Dans ce contexte actuel marqué par la globalisation, le continent africain est confronté à une sorte de subordination politique et économique. La situation va s’empirer, selon les thèses des spécialistes de la population, à cause de l’accroissement démographique rapide auquel l’Afrique devrait faire face. Dans les quarante ans à venir, la population du continent va presque doubler, passant de 750 millions de personnes en 2006 à 1,4 milliard en 2040.
Outre les difficultés conjoncturelles et structurelles auxquelles le continent est sujet, les projections démographiques effectuées par l’Institut d’Etudes Démographiques (INED) montrent que le défi démographique est aussi important à prendre à compte. Dans le rapport 2011 publié par cet institut, l’indicateur, plus mis en exergue, demeure la progression démographique en vigueur sur le continent africain. Selon cette étude, des 7 milliards d’humains qui cohabitent sur la planète en cette année 2011, l’Afrique, à elle seule, en abrite 1, 05 milliard d’habitants au mois de juin dernier contre 800 millions d’habitants en 2000. Cette tendance à l’accroissement de la population dans le continent sera contraire à celle qui sera observée dans le reste du monde. En effet, la croissance démographique serait si exponentielle que les africains se doivent de revoir les politiques de population. En effet, aussi paradoxal que cela peut l’être au regard de toutes les calamités qui affectent ce contient, à l’horizon 2100, il risque bien d’être une des zones les plus peuplées du monde. Une information qui n’est pas réjouissante vu les nombreuses difficultés socio-économiques. D’ici 20 ans, le continent africain abritera plus de 20 % de la population mondiale. En raison de la jeunesse de sa population, du rythme de sa croissance et de sa transition démographique tardive et limitée, l’Afrique est d’ores et déjà confrontée aux défis de sa démographie, dans la mesure où le développement tant attendu pourrait être compromis par le poids de l’inertie démographique. Pour mieux définir ses stratégies, il s’agit de bien évaluer ces enjeux démographiques face au développement durable pour tenter, de façon innovante, d’en présenter les conclusions les plus pertinentes au monde politique. Cette démarche entend rapprocher les points de vue des scientifiques, ceux des décideurs et des acteurs de terrain. Les défis démographiques montrent clairement que pour infléchir les tendances lourdes et permettre un développement durable, il est plus que jamais nécessaire d’engager des actions décisives à court terme et long terme. Les gouvernants africains ont, dès lors, intérêt à identifier les actions prioritaires et urgentes qui ne seraient pas, dans le futur, des obstacles au développement, à l’éducation, à la santé etc.
Stabiliser la fulgurante progression démographique
En Europe, en Amérique du Nord et dans l’est asiatique, les tendances sont à la baisse du taux de natalité. Une stabilité démographique qui a permis l’épanouissement de plus en plus marqué de la gent féminine. Au même moment dans le continent, les politiques de contrôle des naissances sont confrontées aux pesanteurs socio-culturelles. Conséquence, les taux de natalité continueront à demeurer à des niveaux très élevés. Si élevés que le Sida, et tous les autres pandémies et fléaux comme la famine actuelle dans la corne de l’Afrique, ne sauront stabiliser la fulgurante progression des populations. De 750 millions d’habitants en 2006, l’Afrique aura une population de 1,4 milliard d’habitants en 2040. L’augmentation exponentielle de la population africaine, signifierait plus de victimes du Sida, de paludisme, de famine, de guerres, etc. Ces impératifs démographiques à relever sont liés au bien être en termes d’éducation, de santé, de développement socio-économique durable etc…