L’IRE DU «SORCIER BLANC», CLAUDE LEROY CONTRE LES «MARCHANDS DES JOUEURS »
Claude Leroy, sélectionneur de l’équipe nationale de football de la RDC, a vivement dénoncé les agents de joueurs qu’il qualifie de «Marchands des Joueurs» et «prêts à les vendre pour n’importe quoi», dit-il. C’était le mois dernier, lors d’une conférence de presse à Kinshasa. Pour le coach des Léopards de la RDC, le trafic désordonné des joueurs par des agents peu scrupuleux, mus par des intérêts financiers est nuisible pour le football africain. Selon lui : «Cette semaine, j’ai reçu des coups de fil de beaucoup d’entraîneurs et directeurs sportifs des pays proches de la France, me demandant ce que je pensais d’un tel ou un tel, quelquefois le même nom proposé à trois, quatre ou six clubs». Et Leroy de fulminer : «Il faut que ça s’arrête ! Ces marchands d’esclaves, qui ne protègent pas les joueurs, qui sont prêts à les vendre pour n’importe quoi». Revenant sur la sélection nationale, il a mis en cause notamment la culture de l’urgence, la non conceptualisation et le manque de préparation des uns et des autres. Par ailleurs, Claude Leroy, appelé «sorcier blanc», ancien coach du Cameroun, du Sénégal, du Ghana, a insisté devant la presse sur l’importance de travailler pour un projet d’avenir fiable en vue de développer le football congolais. Car, son rêve, dit-il, est d’emmener la RDC en Afrique du Sud en 2013. Le sélectionneur national des Léopards a aussi souhaité que ses collaborateurs congolais soient correctement pris en charge. «Ça me met mal à l’aise d’avoir des collaborateurs dont les contrats ne sont pas respectés (…) C’est insupportable», a-t-il averti.
LE ROMANCIER TCHADIEN SOULEYMAN ABDELKERIM CHERIF RACONTE LE DRAME D’UN HOMME …
L’écrivain tchadien Souleyman Abdelkérim Chérif a procédé, le mois dernier à Dakar, au lancement et à la dédicace de son roman intitulé : «Quand l’évidence ne suffit plus», qui raconte le drame d’un homme poussé par la tragédie de l’existence à aller vers la définition de son être. En réalité, son histoire se déroule au Tchad et présente la tragédie d’un brillant employé de la société Sethy et Seïd qui a perdu la mémoire. Poussé par la tragédie de l’existence à aller vers une détermination de son existence, dans son long périple, il va rencontrer et vivre un certain nombre d’expériences qui vont changer sa vie. Dans le roman de 217 pages, édité par la maison d’édition L’Harmattan au Sénégal, Souleyman Abdelkérim Chérif a utilisé beaucoup de termes arabes qui sont propres à sa société. L’auteur croit, dur comme fer, que son ouvrage peut changer la jeunesse africaine qu’il invite à adopter la lecture pour déjouer l’adage qui dit que ‘’la sagesse appartient aux vieux’’. Revenant sur l’histoire inspirée de la réalité tchadienne à travers ce livre, «Quand l’évidence ne suffit plus», Chérif raconte que les gens vivent dans l’évidence, elle est mathématique. Pour le romancier tous les maux dont souffre l’humanité sont rattachables à l’évidence. «Toutes ses tentatives de reconstruction amnésique échouent jusqu’au jour où un mystérieux docteur Djoko prend contact avec lui. Sa vie prend une tournure qu’il ne contrôle plus», a souligné l’auteur. Au-delà de cette histoire, ce roman présente tous les ingrédients et toutes les réflexions qui agitent l’humanité tout entière.
MALI : UN COUPLE LAPIDE POUR DELIT D’ADULTERE
Après avoir été surpris en flagrant délit d'adultère, un homme et une femme ont été sérieusement tabassés et ont reçu des centaines de coups de fouet, le mois dernier, à Tombouctou au Mali. La scène, initiée par des islamistes, s'est déroulée à la grande mosquée de la localité devant une foule de curieux, anxieuse. En effet, cette punition expéditive est l’oeuvre du groupe islamiste Ansar Dine, qui a voulu l’application stricte des principes de la charia, la loi islamique. Après cette correction publique, le couple d’amants a été ensuite condamné à un an de prison ferme. Aujourd’hui, les défenseurs d’Ansar Dine considèrent que tous les Maliens qui commettraient ce délit seraient sujets à la même punition basée, disent-ils, sur le Coran qui bannit l'adultère (avoir des relations sexuelles avec une personne autre que son conjoint en dehors du cadre du mariage) et la fornication (avoir des relations sexuelles hors du cadre du mariage). Pour ce délit, les auteurs doivent être battus à coups de fouets au grand dam des autorités étatiques qui semblent ne plus avoir le contrôle de la situation à la suite des troubles graves dans le pays.
EGYPTE : UN PRESIDENT NOMME MOHAMED MORSI
Au terme du scrutin présidentiel tenu le mois dernier en Egypte, le candidat des Frères musulmans, l'islamiste Mohamed Morsi, 60 ans, a été élu avec 51,7% des suffrages à l’issue du second tour de l'élection devant l'ancien général Ahmed Chafik. Premier Président démocratiquement élu de l'Égypte, il succède ainsi à Hosni Moubarak, renversé il y a 16 mois par un soulèvement populaire inspiré du "Printemps arabe" de la Tunisie voisine. A l’annonce de ce résultat, qualifié d’historique par les observateurs, des milliers de partisans des Frères musulmans ont exprimé leur satisfaction et leur joie à la mythique place Tahrir au Caire, épicentre de la "Révolution du Nil". Le nouveau président, ingénieur de profession, qui a été envoyé en prison par Moubarak pour sa détermination et ses idées, remporte l’élection présidentielle devant l’ancien commandant de l'armée de l'air Ahmed Chafik, 70 ans, qui fut premier ministre jusqu’à la révolution. Sa victoire, lors de la première élection libre dans le pays, rompt avec une tradition dominée par l'armée qui a fourni à l'Égypte tous ses présidents depuis le renversement de la monarchie il y a 60 ans. Par ailleurs, cette victoire porte au pouvoir un parti qui milite avec persévérance depuis 84 ans. Devant le peuple, Mohamed Morsi s'est engagé à honorer les traités internationaux conclus par l'Égypte et notamment l'accord de paix signé avec Israël en 1979. Des décisions inhérentes à l'aide américaine d’un montant de 2 milliards $ annuellement dont 1,3 milliard de dollars d'aide militaire. En outre, le président Morsi devra constituer un gouvernement élargi aux non-islamistes, et particulièrement à la minorité chrétienne.
"LES ETATS-UNIS D'AFRIQUE" UN FILM DU RAPPEUR DIDIER AWADI
«Les États-Unis d'Afrique», tel est le titre de ce long métrage réalisé par le rappeur sénégalais Didier Awadi, un pionnier du Hip Hop africain. Dans ce film du cinéaste canadien Yanick Létourneau, le rappeur rend un hommage aux leaders de la conscience noire qui se sont battus pour l’idéal d’une Afrique unie et indépendante. «Essayer de faire revivre tous nos grands hommes, afin que nous aussi, nous ayons des raisons d’être fiers, de lever la tête et de continuer à nous battre pour que nous soyons réellement indépendants, que nous soyons propriétaires de notre sol et de nos richesses, et que nous soyons propriétaires de notre avenir», a soutenu le rappeur engagé. «Les États-Unis d'Afrique» qui a déjà reçu le prix de la critique aux rencontres internationales du film de Montréal (RIDM), intègre une profonde réflexion sur le pouvoir de la musique et sur la force de l’engagement individuel et collectif. L’album n’est pas juste politique. C’est aussi un voyage culturel, laisse t-il entendre. Une épopée musicale et politique qui le fait voyager à travers une quarantaine de pays et collaborer avec des artistes Hip Hop engagés tels que Smockey (Burkina Faso), M1 du groupe Dead Prez (États-Unis et Zulu Boy (Afrique du Sud) soutenu par une trame sonore de Ghislain Poirier et des chansons d’Awadi. Ce long-métrage a été sélectionné dans la section Panorama du Festival international de Shanghai où il est en compétition pour le Magnolia International Documentary Award qui a eu lieu du 16 au 24 juin dernier. Après la présentation du film, le 21 juin, au Sénégal, lors de la fête de la musique, le rappeur sénégalais a fait par la suite une tournée africaine qui l’a conduit en Mauritanie (Festival Assalaamaleikoum), au Burkina Faso (Ciné Droit Libre, avec la marraine du festival Barbara Hendricks), au Gabon et au Cameroun (Festival Écrans Noirs) et au festival de Durban (en compétition).