Après quinze ans de crise, et, à terme, un dénouement sanglant avec plus de 3000 morts, la Côte d’Ivoire renaît de ses cendres avec le président Alassane Dramane Ouattara. Dure fut la lutte, longue fut la nuit. L’heure est à la reconstruction malgré quelques soubresauts de temps à autre. Le pays a mis le cap sur la réalisation de ses projets ambitieux.
Pour remettre la Côte d’ivoire sur les rails, le Président Alassane Dramane Ouattara avait estimé son programme de relance à 11 000 milliards de F CFA. Ce budget est destiné a financer tous les grands projets de reconstruction et de développement des infrastructures. La construction d’un chemin de fer entre San-Pedro dans le Sud Est et Man dans l’Ouest est l’un des projets les plus ambitieux. En effet, ce chemin de fer permettra de relier la Côte d’Ivoire d’Est en Ouest. Dans un plan de développement élaboré pour être mis en œuvre, les grandes lignes de l’action du Gouvernement ivoirien ont été tracées. Il s’agira essentiellement d’actions de réhabilitation et de construction d’infrastructures de divers ordres. Ainsi, au niveau de l’éducation et de la formation, il est prévu la construction et l’équipement de 132 salles de classe dans le préscolaire, 25.000 nouvelles classes, 10 collèges à base 4 et 30 collèges à base 3. Il est également prévu la réhabilitation de 30.000 salles de classe dans le primaire. En outre, la réalisation de 1 500 latrines et points d’eau est programmée. Toutes les universités seront réhabilitées, et 5 nouvelles universités régionales (Bouaké, Bondoukou, Man, San Pedro et un village universitaire) seront construits. Au niveau de la santé, le gouvernement s’attellera à améliorer l’offre de services. 17 centres hospitaliers régionaux et 54 hôpitaux généraux seront réhabilités. Au niveau des infrastructures de transport, on annonce la construction des voies ferrées San Pedro-Man et Ouangolo-Niellé-frontière du Mali. Celle reliant Abidjan à la frontière avec le Burkina Faso sera réhabilitée.
La route du développement…
Le prolongement de l’autoroute du nord, le bitumage de la route Boundiali-Tengrela-Mali, la construction du pont de Jacqueville, la réhabilitation et l’extension des ports d’Abidjan et de San Pedro sont, entre autres, des chantiers qui seront bouclés. Au niveau de l’énergie électrique, la production devrait croître, en moyenne, de 11,6% sur la période 2013-2015, grâce aux investissements prévus. Le vieux projet du barrage hydro-électrique de Soubré verra enfin le jour. Une centrale thermique à cycle combiné est annoncée à Abatta, village situé dans la commune de Bingerville. Azito et Ciprel verront leur puissance augmenter.
Croissance à la clé
Toujours concernant le secteur de l’énergie, les produits pétroliers connaîtront une croissance moyenne d’environ 12% entre 2013 et 2015. Les prévisions tablent sur l’utilisation progressive des capacités de production de la Sir pour satisfaire la demande intérieure et les exportations vers les pays de l’hinterland. De bonnes nouvelles pour les populations de Dimbokro et d’Abgoville. La reprise des activités d’Utexci et de Cotivo est annoncée. Ce, dans la dynamique de croissance du secteur du textile. On attend, entre autres, une croissance du secteur de l’agroalimentaire de l’ordre de 9,3%, en moyenne, sur la période 2013-2015 grâce, d’une part, à l’amélioration de la capacité productive des unités existantes et à la création de nouvelles unités de transformation de produits agricoles et, d’autre part, à la reprise de la demande nationale et sous-régionale. Sur les moyens de financement du Programme national de développement, l’Etat devra couvrir ses besoins de financement (2 501,1 milliards de FCfa) par des dons et prêts-projets additionnels et par des émissions de titres publics (emprunts obligataires), sans compromettre la soutenabilité de la dette, à en croire le secrétaire technique du PND, Diaby Lassiné.
Se remettre debout rapidement
La Côte d’Ivoire se remet debout après une dizaine d’années de crise politique. On se rappelle qu’en 2002, une tentative de coup d’État avait échoué. Une rébellion a vu le jour et scindé le pays en deux. De tractations en pourparlers en passant par des accords, le pays parvient, exsangue, à organiser l’une des élections les plus démocratiques de son histoire avec un taux de participation de près de 90% au premier tour. Le président sortant, Laurent Gbagbo, et Alassane Dramane Ouattara arrivent au second tour. Henri Konan Bédié, arrivé troisième, appelle ses partisans à voter pour Alassane Dramane Ouattara avec qui, aidés de certains partis politiques, ils forment le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Le 28 novembre 2010, le deuxième tour est remporté, selon la Commission électorale indépendante (CEI) par Alassane Dramane Ouattara et selon le Conseil Constitutionnel par Laurent Koudou Gbagbo. L’ONU, chargée de certifier les élections, déclare la victoire du candidat du RHDP (Alassane Dramane Ouattara). Une crise postélectorale sans précédent s’installe avec, à la clé, un dénouement sanglant, fait d’affrontements entre forces de sécurité et miliciens. Le 11 avril, avec le soutien de la force française de la Licorne et celle de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, les Forces républicaines, fidèles à Ouattara, arrêtent le Président Laurent Gbagbo, son épouse et une centaine de ses proches qui s’étaient réfugiés avec lui à la résidence présidentielle. Tour à tour, les généraux soutenant le président déchu font allégeance à Ouattara. Laurent Gbagbo est transféré à la CPI pour répondre de ses actes. Une page se ferme, une nouvelle s’ouvre pour le pays.
Désarmer, réunifier, réconcilier, construire
Le premier producteur mondial de cacao s’engage aujourd’hui dans une nouvelle phase de son histoire. La tâche qui attend les Ivoiriens est ardue. Elle s’articule en 4 points : désarmer, réunifier, réconcilier, construire. Dans ce labyrinthe, aucune tâche ne va sans l’autre. Le Président Alassane Dramane Ouattara l'a déjà compris. Pendant que Guillaume Soro, Président de l’Assemblée nationale, balise le terrain des lois, le Président Ouattara entame le paiement des salaires des fonctionnaires, la réduction des prix des produits de première nécessité et la mise en place d’une Commission Vérité, Justice et Réconciliation présidée par l’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny. Dans cette logique, il faut comprendre qu’on ne sort pas d’une guerre de 15 ans pour ramener la paix avec un coup de bâton magique. Elle est à la portée des Ivoiriens pourvu que chaque partie se sente concerné par la paix. Et, dans cette œuvre gigantesque, le nœud gordien réside dans le désarmement des cœurs et des esprits. La paix n’a pas de prix. Ce qui est à craindre dans ce genre de situation, c’est la difficulté de canaliser l’énergie des jeunes désœuvrés qui ont pris les armes et dont seule la nature connaît les intentions. La Côte d’Ivoire, locomotive économique des pays de l’UEMOA, peut et doit retrouver son lustre d’antan. Cela est possible dans la mesure où le pays bénéficie d’un potentiel d’investissement important et est soutenu par les bailleurs de fonds internationaux. En quelques mois, le président Alassane Dramane Ouattara a reçu plus de 500 millions d’euros en vue de reconstruire le pays. Cela ne fait que commencer quand on sait que lorsque la Côte d’Ivoire tousse, c’est l’Afrique de l’Ouest qui s’enrhume. Petit à petit, l’économie se met en place. La renaissance de ce pays, longtemps Eldorado de l’Afrique de l’Ouest, est en marche. Elle risque de surprendre plusieurs pays africains par cette renaissance dans une décennie. Le peuple ivoirien croise les doigts. Et, l’Afrique avec.