Symbole d’une femme engagée, Carine Shiku s’est très tôt mobilisée pour les causes nobles, suivant ainsi le chemin tracé par son père, médecin. Cette native de Liège, âgée d’une quarantaine de berges, est aujourd’hui présente au niveau de l’intelligentsia de la diaspora pour faire entendre la voix des femmes, surtout africaines. Carine est d’ailleurs au coeur du dispositif d’organisation du Soulier d’Ebène qui consacre les footballeurs africains évoluant.
Présentation
Je m’appelle Carine Shiku, je suis de nationalité belge mais originaire de la république du Congo. Actuellement, je suis employée au Cpas d’Etterbeek en tant qu’agent administratif. En dehors de çà, je suis vice présidente de African Cultural Promotion (ACPRO) qui organise notamment la cérémonie annuelle des African Awards. Je suis également la représentante de la chaine de l’espoir pour le Congo en Belgique.
Le profil professionnel
Je suis née à Liège où mon père faisait sa spécialité en cardiologie. J’ai passé une partie de mon enfance en Belgique, et je suis rentrée au Congo à l’âge de 10 ans. J’ai fait ma scolarité, primaire et secondaire au Congo et je suis revenue en Belgique pour faire mes études supérieures. J’ai obtenu un diplôme général en communication. J’ai commencé à travailler 2 ans après avoir fini mes études. J’ai commencé dans une galerie d’art pendant 2 ans où je m’occupais de l’accueil et de l’organisation et la préparation des vernissages. C’était une galerie située à la rue du midi où on exposait l’art premier africain et l’art contemporain sous forme de peinture. Aujourd’hui, cela fait plus de 7 ans que je travaille au Cpas d’Etterbeek. Et je m’y sens bien. Mes collègues sont très gentils et je m’y suis bien intégrée.
Les centres d’intérêts
J’aime beaucoup le cinéma et j’aime bien organiser aussi. C’est pourquoi lors des cérémonies d’African Awards, je m’occupe de toute la partie concernant l’organisation. Je donne des coups de main à des amis. Sinon, j’aime beaucoup la mode et les voyages.
Le dynamisme dans le secteur associatif
En fait, je suis investie dans le secteur associatif essentiellement au niveau d’African Cultural Promotion (ACPRO). Je n’ai pas d’autres centres d’intérêts ici en matière associative en Belgique. Comme le but de l’association me plaisait, cela m’a donné envie de m’investir. Le but, c’est de montrer les choses positives que les africains font ici en Belgique, de donner une bonne image des africains. On le fait à travers cette cérémonie qu’on organise tous les ans et qui récompense le monde sportif en même temps que les personnes du monde associatif et politique et tous les africains qui se sont distingués dans leur domaine d’activité.
Les orientations de Acpro
L’objectif d’Acpro est véhiculer une image positive du continent tout en mettant en avant les africains qui excellent dans de bonnes choses. On est essentiellement tourné vers le football parce que le soulier d’Ebène est le prix le plus connu et on a comme ambition de pouvoir l’organiser dans différents pays européens. Pour le moment, on ne l’organise qu’en Belgique. On a des contacts au niveau de l’Angleterre, où quelqu’un, en collaboration avec nous, a mis les choses en marche.
Partenariat avec Friendly foot
Je fais partie de l’association depuis 9 ans. Au début, c’était une simple collaboration. Mais, il y a 3 ans, je suis devenue vice présidente. Au cours de ces nombreuses années, on a travaillé avec un certain nombre d’associations qui voulaient nous aider dans notre objectif. Depuis quelques années, on est avec Friendly foot qui, par sa sensibilité au football, se rapproche d’Acpro par rapport au soulier d’ébène. En travaillant ensemble, on s’est rendu compte qu’on avait la même philosophie, le dynamisme identique. On s’est beaucoup retrouvé dans la manière de travailler et çà fait maintenant plus de 3 ans que nous collaborons dans de bonnes conditions. Contrairement avec d’autres associations où il ne fut pas possible de faire le même chemin qu’avec Friendly Foot.
Le regard sur la femme africaine de la diaspora
C’est très difficile. Elles sont de plus en plus dynamiques. Elles sont présentes sur tous les fronts maintenant. On les prend de plus en plus au sérieux par rapport au passé. Les femmes de la diaspora, quant à elles, ont beaucoup progressé. Mais, je pense qu’il y a du chemin à faire, surtout dans nos pays africains, si on compare à l’image de la femme européenne, dans le sens positif, bien entendu.
Que faire pour promouvoir la femme en Afrique ?
Je pense que la base de tout passe par l’éducation. Si on arrive à donner une bonne éducation à la femme, c’est lui assurer une base importante pour l’avenir. Effectivement, il y a des problèmes économiques et le fait que les gens soient pauvres freinent un peu les choses. Mais je pense que la base, c’est essayer de donner au maximum une bonne éducation aux enfants. Cela leur permettra de grandir et de devenir des adultes responsables en se faisant un avenir un peu plus radieux que ce qu’ils ont maintenant. L’éducation, c’est la base de tout.
L’engagement humanitaire
En fait, j’ai dit au départ c’est pouvoir collaborer avec mon papa, cardiologue, et qui est président de la chaine de l’Espoir Congo. Moimême, je suis née avec une maladie cardiaque et donc c’est quelque chose qui me touche personnellement. Ensuite, c’est un projet qui vise à construire un centre cardiologique à Kinshasa. Donc je devais contribuer à faire passer le message au sein de la diaspora. On sait que la communauté d’origine congolaise est assez nombreuse en Belgique. Depuis quelques années, on n’a pas mal de médecins d’origine congolaise ici qui se sont investis. Le but de mon engagement était de faire passer le message, de sensibiliser les gens. Les enfants qui viennent se faire consulter en Belgique, représentent un coût énorme qui peut être considérablement réduit si on réussit à construire ce centre cardiologique au Congo et qu’on arrive à former des gens pour pouvoir l’entretenir et soigner les enfants sur place. C’est un vaste projet, c’est pourquoi la chaine de l’Espoir Belgique, dont je suis la présidente, s’est très investie, en essayant pas mal de démarches pour trouver des fonds européens. La chaine de l’espoir Congo fait la même chose. Chacun peut apporter sa brique à l’édifice. Tous les soutiens sont les bienvenus. Pour le moment, la chaine de l’espoir Congo dispose juste du terrain prévu pour la construction. Mais, il y a quelques médecins qui sont déjà formés. Il faut assurer la relève et assurer un peu plus de formation au niveau local.
Les conseils aux jeunes africaines
Je crois que tout est possible. Quand on veut, on peut. Il suffit d’être motivé. C’est vrai que parfois c’est un peu plus dur. C’est pourquoi, il faut à la base être optimiste et se dire à chaque fois : quand on veut on peut. C’est le premier pas vers la réussite et l’obtention de ce qu’on veut faire dans la vie.