Dieudonné Kabongo Bashila a tiré sa révérence. Cet artiste comédien, conteur, musicien et humoriste quitte sa famille, ses amis et le monde de l’art pour lequel il a servi avec détermination jusqu’au rayonnement de la culture africaine en Belgique. Partout dans le monde, ses proches, les artistes, les politiques et ses fans de tous bords lui ont rendu un vibrant hommage. Y compris la rédaction du magazine LeNouvelAfrique qui a salué l'immense oeuvre de l’artiste belgocongolais.
Le monde de l’art belgo-africain est en deuil avec le décès brutal de Dieudonné Kabongo Bashila. En effet, l’artiste congolais s’est éteint le 11 octobre dernier, en pleine prestation, au Centre Armillaire à Jette, dans la région bruxelloise. Grande personnalité de l'art africain, il était comédien, conteur, musicien et humoriste, et s'est fait connaître en 1984, lorsqu’il remporta le premier prix du Festival du Rire de Rochefort avec le spectacle "Méfiez-vous des tsé-tsé". Né au Katanga en 1950, Dieudonné Kabongo était Belge d'adoption depuis 1970. Sa mort demeure une perte pour le continent africain. C’est pourquoi, de partout, des personnalités du monde artistique, politique, social lui rendent hommage pour toutes les oeuvres accomplies. « Dieudonné Kabongo disparait mais son oeuvre restera éternellement dans la mémoire collective », tient à souligner un de ses proches amis en l'occurrence Mirko Popovitch. « Il est mort dans mes bras », affirme t-il avec tristesse. Et, poursuit–il, « Dieudonné était un très grand ami depuis 32 ans. Nous avons bossé ensemble. Il était un symbole. Il représentait un pont entre les cultures, entre Belges et Congolais, entre les africains et les blancs », fait remarquer Monsieur Popovitch que nous avons rencontré juste à sa sortie du cimetière où il était allé se recueillir sur la tombe de l’illustre artiste. Selon lui, le défunt représentait un carrefour pour de nombreux citoyens du monde. « Il a fourni un apport très important à l'humanisme. Ses oeuvres étaient pleines d’enseignements. En effet, Dieudonné Kabongo passait tout son temps à s'impliquer dans des combats justes et nobles. Aujourd’hui, nous voulons faire de lui un emblème. C’est pourquoi, j’ai pris plusieurs initiatives pour développer son oeuvre », souligne Mirko Popovitch. En effet, les témoignages sont unanimes. Le défunt était un monument de la culture belgo- africaine. Ce Congolais, d’ethnie Loubas, demeure, en outre, un symbole de la cohabitation nord-sud, dans ses nombreux combats pour la culture et le développement. Ainsi, pour perpétuer son oeuvre, ses amis Mirko Popovitch, professeur Phambu Ngoma Binda et Ken Ndiaye (les Trois Sages) envisagent de poser des actes symboliques comme la création d’un fonds ou d’une fondation, mais aussi de créer une sculpture dans son quartier à Bruxelles, la première à être consacrée à un africain. De même, pour lui rendre hommage, Monsieur Popovitch se propose de recueillir toutes les images telles que les vidéos, les films, les ouvrages de films, les extraits d’émissions avec des gens qui ont travaillé avec lui pour en faire une base de données pour la postérité. A cet effet, une soirée consacrée uniquement aux oeuvres de Kabongo sera organisée prochainement à la place Delvaux. Des artistes seront invités à reprendre les oeuvres de ce premier humoriste africain à s'établir en Belgique, laisse entendre Monsieur Popovitch.