Ayant connu son apogée véritablement en 1990, la démocratie fait son bonhomme de chemin au pays du Président Idriss Deby Itno. Des élections sont organisées de façon périodique et la liberté d’expression prend pied dans ce pays longtemps resté tributaire des conflits. Le bout du tunnel n’est pas loin.
Le langage démocratique au Tchad se conjugue avec la multiplicité des partis politiques et la vitalité de la liberté d’expression. Le Tchad est l’un des rares pays en Afrique, a adopté le multipartisme bien avant son accession à l’indépendance. Depuis 1947, des partis politiques s’étaient jetés dans la bataille pour faire triompher le pluralisme. L’un des premiers partis politiques à s’inscrire dans cette logique fut la section tchadienne du Rassemblement démocratique africain (RDA) à savoir la Parti progressiste tchadien (RPT) pour donner le PPT/RDA. Dans cette vague de multipartisme d’avant l’indépendance, on retrouve des partis tels que l’Action sociale du Tchad (AST), le Groupement des indépendants et des ruraux du Tchad (GIRT), le Mouvement socialiste africain (MSA), l’Union démocratique indépendante du Tchad (UDIT). Ce sont ces partis, dignes lutteurs pour l’émancipation du Tchad qui ont posé les fondations de la démocratie dans ce pays. Ils ont été aux avant postes de la lutte pour l’accession à l’indépendance avec leurs frères étudiants intellectuels résidant en France et réunis au sein de la Fédération des Etudiants d’Afrique noire en France (FEANF). En 1958, cette lutte porte des fruits. C’est la proclamation de la République. Le clou de la lutte intervient en 1960 avec l’accession à l’indépendance. Les Tchadiens pensaient continuer sur cette lancée avec le multipartisme mais, sur leur chemin, ils trouveront un homme du nom de François Tombalbaye, le premier Président de la République. Ce qu’il a contribué à donner aux Tchadiens de la main droite, il le retire de la gauche. Il instaure le parti unique avec le PPT/RDA. C’est le début des folies meurtrières avec les groupes armés. Une vingtaine existent ou se créent à tour de bras. Le Président de la République est assassiné au détour d’un jour de l’année 1975. Le pouvoir échoit au général Félix Malloum. Exacerbé et sous la pression, il cède sa place Goukouni Oueddei après la bataille de Ndjamena en 1979. Hissène Habré à la tête d’un groupe armé jouera à cache-cache avec Oueddei. Les troupes libyennes se mêlent à la danse. En 1980, Hissène Habré est renversé par Oueddei. Il réplique deux ans plus tard et renverse Oueddei à son tour. A son accession, Habré sut que la menace ne viendrait de nulle part autre que des troupes libyennes. En 1987, avec l’aide de la France, une contre-offensive de l’armée tchadienne met fin aux velléités des troupes libyennes. Elles se retranchent dans la bande d’Aozou. Et, ce n’est qu’en 1994 que cette bande sera remise à son propriétaire, le Tchad. Après 8 ans de pouvoir, Hissène Habré se voit évincé par Idriss Déby Itno. Progressivement, il travaille à instaurer le multipartisme. Entre 1996 et 1998, Ndjamena est souvent attaqué. Le Président Idriss Deby Itno parvient à repousser les rebelles qui avaient fait leur entrée dans la capitale. Ainsi, après avoir balbutié aux lendemains de son accession à l’indépendance, le Tchad a entamé sa marche vers la stabilité politique sous Idriss Déby.
La paix, source du développement
Au pouvoir, le Président Idriss Deby Itno multiplie les gestes pour reconstruire le pays. Il reforme la constitution et fixe les conditions de création des partis politiques. Mais, là n’est pas la grosse épine. Il faut reconstruire. Or, la reconstruction ne peut se faire que dans la sécurité. Lorsque l’on sait que les conflits internes sont souvent la cause de pose de mines anti personnelles, la première des tâches était d’effectuer un déminage des différents sites de conflits. Grâce au Programme des nations unies pour le développement (PNUD), le Tchad a bénéficié entre 2004 et 2009, d’un financement de plus de 5 millions de dollars US pour financer le déminage, l’objectif global de cette action étant de renforcer les capacités du Gouvernement en matière de planification et de coordination de l'action contre les mines au Tchad. Une autre action du Président Déby a été de faire la paix avec ses voisins notamment le Soudan. A ce propos, « le Tchad et le Soudan ont décidé de ne plus se regarder en chien de faïence. L’accord historique signé entre Khartoum et N’Djamena est sans précédent dans la marche des peuples vers la liberté et la paix. Cet accord prévoit que les pays refuseront désormais d’être les bases arrière des groupes rebelles. Mieux, les deux pays contribueront par des échanges d’informations à traquer les rebelles. Le Tchad et le Soudan " se sont donné un délai de deux mois pour prendre chacun les mesures qu'il faut pour mettre un terme à toute présence, tout soutien et à toute action des groupes armés à l'un ou l'autre pays ". » C’est une réalité que les coeurs et les esprits se sont apaisés entre ces deux voisins qui ne souhaitent que la paix et le développement pour leur peuple. Le Tchad a tourné le dos aux vieux démons. L’avenir appartient désormais à chaque tchadien et à chaque être doué d’esprit de paix. Il ne sert à rien d’enflammer des pays à cause de leur richesse. Les tchadiens ont le droit de vivre en paix et d’exploiter leurs ressources pour le bien de leurs populations. Ne les en privons pas.