Article publié le 2012-09-15 par LNA Echos du continent
Echos du continent [08/2012]]
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Togo :
juriste Séléagodji Ahoomey-Zunu à la primature

Proche de Faure Gnassingbé et un des pontes du nouveau parti Unir, Séléagodji Ahoomey-Zunu, 54 ans, ancien ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé dans le précédent gouvernement, a été nommé Premier Ministre par décret présidentiel du jeudi 19 juillet 2012. En effet, du fait de la démission soudaine du Premier Ministre Houngbo le 11 juillet dernier, les Togolais étaient tous impatients de connaître le nom de la personne qui régenterait la primature jusqu’aux prochaines élections législatives togolaises. Le nouveau premier ministre est en effet un homme du sérail politique. Il dispose d’une formation juridique (maîtrise en droit, de relations internationales et deux diplômes d’études supérieures de doctorat en droit public et en aménagement du territoire). La feuille de route du prochain gouvernement est de soutenir un programme d’action qui comprend, particulièrement, l’approfondissement du dialogue démocratique, la plus large participation de tous à la gestion des affaires du pays, le respect des règles de bonne gouvernance avec la poursuite de l‘assainissement des finances publiques et le développement des libertés publiques.

Union Africaine :
La nouvelle élue promet de renforcer l'organisation

Première femme et première anglophone à prendre la tête de la commission de l'union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma est d'abord une femme politique d'expérience, une grande habituée des arènes internationales, considérée jusque là comme l'une des femmes les plus influentes de sa génération. A 63 ans, l'ancienne chef de la diplomatie sud-africaine, ex-épouse du président Jacob Zuma, est considérée comme une dame de fer, dont l'efficacité est reconnue. Médecin de formation, militante au sein de l'African National Congress (ANC) contre le régime d'apartheid, elle a été ministre sans discontinuer depuis 1994 et a soutenu l'élection de Nelson Mandela à la présidence sud-africaine. Pendant dix ans à la tête du ministère des Affaires étrangères, elle y a été l'artisan d'une diplomatie tranquille, notamment envers le Zimbabwe, maintenant coûte que coûte, une politique de bon voisinage avec Harare. En 2009, l'ex-épouse du président Jacob Zuma est devenue son ministre de l'Intérieur. Sa rigueur, sa poigne et son caractère bien trempé lui ont permis de remettre de l'ordre dans cette maison très mal gérée. Alors, à 63 ans, quand elle évoque ses priorités pour l'Union africaine, elle promet, là encore, de renforcer l'organisation. On la sait austère, mais capable de s'entourer de bons administrateurs. Et à ceux qui s'inquiètent encore de voir l'Afrique du Sud, première puissance économique du continent, avoir la mainmise sur l'Union africaine, elle répond que ce n'est pas l'Afrique du Sud, mais uniquement elle, qui s'apprête à déménager au siège de l'organisation à Addis-Abeba.

Congo :
Victoire aux législatives du parti de Denis Sassou Ngesso

Lors des élections législatives du 15 juillet dernier, le parti du président Denis Sassou Ngesso a remporté la mise dès le premier tour avec 57 sièges sur les 135 que compte l’Assemblée nationale congolaise. Le parti congolais du travail (PCT),puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été victorieux dans le centre et le Nord du pays, et dans la quasi-totalité des circonscriptions. Les alliés du parti au pouvoir ont brigué dix sièges. Ces résultats annoncés par le ministre de l’Intérieur, Raymond Zephirin Mboulou, ont été récusés par l’opposition qui dénonce des fraudes. En effet, dès la fin du vote, la tension est montée très vite d’un cran.

Israël :
Un ultimatum prévoit l’expulsion d’ivoiriens clandestins

Ils avaient jusqu’au lundi 16 juillet pour quitter le sol israélien. C’était sous forme d’ultimatum adressé par le ministre de l'Intérieur israélien, Elie Yishaï, à plus de 2 000 immigrés ivoiriens clandestins aujourd’hui en sursis d'expulsion. Alors s’ils restent, ils seront en permanence sous la menace d’expulsion. Selon notre source bien au fait de la situation, le gouvernement israélien propose 500 dollars par adulte et 100 dollars par mineur aux ressortissants ivoiriens qui acceptent de quitter le pays. En réalité, la plupart de ces migrants avaient fui la Côte d’Ivoire en 2010 après la crise liée à la campagne électorale. Fin juin, un tribunal avait refusé l’asile à 132 réfugiés ivoiriens, ouvrant la voie à l’expulsion de tous leurs compatriotes. Beaucoup ne veulent pas rentrer au pays, par crainte d’être catalogués pro-Gbagbo, disent les sources. Certains vont donc certainement rester, au risque de jouer au chat et à la souris avec la police israélienne. Alassane Ouattara, le chef de l’État ivoirien, avait effectué au mois de juin une visite de quatre jours en Israël. Il avait annoncé que la coopération allait se renforcer entre les deux États, notamment dans les domaines de l’économie, de la sécurité et de la défense. Il avait donné son agrément pour que l’État hébreu rapatrie chez eux les ressortissants ivoiriens venus sans permis de séjour. Depuis la mi-juin, l’État hébreu s’est engagé dans une grande entreprise d'expulsion de refugiés africains.

Burundi :
L’enfer des albinos

Les albinos, surtout des jeunes, continuent d’être victimes de tueries injustifiées au Burundi, pire dans la capitale Bujumbura. Mutilés des bras et des jambes par des trafiquants présumés d’organes humains, les organes des albinos sont écoulés sur le marché sous-régional de la sorcellerie, comme en Tanzanie voisine, moyennant d’importantes sommes d’argent. Une grave barbarie à l’encontre de ces êtres humains. On se le rappelle, en juillet 2009, huit personnes accusées d’assassinats et tentatives d’assassinats d’albinos ont été condamnées à des peines allant d’un an de prison à la perpétuité. Pour le président de l’association Albinos sans frontières, Kassim Kazungu, l’assassinat des albinos est «un choc !». Il a fermement condamné ces meurtres et appelle les autorités à prendre leurs responsabilités. Il estime que les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes puisque tous les assassins d’albinos condamnés et regroupés dans la prison de Ruyigi se sont évadés en 2011. Selon Kassim Kazungu, ce sont ces meurtriers évadés qui continuent ces massacres d’albinos. «Nous demandons à l’Etat où sont ces gens-là qui avaient été condamnés à cause des massacres d’albinos ?», a-t-il lancé, au téléphone, à notre reporter. A noter, le Burundi n’est pas le seul pays africain où les albinos vivent un véritable calvaire. Ils sont régulièrement victimes de massacres dans les autres pays du continent, tels que le Cameroun, la Tanzanie, la République Démocratique du Congo (RDC). Ils sont le plus souvent recherchés pour leurs soi-disant pouvoirs bénéfiques ou maléfiques. Des croyances qui font de leur vie un véritable enfer.

Ramadan :
75% des musulmans du monde à l’épreuve.

Le mois de jeûne va bientôt toucher à sa fin, le 19 ou le 20 août. Durant ce mois de jeûne, 75% des musulmans du monde entier s’abstiennent de boire, de manger et d’approcher les femmes de l’aube au crépuscule. Le début du jeûne dépend de l’apparition du premier croissant visible après la nouvelle lune. Si celle-ci n’avait pas été perçue ce jeudi soir (la nuit du doute, ndlr) par les chefs religieux, ce rendez-vous annuel aurait été reporté au samedi 21 juillet. Sauf exception, tous les musulmans pubères doivent faire le ramadan selon les écrits religieux. Seuls les malades sont autorisés à déroger à la règle de l’un des cinq piliers de l’Islam. En effet, durant le mois de ramadan, le disciple doit être à la recherche du pardon et du repentir. Il doit également faire tout son possible pour attirer la Miséricorde Divine, et ce, en pratiquant et en multipliant des œuvres pieuses. Sans oublier bien entendu, d’accorder une attention particulière à la protection du jeûne de tout ce qui pourrait le souiller et diminuer ainsi son mérite. Cependant, il est courant que certaines familles décident de ne pas jeûner. Par exemple, au Maroc, le mouvement "Masayminch 2012 !" (Nous ne jeûnons pas) défend le droit de ne pas jeûner durant le mois du ramadan, exhortant la police marocaine à ne pas réprimer les gens qui souhaitent manger en public.