Dans le cadre de sa rentrée académique 2011-2012, l'université de Liège a remis, les insignes de docteur honoris causa à Abdou Diouf, ancien Président de la République du Sénégal, et actuel Secrétaire général de l’organisation internationale de la francophonie (OIF). Outre, Didier Reynders, Vice-premier ministre et ministre des finances, environ 600 sont venus saluer la grandeur de cette personnalité africaine.
Pour toutes ses oeuvres en faveur l’instauration de la démocratie et des droits de l'homme, en Afrique et dans le monde, Abdou Diouf, actuel secrétaire général de la francophonie et ancien président du Sénégal, a reçu les insignes de docteur honoris causa de l’université de Liège. En effet, après Léopold Sédar Senghor en 1980 et Nelson Mandela en 1998, il est la troisième personnalité africaine à recevoir cette distinction des autorités académiques liégeoises. Cette cérémonie, tenue le mercredi 23 septembre dernier, a vu une forte présence d’autorités politiques parmi lesquelles le ministre des finances Didier Reynders, le bourgmestre de Liège Willy Demeyer, les universitaires dont le recteur Bernard Rentier, du corps diplomatique, de la société civile belge et africaine en général. Intervenant, le récipiendaire a remercié les autorités académiques de l’université « dans un sentiment de plénitude et d'harmonie » a-t-il dit. Et, au passage, il a souligné : « Au même moment, plus de vingt ans après le vaste élan de démocratisation de la fin des années 80, notamment à travers les transitions qu'ont connues l'Afrique et les pays d'Europe centrale et orientale, et malgré des avancées importantes, nous voyons, çà et là, des dérives ou des détournements, voire des reflux ou des ruptures de la démocratie, qui génèrent découragement, désengagement, et parfois des interrogations sur la pertinence des combats menés au nom des valeurs portées par cette approche » a déclaré Abdou Diouf, honoré à titre d’exemple pour son action de consolidation de la démocratie et des droits de l’homme. Même si le titre de docteur honoris causa, pour une université, est une action de prestige, il n’en demeure pas moins de reconnaitre toutes les valeurs prônées par la personnalité du secrétaire général de la francophonie et qui méritent d’être poursuivies par les jeunes générations. C’est pourquoi le recteur de l’Ulg, Bernard Rentier s’est dit fier de la personnalité choisie : " Quand on est docteur honoris causa d'une université, on fait partie de cette université, on en devient membre. Et donc, on a une affection particulière pour les universités dont on est docteur honoris causa. Abdou Diouf fait partie désormais de notre réseau d'amis." a-t-il précisé. Placée sous le thème « Droits de l’Homme et Libertés », la journée de rentrée académique a été aussi l’occasion de débattre de la démocratie et des libertés publiques avec pour toile de fond les aspirations populaires dans les pays arabes, les évolutions politiques en Afrique etc.
Diouf, un parcours édifiant
Né en 1935, Abdou Diouf a entamé des études de droit à Dakar, les a poursuivies à Paris et est diplômé de l’Ecole nationale de la France d’Outre-mer en 1960. Au Sénégal, il commence une carrière de haut-fonctionnaire et devient en 1963 le Directeur de cabinet du Président Léopold Sédar Senghor, puis Secrétaire général de la Présidence. Il est Ministre du Plan et de l’Industrie en 1968 et Premier Ministre en 1970. A la suite de la démission du Président Senghor, il devient Président de la République du Sénégal en janvier 1981. Il sera réélu à trois reprises en 1983, 1988 et 1993. Sur le plan interne, sa politique est marquée par l’approfondissement des structures démocratiques, l’ouverture au multipartisme, la libéralisation progressive de l’économie et la décentralisation. Sur le plan international, il a lutté pour une plus grande unité africaine et fait entendre la voix du Sénégal dans les enceintes internationales. Après sa défaite démocratique à l’élection présidentielle de 2000, il s’est retiré de la vie politique. Succédant à l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali, il est élu à cette fonction en octobre 2002 par les Chefs d’Etats et de gouvernements, puis réélu en 2006 et 2010. Abdou Diouf est titulaire de nombreuses distinctions et notamment de plusieurs titres de Docteur honoris causa octroyés par les universités Jean Monnet de Saint-Etienne (2007), Paul Valéry de Montpellier (2007), de Reims (2009), de Picardie (2009) et de Lausanne (2010). Grande figure politique de l’Afrique et de la Francophonie, Abdou Diouf a inscrit son action dans la lignée de Léopold Sédar Senghor, autre grande voix internationale que l’ULg avait contribué à faire résonner en lui décernant en 1980 un doctorat honoris causa.
L’organisation francophone
En effet, l’organisation internationale de la francophonie (Oif) est une grande institution internationale qui organise une solidarité active entre 75 Etats et gouvernements. Ses objectifs sont la promotion de la langue française, de la diversité culturelle et linguistique, de la paix, de la démocratie et des droits de l’Homme, le développement de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que la coopération au service du développement durable. Elle travaille en synergie avec les opérateurs spécialisés de la Francophonie institutionnelle que sont l’assemblée parlementaire de la francophonie, Tv5, l’association internationale des maires francophones, l’université d’Alexandrie et l’agence université de la francophonie.