Article publié le 2012-07-04 par Par Daouda Emile Ouedraogo Editorial
Entreprendre librement mais avec la manière [06/2012]
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Les entreprises foisonnent sur le continent. Avec l’avènement du capitalisme et de la libre entreprise, les états africains ont pris la résolution de faciliter la création des entreprises sur le continent. Il est plus aisé de faire des affaires aujourd’hui en Afrique qu’il y a 10 ou vingt ans de cela. La raison en est que les africains progressent dans les idées novatrices. Chaque individu essaie de monter sa propre affaire afin de faire vivre sa famille et venir en aide à son entourage. Le monde des affaires se développe sur le continent. Un nouveau genre de managers, de leaders, de chefs d’entreprise voit le jour. On réfléchit, on crée. Cette réalité se constate, de nos jours, avec la multiplicité des entreprises en Afrique. Des centaines de milliers de petites et moyennes entreprises et d’industries ainsi que des milliers de grosses entreprises se battent au quotidien pour accroître leur chiffre d’affaires. Le développement du monde des affaires a été rendu possible grâce aux différentes actions menées pour faciliter l’accès au financement. On ne peut pas créer d’entreprise si l’on n’a pas d’argent pour faire fonctionner sa société. Et c’est là qu’interviennent les institutions de financement. Grâce aux banques, aux institutions de microfinance, aux différents partenariats, l’on peut créer facilement son entreprise. Une entreprise se crée facilement en 5 ou 7 jours sous nos tropiques. Des états ont même réduit ce temps à 72 h en créant des pools où l’on peut monter tout le dossier de création d’entreprise en un clin d’oeil et sur place. Ces différentes mesures facilitent l’accès aux informations relatives à la création des entreprises. Et, lorsqu’on crée des entreprises, on crée de la richesse, on crée des emplois. Si le chômage des jeunes est une réalité sous nos cieux, la meilleure manière de le contrecarrer est de faciliter la création des entreprises. La jeunesse africaine a besoin de ces entreprises. La libre entreprise en Afrique doit surtout aller au-delà du mimétisme qui consiste à créer des entreprises et, en même temps, à payer des salaires de misère aux employés. Il faut combattre le sous-emploi sous toutes ses formes. Le sous-emploi constitue l’une des pires formes de travail sur le continent. Il est difficile de comprendre qu’au nom de la quête de l’emploi «vaille que vaille», quelles que soient les conditions, des chefs d’entreprises infligent à leurs salariés des traitements inhumains. Il faut entreprendre, oui ! Mais avec la manière. La liberté d’entreprendre implique et conditionne la liberté d’offrir de meilleures conditions de travail à ses employés. Dans cet ordre d’idées, les chefs d’entreprise doivent comprendre que la motivation du personnel est un gage incommensurable pour faire prospérer l’entreprise. Il est vrai que l’État doit faciliter l’ancrage et le développement des sociétés. Cette facilitation se mesure aux différents avantages qu’il offre aux entreprises, notamment, la baisse des taxes et des impôts, la baisse du coût de l’électricité, l’incitation à la création d’emplois. Car, Gilbert Cesbron le disait : «Il est souvent nécessaire d’entreprendre pour espérer et de persévérer pour réussir». Audelà de la création des entreprises individuelles, l’Afrique doit tendre vers la création de multinationales. Il faut mettre les entreprises ensemble, selon des domaines complémentaires et variés, pour créer une force capable de concurrencer les géants d’Asie, d’Europe et d’Amérique. Cela est possible si les entrepreneurs africains vont audelà du simple fait de se contenter de ce qu’ils ont, le strict minimum. Car, une entreprise qui veut aller loin doit avoir de grandes ambitions, elle doit, chaque jour, chercher à avancer, à grandir pour être parmi les meilleures. Il existe en Afrique des entreprises de renommée mondiale. Cellesci se comptent sur les doigts d’une main. Il faut donc opérer un sursaut pour réveiller les entreprises africaines. La libre entreprise passe par là. Nécessairement.