Le premier tour du scrutin présidentiel qui se tiendra le 27 février 2011 au Bénin reste ouvert entre les différents candidats. Et en croire les observateurs et l’opinion publique béninoise, cette échéance électorale s’annonce difficile pour ce petit pays, symbole d’une démocratie africaine, vieille de plus de deux décennies. Avec comme adversaires principaux, le président de la Banque ouest africaine du développement (Boad), Abdoulaye Bio Tchané et Maître Adrien Houngbédji, l'actuel président, Boni Yayi, élu en 2006, devrait batailler ferme pour sa réélection en attendant les législatives prévues au mois d’avril prochain.
Le mardi 11 janvier dernier, un communiqué de la présidence béninoise fixait la date du premier tour de l'élection présidentielle au dimanche 27 février 2011, suivie des législatives le 17 avril, conformément aux textes et aux lois électorales en vigueur au Bénin. Au même moment, la bataille s’annonce très serrée pour la présente joute électorale. Les candidats ne se sont pas fait attendre pour se manifester. Ainsi, en dépit de plusieurs inquiétudes liées à la mise en place des membres du Cena, toutes les lois électorales ont été promulguées par l’état, tout est en conformité avec la constitution et les candidatures continuent de se faire enregistrer. En effet, outre le président sortant, Boni Yayi, son adversaire attitré en l’occurrence Me Adrien Hougbédji a récemment officialisé sa candidature dans le cadre de la coalition dénommée l’Union fait la Nation (UN). Dans le même sillage, c’est au tour d’Abdoulaye Bio Tchané, actuel président de la Banque ouest africaine du développement (Boad), qui vient de déclarer officiellement sa candidature pour la magistrature suprême.
La candidature de ce dernier à la prochaine élection présidentielle est un secret de polichinelle, lui qui a toujours travaillé dans ce sens. Aujourd’hui, Docteur Boni Yayi devra faire avec ce banquier, appelé ABT et jouer un rôle décisif pour décider du sort de cette élection. Il jouit d’ailleurs d’une grande notoriété auprès de l’opinion publique. Il convient également de mentionner la candidature de Me Marie Elise Gbédo, avocate à la cour et première femme candidate à la magistrature suprême au Benin. Vu toutes ces candidatures, les observateurs avertis présument une mauvaise posture au chef de l’Etat sortant Yayi Boni, installé au Palais de la Marina depuis 2006. Toutefois, ce dernier a réussi à acquérir un capital d’expériences politiques considérable qui peuvent assurer sa réélection. On se le rappelle, le 19 mars 2006, lors du second tour, le successeur de Mathieu Kérékou, l’autre monument de la démocratie africaine, avait remporté l'élection avec 74,51 % face à Adrien Houngbédji. En l'absence de parti, il avait su rallier à sa cause des personnalités respectées dans le pays telles Albert Tevoedjré, ancien secrétaire général adjoint de l’Onu et l'ex-chef de l'État Emile Zinsou.
Ancrer la démocratie
Devant les multiples enjeux, le peuple béninois semble indubitablement conscient, après 20 ans de pratique démocratique, que l’élection ne saurait être un danger pour le pays, même si dans le contexte actuel subsiste une perplexité au sein d’une certaine classe politique.
En tout état de cause, le président Boni Yayi devrait veiller à la transparence et au respect de la volonté du peuple. Cette élection présidentielle de février 2011, cinquième depuis l'accession du Bénin au renouveau démocratique en 1991, s’annonce ainsi ultra serrée.A noter que l’élection présidentielle sera suivie le 17 avril prochain par des législatives devant permettre de renouveler les 83 députés du parlement, pour une sixième mandature. Maintenant aux béninois de faire leur choix sans anicroche !