Dans le continent africain, la vie sociale est marquée par de fortes idées imperceptibles. Chaque africain doit son existence, sa force, son efficacité et sa lutte à des actions envers les divinités. Parmi celles-ci, la pratique du vaudou, aujourd’hui très répandue au Benin ou encore au Togo. Cette religion compte plusieurs millions de pratiquants dans le monde.
Mélange d'inspirations plus qu’immatérialistes, le vaudou évoque des dieux ou des forces invisibles desquelles les hommes essaient de se concilier la puissance ou la clémence, fait remarquer Pierre Loudamaya Hazumé, un disciple de cette pratique que nous avons rencontré. En effet, le vaudou symboliserait l'affirmation d'un monde surnaturel, y compris l'ensemble des valeurs permettant d'entrer en relation avec celui-ci. Si le vaudou peut être considéré comme une pratique aux relents religieux, il demeure aussi une culture, un pouvoir, une philosophie, un art, un langage, une justice et des rites. La légende du vaudou se caractérise par les rites de combinaison, notamment la possession volontaire par les esprits, les sacrifices d'animaux, la croyance aux morts vivants dits zombies etc. «Grâce au vaudou, nous parvenons à communier avec les morts pour régler des problèmes sur terre. Cette pratique permet de rester en lien dynamique avec le monde visible dans lequel nous sommes», a laissé entendre le Béninois Pierre Loudamaya Hazumé, très imprégné de cette pratique. Pour lui, le vaudou a permis de régenter plusieurs aspirations sociales. Par exemple, dans certains pays tels le Benin, les rituels vaudous constituent un moment important de la vie où les dieux et les esprits des ancêtres exercent une influence positive directe sur la vie des êtres humains. La relation s'établit au cours des rituels et cérémonies qui symbolisent l’esprit spirituel de la pratique. Elle permet d'instaurer une sorte de communication aussi bien avec les dieux implorés qu'avec l'esprit des défunts. Aussi, le sacrifice est un élément essentiel du vaudou car il exprime une relation entre l'homme et la divinité. En échange de la vénération et des offrandes, les dieux et les esprits invoqués assurent une protection et une assistance, selon les adeptes. En réalité, le vaudou se rapprocherait, depuis longtemps, des traditions et conceptions catholiques, ce qui le rend ainsi acceptable. Cependant, le vaudou est proche de la sorcellerie avec les poupées à épingles souvent utilisées pour se venger ou pour faire mal à des ennemis. Même s’il est pratiqué en secret, ses pratiquants affichent sans craintes leur croyance.
Un culte d’Afrique de l’Ouest
Le vaudou est né principalement dans cette partie d’Afrique de l'ouest en particulier au Benin (ex- Dahomey), au Ghana, au Nigéria, au Togo etc. Il est aussi présent en Afrique du nord, en particulier au Maroc, en Algérie. Il est pratiqué également dans plusieurs pays du monde, notamment d’anciennes sociétés esclavagistes dans certaines îles des Caraïbes ou dans quelques pays d'Amérique comme le Brésil, Cuba, les États-Unis (en Louisiane), le Mexique etc. Plus récemment, le vaudou s'est étendu également au Canada où de nombreuses communautés l’ont intégré dans leur vie de tous les jours. Remontant l’histoire, on se rend compte que la culture vaudou est étendue hors du continent africain vers l'Amérique et les îles des Caraïbes (Haïti) grâce à la traite négrière. La conviction du vaudou a longtemps été réprimée et diabolisée. Mais les clichés et les imaginations véhiculés sont encore perceptibles. Rien ne se fait sans consulter les ancêtres divinisés. Pour certains africains, il semble que la base de la religion est vécue avec la liaison mystique. Le vaudou véhicule un culte à l'esprit du monde de l'invisible où les morts ne sont jamais morts, soutient notre interlocuteur, le sieur Pierre L. Hazumé.