Le nouvel Afrique (LNA) : Pourquoi avoir choisi le nom Ricky Balboa ?
Ricky Balboa (RB) : Cela a démarré sur un pari, et par le fait que je travaillais à cette époquelà le verre par sablage. Comme on m’appelait déjà Ricky, l’association reflétait en fait assez bien le travail très énergique sur un matériau plutôt délicat. Ensuite, j’ai juste choisi de le garder.
LNA : Avant de vous lancer en tant que designer vous aimiez le monde de la nuit. Avez-vous découvert votre vocation de ces soirées de lumière ?
RB : Pas directement, mais une vocation est un chemin et ce chemin vous suit et vous précède où que vous alliez.
LNA : Vous avez fait un stage à l'académie des Beaux-arts de Kinshasa, quel en était le but ?
RB : J’ai travaillé avec le Professeur Malutchi de l’académie de Kinshasa sur une étude morphologique des masques rituels des différentes provinces du Congo. Cela a été une expérience surprenante et à la fois enrichissante. J’ai adopté à l’époque une technique de dessin à «l’aveugle», que j’ai utilisé par la suite lors de performances publiques.
LNA : Après Kinshasa, vous êtes venu en Belgique et avez entrepris des études à l'Académie des Beaux-arts de Bruxelles. Dans quelle section avez-vous travaillé, et comment cela s'est-il passé pour vous ?
RB : J’ai étudié dans l’atelier de tapisserie et vitrail. J’y ai découvert quantités de choses au niveau de la perception de l’art et des multiples techniques de l’art et de l’artisanat. Mais j’y ai surtout appris à réapprendre régulièrement.
LNA : Vos études achevées, vous vous lancez en tant que free lance pour le bureau d'étude " Group 2 Vanhevel ". Quelles ont été vos créations les plus marquantes à cette époque ?
RB : Il s’agissait de vitraux en miroirs sablés et colorés, qui ont été installés dans des palais orientaux que je n’ai malheureusement jamais vus sur place. Cet épisode demeure comme une expérience inachevée car elle s’est terminée après moins d’un an, à la mort soudaine et inattendue de monsieur Roger Vanhevel.
LNA : Aviez-vous collaboré avec le chorégraphe Jean-Luc Rudé en réalisant des costumes de scène ? Pourriez-vous nous narrer l’expérience vécue? Raconteznous cette expérience et que vous a-t-elle apporté ?
RB : Je travaillais déjà les miroirs dans mes vitraux, et donc l’idée m’a séduit d’habiller des danseuses et des danseurs à la manière de Paco Rabanne en utilisant des techniques apprises à l’académie et avec d’autres contraintes au niveau des matières. Ce fut une expérience très amusante et enrichissante, qui m’a mené vers la création de lampes design.
LNA : Mis à part le "light", vous créez aussi du mobilier. Vous considérez-vous comme un designer ou comme un artiste au sens le plus large du terme ?
RB : Je me considère la plupart du temps comme un artisan. Mais je peux me sentir artiste ou créateur ou artisan lors des différentes étapes de la création jusqu’à ce qu’elle prenne vie dans une autre dimension et que je sois alors heureux d’être un spectateur.
LNA : Revenons à votre métier de base. S'exprimer à travers la lumière est un défi immense car le champ d'expression est vaste et infini. En travaillant les sources secondaires de la lumière, vous devez tenir compte des matériaux pour obtenir l'effet désiré. Quelle est la matière que vous préférez travailler et pourquoi ?
RB : En tant qu’être humain, je peux dire sans trop réfléchir que ma matière préférée c’est l’eau, et que j’aurai donc tendance à travailler les matériaux qui s’en approchent, tels le verre, les plastiques ….
LNA : La tendance des feuilles Nanolight est à la mode car elle se substitue aux traditionnels néons en verre et enseignes lumineuses. Que pensez-vous du Nanolight qui est l'innovation technologique du moment dans le domaine de la lumière ?
RB : Je crains de vous décevoir sur ce thème car je suis plus un amoureux de technique que de technologie. J’aime d’autant plus une nouvelle technologie qu’elle répond à un besoin impératif.
LNA : Quel est le "plus" que vous pouvez apporter dans le design en tant qu'artiste de lumière ?
RB : Mon ambition première est de traiter la lumière comme un ingrédient réellement constitutif de mon oeuvre, de pousser cette recherche suffisamment loin pour faire ressentir cette présence comme un éclat de vie. Dans le secteur du design européen à l'économie encore sensible, la demande a changé et la simple valeur, notoriété, d'un nom ou d'une marque ne suffit pas. Les acheteurs font des demandes précises et ne sont plus de simples consommateurs. Les demandes concernent, entre autres, les produits durables, doux, plus féminins.
LNA : Quel est votre positionnement concernant ces nouvelles données ?
RB : Cela fait déjà longtemps que j’ai acquis une certaine conscience écologique et que je m’efforce d’en tenir compte dans mon travail. Je trouve intelligent de s’adapter au monde qui évolue avec nous, car effectivement cela génère de nouveaux modes de pensée et donc de nouveaux comportements.
LNA : Aimeriez-vous un jour créer des objets de luxe pour la Cristallerie-Joaillerie de luxe Baccarat ?
RB : Evidemment, cela me plairait d’approcher des techniciens et des techniques qui ont fait leurs preuves depuis si longtemps.
LNA : Et le spectacle…, devenir un Grand de la lumière scénique tel Nick Whitehouse, le designer light des Stars ?
RB : Et bien, pourquoi pas ? Cela pourrait être une belle aventure
LNA : Pour vous, la lumière influe-t-elle sur le comportement et les émotions des personnes ?
RB : Je crois que la lumière est tout simplement vitale.
LNA : Sur quel projet travaillez-vous en ce moment Monsieur Ricky Balboa ?
RB : Je travaille actuellement à la finition d’un nouveau système d’accrochage pour mes derniers vitraux rétro éclairés.
LNA : Merci Monsieur Balboa de m'avoir reçu dans vos ateliers pour les lecteurs et lectrices du LNA et bonne chance sur le chemin de la lumière…
Ricky BALBOA Artiste Designer
Phone : 00 32 (0) 476 71 67 10
e-mail : r1c4balboa@hotmail.com