Le 14 mai dernier, l’Assemblée nationale a adopté une loi sur la parité entre les hommes et les femmes dans la gestion du pouvoir,à tous les niveaux d’exercice. Ainsi, lors des prochaines échéances électives, les deux sexes devront être représentés de manière égale sur les listes, à défaut celles-ci seront de facto invalidées. Une première victoire probante pour l’ensemble des femmes africaines en général. Avec 52%, les femmes représentent au Sénégal plus de la majorité de la population. Et pourtant, seules 23% sont représentées à l’assemblée nationale; 10% au gouvernement; 12,97% dans les conseils régionaux; 20,03% dans les conseils municipaux et 27% dans les collectivités rurales. Ceci démontre, si besoin en était, le faible degré d’implication et de participation des femmes dans la gestion des affaires publiques, à l’image de plusieurs pays africains se disant émergents et démocratiques. C’est pourquoi, cherchant à corriger cet écart criard dans les instances décisionnelles, les députés sénégalais ont examiné et voté, au mois de mai dernier, le projet de loi établissant la « parité absolue » dans les fonctions électives entre homme et femme. Cette loi axée exclusivement sur la parité homme-femme dans les listes électorales est synonyme d’une victoire politiqueremarquable pour les femmes sénégalaises et africaines longtemps confinées aux tâches ménagères. Une grande révolution vient ainsi s’opérer à tous les niveaux de la vie sociale, économique et politique. Si cette loi, basée sur le 50/50 dans toutes les fonctions électives, a été instituée par le parlement sénégalais, c’est dans le souci de renforcer et l’approfondir la démocratie dans ce pays. Ainsi, sur 150 députés, seuls 3 ont voté contre la loi. En effet, désormais, toutes les listes électorales prévues au niveau des institutions du paysseront composées, de manière équitable, d’hommes et de femmes. Lorsque les listes n’obéiront pas à ce principe, elles seront tout simplement résiliées et annulées. Toutefois, au sein de certains observateurs et despopulations africaines en général, les avis divergent. Interrogé, El Habib Sy, directeur de publication du journal En Vedette, prévient depossibles abus par rapport à cette loi qui entrera en vigueur à partir des échéances présidentielles de 2012. A l’en croire : « Cette nouvelle mesure est pertinente en soi mais pourvu que les femmes la comprennent et n’essaient pas de l’appliquer au niveau de leurs familles, très souvent ancrées dans la tradition africaine. L’exercice serait en ce moment galvaudée d’où de nombreuses difficultés ». Par contre, d’autres soutiennent que la loi vient à son heure puisqu’elle corrige les nombreuses injustices (discrimination, exclusion et autres) auxquelles les femmes africaines sont généralement confrontées dans la gestion des affaires de la cité notamment au niveau du pouvoir décisionnel. Cependant, afin d’aider à mieux exercer leurs nouvelles responsabilités, certaines femmes, surtout des villages, semblent avoir besoin deformation et de renforcement deleur capacité, pour plus de compétences et de prises de conscience.