Malgré la richesse et la diversité des sites touristiques africains, ceux reconnus comme patrimoine mondial se comptent du bout du doigt. Et pourtant, ce ne sont pas les sites de qualité qui manquent.
Sur les 936 biens constituant le patrimoine culturel et naturel, seulement 123 sont africains. Cela est peu comparé à la diversité des richesses touristiques du continent. Plusieurs raisons expliquent cet état de fait. Parmi celles-ci, les nombreuses contraintes liées au dépôt des dossiers, le manque de moyens financiers pour entretenir les sites et monter les dossiers de candidature ainsi que les difficultés liées au respect des termes de la Convention du patrimoine mondial. Pour autant, le continent ne baisse pas les bras en termes de moyens à mettre en oeuvre pour faire reconnaître les différends. Le problème majeur est la quête des financements pour monter les dossiers de candidatures. Par exemple, les dossiers de candidatures doivent faire l’objet de recherches approfondies de la part des chercheurs. En Afrique, où tout ou presque tout est prioritaire, l’on préfère investir dans les secteurs vitaux plutôt que de chercher à investir dans les recherches touristiques en vue de se faire reconnaître comme patrimoine mondial du tourisme. Malgré cette réalité, les africains ont la chance d’être «gâtés par la nature.» Des millions de touristes visitent chaque année l’Afrique. Ils y découvrent des beautés, des richesses qui leur permettent d’être souvent en phase avec leurs origines. Au propre comme au figuré, les sites touristiques ont de la matière à revendre sur le continent. Les défis sont énormes mais les nombreuses potentialités des africains à surmonter ces défis peuvent permettent au continent de se hisser au firmament des continents les plus touristiques au monde. Pour y parvenir, il faut d’abord que le tourisme en Afrique se transforme en industrie du business. L’Organisation mondiale du tourisme le signifiait en Assemblée générale de Manille en 1980, "Le Tourisme est devenu un phénomène de civilisation... L'ampleur qu'il a acquise l'a fait passer du plan limité d'un plaisir élitaire au plan général de la vie sociale et économique". Le tourisme est assujetti à l’économie de nos jours. Seule la prise en compte de cette réalité sera la porte de sortie du tourisme africain de l’ornière. Par le développement du tourisme, les populations locales pourront profiter des avantages énormes en termes de développement des infrastructures. Un autre problème qui mine le tourisme africain est la sécurité et la paix sur le continent.
Tout part de la paix
Pour faire partie du patrimoine mondial, les sites touristiques doivent être accessibles aux chercheurs. Qui dit accessibilité dit moyens de transports, dit routes, dit sécurité. Il faut le reconnaître de nombreuses zones de conflits sont souvent des zones touristiques. Les réserves, les forêts et le désert constituent des nids de rébellion. L’OMT n’a cessé de décrier cette situation. Selon cette Organisation, un des autres obstacles majeurs au développement du tourisme en Afrique subsaharienne réside dans le maintien de tarifs aériens très élevés (parmi les plus élevés du Monde). Ce problème associé à celui de l'insuffisance des structures d'accueil et à une insécurité fréquente liée à l'instabilité géopolitique du continent, expliquent que le gisement touristique africain soit encore très largement sous-exploité. «L'exigence sécuritaire reste primordiale comme le démontre la désertion touristique qui a affecté des lieux aussi divers que le parc des Virunga (Zaïre), le parc des gorilles à la frontière Ouganda-Rwanda, la Casamance (Sénégal) à la suite de conflits.» On le sait, le tourisme favorise la construction d’infrastructures telles que les routes, les canalisations d’eau, l’électricité, etc…Parfois ces aménagements peuvent profiter au développement des populations locales. L’exemple du Kenya est pathétique selon l’OMT. Selon l’Organisation, les ports du littoral kenyan qui étaient affectés d’un déclin continu depuis plusieurs siècles, ont amorcé une renaissance grâce au développement du Tourisme depuis une cinquantaine d’années. Au delà de l’inscription des sites touristiques africains sur la liste du patrimoine mondial, il y a nécessité à se battre pour faire triompher le tourisme sur le continent. Cela est capital.