afrique du sud, le Soudan, l'Ouganda, le Kenya, le Malawi, Hilary Clinton n'a fait que prêcher la parole d'Obama. L’objectif a été, dans chaque pays, de promouvoir la nouvelle stratégie africaine des États-Unis. Démocratie, croissance, sécurité ont été les messages forts d’Hillary Clinton. Les États-Unis entendent contribuer au renforcement des institutions démocratiques et de la croissance économique et faire progresser la paix et la sécurité sur le continent. Les contours de la visite officielle d’Hillary Clinton en Afrique gravitent autour de trois logiques essentielles, comme évoqué plus haut. Le premier est relatif au renforcement des systèmes démocratiques en Afrique. La deuxième compréhension serait l’impulsion du développement des relations commerciales entre l’Afrique et les USA en vue de contrecarrer les échanges commerciaux émergents entre la Chine et l’Afrique d’une certaine manière. Enfin, l’aspect sécurité en Afrique semble être l’autre raison de cette visite diplomatique d’Hilary. Un volet important pour les États-Unis dans le contexte du renforcement des lignes islamistes dans le nord du Mali après la chute de Khaddafi. En réalité, suite à l’élection d’un afro-américain, en l’occurrence Barack Obama, à la tête des États-Unis, super puissance mondiale, énormément d’africains avaient cru à un changement au profit de l’Afrique. Tel n’a pas été le cas. Et aujourd’hui, les chefs d’États africains qui maintenant osent, se sont tournés vers de nouveaux partenaires fiables comme la Chine ou l’Inde, au point que la Chine est devenue le premier partenaire de l’Afrique depuis 2009, sur le plan économique. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les États-Unis réalisent qu’ils perdent pied sur le continent africain, alors qu’ils avaient une certaine avance au niveau géostratégique.
Au Sénégal
La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, est arrivée le 31 juillet à Dakar, première étape d'un voyage de onze jours en Afrique qui la conduit ensuite au Soudan du Sud, en Ouganda, au Kenya, au Malawi et en Afrique du Sud. Il s'agissait pour les États-Unis, a expliqué la secrétaire d'Etat, de promouvoir le développement, de stimuler la croissance économique et les échanges commerciaux, de faire avancer la paix et la sécurité et de consolider les institutions démocratiques. Au cours de cette visite que votre magazine Lenouvelafrique a couverte à Dakar, Hillary Clinton a vanté le «modèle » démocratique du Sénégal pour l'Afrique, un continent confronté à la présence d'Al-Qaïda au Mali, frontalier du Sénégal, et à l'offensive économique de la Chine. Elle a donc réaffirmé le soutien des États-Unis à la démocratie sénégalaise. «Nous nous tenons fermement derrière le peuple sénégalais qui a défendu sa démocratie et sa Constitution lors des dernières élections présidentielles». «Si quiconque doutait que la démocratie pouvait prospérer en Afrique, qu'il vienne au Sénégal», a-telle déclaré. «Les Américains admirent le Sénégal comme l'un des seuls pays d'Afrique de l'Ouest qui n'a jamais connu de coup d'Etat militaire», a affirmé Hillary Clinton, qui a également tenu à expliquer les grands axes de la politique africaine des États-Unis.
Au Ghana ou encore Soudan du Sud
La visite d’Hillary Clinton dans ce nouveau pays, plus jeune État du monde, a été bien fêtée par le gouvernement de Juba qui fait face au pouvoir d’Omar el-Béchir. Au cours de cette visite, elle a exhorté les deux Soudan à mettre un terme au conflit pétrolier. Elle a rencontré le président Salva Kiir pour réaffirmer le soutien des États-Unis et encourager les négociations avec le Soudan afin de parvenir à un accord sur les questions de sécurité et de citoyenneté. Quant au Ghana, premier pays africain visité par Barack Obama après son élection, il fait à nouveau partie des heureux élus. Les États- Unis en font un modèle de démocratie en Afrique et vantent l’efficacité de sa gouvernance. Par ailleurs, la Secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a assisté, le 10 août 2012 à Accra, aux obsèques du défunt Président ghanéen John Atta Mills qui aura apporté une contribution importante à la démocratie et au développement du pays. Il a travaillé pour renforcer les institutions démocratiques de son pays. «L’Afrique a besoin de partenariat et non de parrainages», a-t-elle souligné avant d’insister sur les impératifs de croissance économique, de démocratie et de paix.
En Égypte
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton s'est entretenue avec le nouveau président issu des Frères musulmans, Mohamed Morsi, afin d'apporter le soutien des États-Unis à la transition démocratique. «Je suis venue au Caire pour réaffirmer le ferme soutien des États-Unis au peuple égyptien et à sa transition démocratique», a-t-elle déclaré. «Nous voulons être un bon partenaire et soutenir la démocratie qui a été mise en place grâce au courage et au sacrifice du peuple égyptien», a-t-elle ajouté. A noter que l'Égypte, un de ses alliés dans la région, est le premier pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël en 1979. «Il y a plus de trois décennies, l'Égypte et Israël ont signé un traité de paix qui a permis à une génération de grandir sans connaître la guerre, et sur cette fondation, nous allons travailler ensemble pour construire une paix légitime et totale au Moyen-Orient», a affirmé Mme Clinton.
En Afrique du sud
L'étape sud-africaine de la tournée diplomatique de la secrétaire d’État, Hillary Clinton, avait pour but de renforcer le partenariat économique entre les deux pays. L'Afrique du Sud est le premier marché africain pour les produits américains. Cette visite revêtait une forte connotation économique, selon le département d'État. Washington est le second partenaire commercial de l'Afrique du Sud, derrière la Chine, et le troisième investisseur direct étranger après le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Conformes à leur pragmatisme économique habituel, les États-Unis soulignent donc la nécessité d’un échange «gagnant-gagnant» avec leurs partenaires africains dans un «new deal» en construction, appuyé sur une exigence de bonne gouvernance des États. L’autre point culminant de la visite a été sa rencontre et le déjeuner privés avec Nelson Mandela, aujourd’hui 94 ans, héros de la lutte contre l'apartheid et symbole de paix pour des millions d’africains.