« Par la volonté de Dieu, je dirigerai ce pays aussi longtemps que j'en ai envie et je choisirai quelqu'un pour me remplacer » telle est l’assurance faite par le président de la République de la Gambie, Yahya Jammeh, dont l’arrivée au pouvoir en 1994, était vivement soutenue par le peuple, aspirant à un retour de la paix et la stabilité dans le pays.
La Gambie, dans ce petit pays, du point de vue géographique, un homme est en train de marquer l’histoire. Il s’agit de son président Yahya Jammeh. Ayant pris le pouvoir en 1994, il a essayé de tracer les voies du développement dans le pays. Ainsi, plusieurs investissements, de grande envergure, sur les plans économique et socio-politique, ont été réalisés sous son magistère. Depuis son arrivée à la tête de la Gambie, il a organisé trois élections présidentielles majeures au sortir desquelles, le peuple gambien lui a renouvelé sa confiance. Ainsi, il a eu trois mandats de cinq ans consécutifs, pendant que certains observateurs le qualifiaient de dictateur. En tout état de cause, il a annoncé en novembre 2010 que l'élection présidentielle se tiendrait au mois de novembre de cette année. Avec une opposition qualifiée de «molle» par les observateurs, Yahya Jammeh, aujourd’hui 46 ans, continue d’imposer sa suprématie dans le landerneau politique gambien alors que ses opposants semblent être désorganisés. Pendant qu’une Commission Electorale Indépendante (Cei) est installée afin de renforcer la crédibilité de l’échéance présidentielle, le Parti Démocratique Uni (Udp), un des principaux partis de l’opposition gambienne se montre sceptique et ne croit pas à une présidentielle libre et équitable le 24 novembre prochain. Le Président Yahya Jammeh, lui, est candidat à sa propre succession et affûte ses armes. Il aura en face de lui cinq candidats issus de l’opposition, dont le plus sérieux reste l’emblématique Ousainou Darbo du l’Udp. L’actuel Président affiche sa volonté de remporter cette élection pour la quatrième fois d’affilée. Déjà en 2006, lors de la présidentielle à tour unique qu’il avait remportée avec 67% des voix, Yahya Jammeh avait marqué son intention d’être le Président de la Gambie «pour les 40 prochaines années ». Présentement, la question que l’on pourrait se poser est de savoir si l’opposition gambienne parviendra à déboulonner, démocratiquement, le mammouth Jammeh qui avait soutenu l’année dernière : « Ce serait rêver que de penser que l’opposition pourrait gagner les prochaines élections». Après la présidentielle, les législatives auront lieu pour le premier trimestre de 2012. Quant aux locales, elles sont attendues pour le premier trimestre de 2013.
Le développement plutôt que la longévité
La Gambie fait partie des pays ayant les capacités nécessaires pour enclencher efficacement son développement. La problématique que Yahya Jammeh s’éternise au pouvoir n’est pas une fin en soi. Les gambiens ont surtout besoin de pouvoir manger à leur fin, de dormir dans des conditions sécuritaires, de se vêtir de façon décente et d’avoir accès aux soins de santé sans avoir à se casser la tête. En outre, en Afrique, l’on a souvent tendance à résumer la démocratie à l’alternance à la tête du pouvoir. Or, il n’en rien. La démocratie a toujours été un ensemble de pratique, qui confèrent au peuple l’apanage de vivre dans la liberté. Liberté de mouvement, liberté de la presse, une justice équitable pour les riches comme pour les pauvres, un exécutif enclin à répondre aux aspirations de son peuple. En Gambie, le peuple a toujours fait montre d’une maturité politique. Comme la démocratie ne se décrète pas, l’alternance au sommet du pouvoir ne court pas aussi les rues. L’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts, comme le disait Barack Obama. La classe politique gambienne a l’occasion de prouver sa maturité en organisant des élections propres pour l’Afrique et pour les gambiens. Des élections apaisées sont toujours un tremplin pour anticiper sur les crises et partant, regarder vers l’avenir avec sérénité.