Essentiellement basée sur le tourisme, l’agriculture, les services et la pêche, l’économie du Cap- Vert a la particularité d’allier efficacité et stabilité. Zoom.
Avec ses deux grandes îles et ses 4 aéroports, le Cap-Vert essaie autant que faire se peut, d’installer une économie stable et émergente. Dans cette lancée, les autorités du pays ont mis en place des stratégies efficaces pour favoriser une croissance soutenue. Cette croissance a la particularité de répondre aux réalités d’une île. Les grands pôles de développement de cet Etat sont les services, le tourisme, l’agriculture, la pêche et l’industrie.Les services sont constitués essentiellement par les importations, les transports, l’hôtellerie et les télécommunications. En progression constante, environ 70 000 lignes fixes et presque 300 000 mobiles permettent aux Capverdiens de communiquer entre eux et avec le monde extérieur. Le produit intérieur brut estimé à plus d’un milliard deux cents soixante neuf millions d’euros est dominé par le tourisme et le commerce.Le tourisme occupe 75 % du secteur tertiaire, 15 % pour le secondaire et 10 % pour le secteur primaire. Ce domaine est l’une des priorités du pays dans la mesure où ce sont 333 000 touristes qui ont visité le pays en 2008. Pour être à la hauteur des attentes des touristes, des aéroports, des hôtels et des lieux d’hébergement ont vu le jour. Pays à potentiel hydraulique énorme, le Cap-Vert met aussi l’accent sur l’agriculture. Elle représente 10 % du PIB et est essentiellement constituée sur l’irrigation goute à goute. Cette donne, couplée à l’hydroponie (c’est-à-dire l’agriculture hors-sol) permet de faire face aux contraintes climatiques. L’agriculture permet ainsi d’alimenter l’industrie. Cette dernière, assez développée occupe 8% du produit intérieur brut. Le développement des activités manufacturières et celles de sous-traitance a connu un boom avec les facilités accordées par l’AGOA (African Growth and opportunity Act).Pratiquement encerclé par l’Océan Atlantique, le pays a su développer son potentiel pêche qui permet d’engranger 2 % du PIB. Ce domaine peut même connaître un développement conséquent dans la mesure où l’Union européenne a, depuis 2005, levé l’interdiction d’importer du poisson capverdien.
Un taux de croissance élevé et soutenu
L’investissement étranger au Cap-Vert représente un volet très important dans l’économie du pays. L’investissement direct étranger (IDE) est très dynamique dans la mesure où il représente 80 % des investissements au pays du président Pires. Les investissements étrangers directs ont permis au pays d’atteindre une croissance de 5 % par an. Ils sont essentiellement tournés vers l’immobilier et le développement des infrastructures touristiques. Selon les autorités capverdiennes, les flux d’IDE sont estimés à 175 millions d’euros sur le premier semestre 2007 (14 % du PIB), confirmant la progression significative observée depuis 4 ans. Les stocks d’IDE, quant à eux, progressent, toujours selon la Cnuced (les nations unies), de 311 millions de dollars US en 2005 à 433 millions de dollars US en 2006. Selon les prévisions, ils ont dépasséles 500 millions à la fin de l’année 2007. Les flux d’IDE enregistrés en Afrique de l’Ouest en 2006 placent le Cap-Vert derrière le Nigéria, le Ghana et la Côte d’Ivoire, mais devant tous les autres pays de la région.Les migrants (Environ 700 000 personnes) font des transferts annuels représentant approximativement 90 millions d’euros par an. Les transferts provenant de la France représentent environ le quart (20 millions d’euros) du montant global alors que la population est estimée à 6 % de la totalité de la diaspora (30 000 personnes enregistrées). Mieux, dans le domaine du développement humain, le Cap-Vert est bien côté. Car, en 2009, le produit intérieur brut par tête d’habitant était de 3 436 dollars US. Cette même année, le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) classait le pays au rang de 121 ème sur 182.
Une forte monnaie, gage de stabilité
Le Cap-Vert exploite l’Escudo comme monnaie. Arrimé à l’euro, un euro à parité fixe s’échange au taux de 110, 265 plus fort que le franc CFA qui s’échange à 695, 655.En hausse constante, les réserves internationales brutes atteignaient enfin 2008 plus de 280 millions d’euros. Pour maintenir la stabilité du taux de change, le Cap-Vert se doit d’aligner sa politique monétaire sur celle de l’Union européenne notamment en maintenant son taux d’inflation à un niveau proche de celui de l’Union européenne et en gardant son taux d’intérêt au dessus de celui de la zone de référence pour limiter la sortie de capitaux. La Banque centrale est vigilante sur le respect des équilibres externes qui assurent le maintien de la parité avec l’euro et dont dépend la pérennité des flux de transferts de la diaspora. Le Cap-Vert a reçu 114 millions d’euros de flux nets d’aide publique au développement (APD) en 2009. L’aide extérieure (dons et prêts) a atteint 226 millions d’euros en 2010. Cette hausse majeure est due au fait que le pays est en période de transition avant d’accéder définitivement au statut de Pays à Revenus Intermédiaires (PRI). Il profite de cette période pour bénéficier encore de prêts concessionnels. Une grande partie de ces aides serviront à financer le Programme d’Investissement Public (PIP) 2010. En effet, en raison de son niveau intermédiaire de PIB, le Cap-Vert a quitté le 1er Janvier 2008, la catégorie des Pays les Moins Avancés (PMA) pour entrer dans celle des Pays à revenus intermédiaires ou Pays à développement Moyen (PDM).Aujourd’hui, la transformation de l’économie et la modernisation de la société doit rendre davantage compétitif ce pays aux faibles ressources naturelles. Il est en bonne voie.