Article publié le 2011-12-07 par Par Anthony Vercrusse Dossier
Dossier Grandes figures d’Afrique / Economie - Les outsiders historiques du continent [10/2011]
Jean-Louis Billon, Chairman, Groupe Sifca, Cote d'Ivoire © Copyright (cc-by-sa) World Economic Forum www.weforum.org Photo Eric Miller

Au cours de l’évolution de l’histoire du continent, des personnalités se sont montrées des fervents économistes. Dans le domaine du business et des affaires, ils ont marqué et marquent de leurs empreintes le développement économique de l’Afrique.

La ferveur économique constatée sur le continent aujourd’hui prend sa source dans les fondations posées par des hommes et des femmes durant des décennies. Le relais a été assuré par des personnes ayant le sens élevé des affaires. Businessman aux allures de gentlemen, banquiers, économistes, gestionnaires de monopole, les grands hommes d’affaires sur le continent comptent des milliards à travers leurs sociétés. Que ce soit à la tête des institutions bancaires, des holdings de télécommunications, dans le domaine des travaux et bâtiments publics, les acteurs rivalisent de génie pour positionner l’Afrique dans le concert du gotha économique mondial. Sur le continent, ils sont nombreux à avoir pu tirer leur épingle du jeu dans un monde économique sans merci. De Jean Louis Billon à El Hadj Oumarou Kanazoé en passant par Donald Kaberuka, Arnold Ekpe, Mustapha Terrab, Phuthuma Nhleko, Ngozi Okonjo-Iweala, etc., ils ont une chose en commun : la combtivité dans les affaires.

Jean Louis Billon, le réaliste dans les affaires

Son nom est intimement lié au grand groupe de la SIFCA en Côte d’Ivoire. Au temps fort de la crise post-électorale, il a été célèbre pour avoir appelé les opérateurs économiques à ne pas payer d’impôts au gouvernement du président déchu Laurent Gbagbo. Président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Côte d’Ivoire, il est économiquement très engagé dans les affaires. Son groupe est l’un des leaders de l’agro-industrie en Afrique de l’Ouest avec comme partenaire le grand groupe asiatique Olam. Son sens élevé des affaires, sa disponibilité à innover font de lui un des atouts de l’économie ivoirienne.

Donald Kaberuka, le banquier

A la tête de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka est l’une des rares personnalités africaines à avoir passé deux mandats à la tête de cette institution. Ce Rwandais, ancien ministre des finances de son pays, a su maintenir la BAD à un niveau plus qu’acceptable lors de la crise financière de 2008-2010. Fin argentier, en 2009, il a pu débloquer à travers la BAD, 12,6 milliards de dollars de prêts et de dons au profit des pays africains, soit une hausse de 129% par rapport à 2008. La BAD devenait ainsi le premier donateur des pays africains devançant du coup la banque mondiale en Afrique. Homme pétri d’expérience, à 59 ans, il est pour l’économie africaine ce qu’est Nelson Mandela pour l’Afrique du Sud. Très discret, il n’en demeure pas moins que ses actions auprès des leaders économiques du monde surtout les pays développés sont efficaces pour l’Afrique.

Phutuma Nhleko, le businessman de la téléphonie

Il fait partie de ceux qui ont lancé le grand groupe MTN. Le magazine Jeune Afrique dit de lui qu’il «symbolise en Afrique à la fois l’extraordinaire révolution du mobile et l’une des plus belles réussites capitalistiques africaines de la décennie.» Avec plus de 135 millions d’abonnés, son groupe s’est positionné dans 21 pays d’Afrique où il était l’un des plus grands donateurs fiscaux. Après quelques années passées à la tête du groupe, il a finalement été remplacé par Sifiso Dabengwa. La vente de ses actions lui ont rapporté la bagatelle somme de 46 millions d’euros. Il est un exemple de courage et de persévérance dans le domaine des affaires.

Arnold Ekpé, le banquier atypique

Ce nigérian d’un flegme et d’une volonté de fer n’hésite pas à aller au charbon lorsqu’il s’agit de pouvoir mener à bout un projet. Il est l’un rare africain à pouvoir monter et créer une banque sans avoir à rencontrer un chef d’Etat ou un quelconque ministre des finances. Aujourd’hui, Ecobank est implantée dans 29 pays d’Afrique. Au Nigéria, il est un exemple de self made man. Son ambition est de créer un réseau bancaire africain capable de mailler le continent. Le jeu en vaut la chandelle.

Ngozi Okonjo-Iweala, une dame de fer

Etre directrice générale de la Banque mondiale n’est pas donné à n’importe quelle dame. La nigériane Ngozi Okonjo-Iweala est une dame de fer qui vise la tête de la plus puissante institution financière mondiale. Cette femme au charisme d’acier est une battante. Mieux, elle est la première femme nigériane à avoir été ministre des finances de son pays. Leader politique douée d’un sens élevé de la gestion de l’économie mondiale, Okonjo-Iweala, est à 56 ans, l’une des femmes les plus influentes du monde. Sa carrière est intimement liée à la banque mondiale où elle a passé une dizaine d’année à servir. En 2012, elle essaiera de briguer le poste le plus élevé de la banque. Elle a les potentialités pour y parvenir.

Nassef Sawaris, l’un des plus riches du continent

Il est considéré comme l’un des plus riches du continent africain. Sa fortune est estimée à 4,5 milliards d’euros. Sa fortune a été bâtie essentiellement sur la construction avec le grand groupe Egyptien d’Orascom Construction Industries. Membre du parti au pouvoir en Egypte, sa fortune est issue essentiellement de la gestion des projets de construction en travaux et bâtiments publics. Son charisme et son sens élevé des affaires lui ont permis de placer son groupe dans le gotha des nations qui font des affaires avec les multinationales européennes.

Noureddine Cherouati, l’homme du pétrole

En Algérie, il est connu à travers le groupe Sonatrach. A 62 ans révolus, Nourredine Cherouati a fait fortune dans le pétrole. Ayant rejoint le groupe pétrolier public en 1971, il parviendra à prendre la tête du groupe à la suite d’une crise. Son objectif ? Relancer le groupe et le positionner sur le marché mondial. Il y parviendra tant bien que mal et se fera une notoriété d’homme ayant le business dans le sang. Grâce à sa vision et aux réformes opérées, il a remis la Sonatrach sur les rails. Et, cela n’est pas rien.
En Afrique, ils sont nombreux ceux qui ont marqué et, qui marquent la vie économique du continent. Des hommes et des femmes, qui par leur aspiration à un monde économique plus favorable à l’Afrique, se sont battus pour se faire une place au soleil. Certains sont partis du néant, d’autres ont perpétué l’oeuvre de leur devancier. Au finish, c’est l’Afrique qui gagne.