Article publié le 2011-01-10 par Par Lamissa Jacques Santé
Spiruline et FACA du Burkina - Un label de qualité [08/2010]
Spiruline au microscope

La spiruline est un complément alimentaire produit au Burkina Faso depuis une vingtaine d’années. Il y a environ dix ans, la culture de la spiruline s’est améliorée avec la création de plusieurs unités de production. Mieux, le FACA, un médicament de lutte contre la drépanocytose a été officiellement commercialisé.

Elles sont nombreuses les personnes qui ont déjà été en contact avec cette poudre verdâtre au goût un peu particulier; il s’agit de la spiruline.

La spiruline est un complément alimentaire et en tant que tel elle permet de lutter efficacement contre la malnutrition modérée. Ce produit a par ailleurs la particularité de renforcer les défenses immunitaires selon les spécialistes. Il est ainsi fortement recommandé pour les personnes vivant avec le VIH. La spiruline est également réputée pour ses propriétés d’antioxydant. Consommer régulièrement, elle permettrait même de réduire l’incidence des cancers et des maladies cardiovasculaires. Aussi, la spiruline contribue-t-elle à préserver ; maintenir et renforcer la santé de l’enfant, de la femme enceinte, des personnes convalescentes, des sportifs, des personnes âgées, des étudiants, en somme de toute personne qui fournit un effort aussi bien physique qu’intellectuel.

Ces vertus prouvées scientifiquement sont dues au fait que la spiruline a une excellente teneur en protéine, soit 60% de son poids total. Elle est riche en fer, en vitamines A, B, K et contient tous les acides aminés essentiels, des sels minéraux et des acides gras essentiels. De plus, la spiruline regorge de calcium, de phosphore, de magnésium en quantité semblable à celle du lait qui est un aliment complet.

Au regard de tout ceci, la spiruline est, pour un pays comme le Burkina Faso où la couverture sanitaire n’est pas complète et où l’autosuffisance alimentaire est encore un idéal, du pain béni. C’est la raison pour laquelle le gouvernement se mobilise à travers le ministère de la Santé pour une plus grande promotion de ce produit.

Introduit au Burkina il y a une vingtaine d’années, c’est à partir de 1998 que la spiruline est produite de façon industrielle. On compte aujourd’hui sept unités de production de la spiruline qui sont par ordre de création : l’unité de Nanoro (1998), petit séminaire de Koudougou (1999), Loumbila (2000), Sapouy (2002), Ouahigouya (2004), Sabou (2005) et enfin la dernière née, l’unité de production de spiruline Nayalgué à Koudougou. Créée en 2005, cette unité a été inaugurée en mai 2010. Elle est le fruit d’une convention tripartite entre l’ONG Technap en France, l’Etat burkinabé et le Diocèse de Koudougou. Ses activités s’étalonnent sur trois volets: la recherche qui donne lieu à des études sur l’intérêt de la spiruline, la santé et la vulgarisation consacrées à la formation des intervenants dans la filière et la production de la spiruline elle-même. La performance de l’unité de Nayalgué est de 4000 kg de spiruline par an. Cette production est exportée à hauteur de 60%, ce qui fait dire au ministre de la Santé Seydou Bouda que le label «Spiruline du Burkina» force le respect et est très bien apprécié en France, au Maroc, en Côte-d’Ivoire, au Bénin, au Mali et au Niger. Des initiatives ont été prises pour conquérir d’autres marchés en Europe, en Amérique et dans d’autres pays de l’Afrique.

Le FACA, pour plus d’efficacité

Le label «Spiruline du Burkina» a retenu toute la satisfaction du chef du gouvernement. Tertius Zongo qui a présidé la cérémonie d’inauguration s’est réjoui du travail effectué par les chercheurs Burkinabé. Pour lui, c’est une fierté de voir des productions locales de qualité, ce qui est une source de motivation surtout que cela crée l’indépendance vis-à-vis des firmes occidentales.

En plus de la spiruline, les chercheurs Burkinabé ont abattu un gros travail en mettant au point le FACA à partir des savoirs locaux. Ce médicament made in Burkina est destiné au traitement de la drépanocytose, une maladie tropicale négligée puisque les grandes firmes pharmaceutiques n’y consacrent pas leurs efforts pour trouver des remèdes. Les experts en matière d’évaluation des médicaments viennent donc de reconnaître la pertinence de la mise sur le marché du FACA. Une satisfaction de plus pour le Premier Ministre Tertius Zongo de procéder à la remise officielle de l’autorisation de mise sur le marché du FACA à l’institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) qui a trouvé le médicament le vendredi 28 mai 2010 à Koudougou.

La spiruline comme le FACA respecte les normes internationales en matière de médicament. Il ne reste plus que la certification ISO pour la spiruline afin d’accroître sa valeur ajoutée. Mais le défi présent est de faire connaître davantage la spiruline par les populations pour une consommation plus grande et pour plus d’impact sur la santé publique.