Au lendemain de l’élection de François Hollande à la présidence de la République française, beaucoup d’africains, hommes politiques, opérateurs économiques, acteurs culturels et autres, se disent confiants quant à l’avenir de l’Afrique face aux défis de la globalisation. C’est pourquoi, ils gardent un chapelet d’espoirs par rapport aux perspectives du développement économique et social du continent. Que d’illusions de croire que la France, en crise, pourra faire plus pour l’Afrique, avancent des analystes avertis !
Du fait des relations entre la France et l'Afrique jugées dégradées par les uns et les autres, un espoir semble naitre dans la conscience collective des africains et ceux de la diaspora avec le départ de Nicolas Sarkosy. Pour preuve, à l’annonce de la victoire de François Hollande à l’élection présidentielle française le dimanche 06 mai, plusieurs africains ont exprimé leur joie en Europe et dans certaines grandes villes francophones d’Afrique : de Yaoundé à Abidjan en passant par Dakar. Mais après ces grands moments d’euphorie, place à la réalité géopolitique. On se souvient de la politique d’immigration prônée par Nicolas Sarkozy, et de ses voyages mouvementés au Mali et au Bénin, où certains manifestants n’ont pas hésité, à tort ou à raison, de le taxer de racisme envers les migrants subsahariens. Dans le même ordre de faits aggravants, l’engouement des africains pour Hollande se justifierait par les erreurs commises par son prédécesseur dont le discours de Dakar avait heurté les consciences des peuples africains. Durant sa campagne, le socialiste François Hollande avait promis une nouvelle démarche pour mettre fin à la Françafrique. L’Afrique, a-t-elle alors tort de compter sur le soutien du nouveau pouvoir socialiste français ? Des personnalités africaines averties répondent par l’affirmative et estiment qu’il est illusoire de croire que la France, elle-même en balbutiements économiques, puisse toujours être « généreuse » pour l’Afrique. En tout cas, au lendemain de l’élection présidentielle en France, la véritable question qui vaille la peine d’être posée, est celle de savoir si la gauche compte réellement renouer avec sa politique « désintéressée » et coopérative envers l’Afrique. Si tel n’était pas le cas, les états du continent pourraient tout simplement renforcer leur coopération avec les pays émergents comme la Chine, l’Inde. En réalité, les peuples africains se doivent parfaitement de savoir que François Hollande est élu par et pour les Français, et donc garant de leurs intérêts ascendants, partout dans le monde. La France, 5e puissance mondiale et actrice majeure de la politique africaine, compte tenu de ses difficultés actuelles et de l’état de ses finances, ne semble pas avoir les moyens suffisants, comme par le passé, pour aider l’Afrique à travers sa politique de coopération au développement. De fait, l’Afrique ne doit rien attendre de ce nouveau pouvoir français, elle doit compter sur elle-même pour exister. Avec les richesses qu’elle détient, c’est aux dirigeants africains d’établir un rapport de force intelligent et délectable afin d’obtenir les moyens de développement de leurs pays dans la démocratie.