Plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest veulent être interconnectés par un réseau ferroviaire. Le Niger, le Burkina Faso, le Togo, le Bénin et la Côte d’Ivoire envisagent d’être reliés par la voie ferrée. Le projet lancé depuis des décennies cherche un financement à la hauteur de ses ambitions. L’Inde s’est déjà signalée.
À grand projet, grandes ambitions. Depuis plus d’une décennie, des États africains veulent créer un espace unique d’échanges commerciaux à travers la voie ferrée. Ce projet est né d’une volonté affichée de ne pas se faire raconter l’histoire du développement routier. Ces États veulent construire un espace de libres échanges et de libre circulation des biens et des personnes. Au coeur de l’Afrique de l’Ouest, le Bénin, le Niger, le Burkina Faso, le Togo et la Côte d’Ivoire veulent mettre en commun une voie ferrée. L’axe Abidjan – Ouagadougou étant déjà relié par les rails, il s’agit d’étendre ce réseau afin qu’il profite à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Lors de la visite du premier Ministre nigérien au Burkina Faso, la question a été abordée. Les deux gouvernements ont promis de travailler à sa mise en oeuvre. Le projet global d’interconnexion porte le nom d’Africarail. Depuis 2006, les pays intéressés par ce projet font des pieds et des mains pour qu’il devienne une réalité. Initié par quatre États (Bénin, Togo, Niger et Burkina), ce programme, d’un coût estimé de 3 milliards de dollars, fait partie des 21 projets prioritaires retenus pour construire 2.000 km linéaires de rails et la réhabilitation des lignes existantes. Depuis le lancement du projet, soutenu par le groupe de la Banque africaine de développement, seule
Favoriser la fluidité du trafic
Le projet Africarail a pour ambition de favoriser la fluidité du trafic entre les pays de l’hinterland. Si une seule voie relie les 5 pays cités, un commerce va se développer entre ces pays ce qui engendrera un grand bénéfice. On le sait, cette zone est stratégique du point de vue du développement du commerce car située au coeur de l’Afrique de l’Ouest. Il est donc impératif que non seulement les bailleurs de fonds mettent la main à la poche mais, qu’ils puissent soutenir le projet à bout de bras. La première phase du programme va permettre de réaliser les liaisons entre Parakou (Bénin), Niamey (Niger) et Kaya (Burkina Faso), sur une longueur de 1300 km, pour un coût de construction de 1,5 milliard de dollars. L’ancienne voie ferrée qui avait pour ambition de relier la Côte d’Ivoire au Niger a été stoppée à Kaya au Burkina Faso. Le projet Africarail s’inspirera de ce tronçon en vue de le prolonger et de favoriser par la même occasion la relation avec les autres États. Le schéma de financement retenu dans les protocoles d'accord instituant le Projet se fonde sur le partenariat public-privé, le capital d’Africarail étant détenu à hauteur de 10 % par les États membres, de 20% par les opérateurs économiques des pays membres et de 70% par les investisseurs internationaux. La mise en oeuvre de ce projet permettra de désenclaver la zone ouest africaine. En outre, il favorisera le développement du commerce quand on sait que le train est le moyen le plus sûr pour convoyer d’un pays à un autre des tonnes de marchandises en une seule fois. Si la volonté politique rejoint celle des décideurs et des financiers, ce projet deviendra réalité car sa réalisation permettra de booster