Deux séances à guichets fermés en moins d’une heure, un tonnerre d’applaudissements et un grand intérêt du public pendant la discussion avec les musiciens du Congo et les réalisateurs: la première à la Berlinale en 2010 a été un succès retentissant. Après le succès du lancement le film a été choisi comme film d’ouverture du festival ‘Visions du Réel’ à Nyon (Suisse).
«Kinshasa Symphony» se consacre à la manière de bâtir l’un des systèmes les plus complexes de la coopération humaine en plein coeur de l’une des villes les plus chaotiques du monde: un orchestre symphonique. Il s’agit d’un film sur le Congo, sur les gens de Kinshasa et sur la musique.
Un triple accord entre protagonistes
«Kinshasa Symphony» se propose comme triple accord entre la ville de Kinshasa, les habitants (les Kinois) et l’Orchestre symphonique kimbanguiste. La ville de Kinshasa se relève comme l’une des villes les plus jeunes, les plus grandes, les plus chaotiques du monde. L’une des «Mega-Cities» croissant le plus rapidement, un fléau. Au-delà du chaos, comme le poète Thierry Mayamba Nlandu décrit sa ville. Il doit bien le savoir puisqu’il est un véritable «Kinois», un habitant de Kinshasa. Le film nous conduit à travers la ville, entre autres par la vendeuse de pain Chantal Ikina, l’électricien et coiffeur Joseph, l’artisan Albert Matubenza et le prédicateur Armand Diangienda. La musique les unit: Chantal et Joseph sont violonistes, Albert joue en dehors de la guitare tous les instruments à cordes et Armand est chef d’orchestre. Les chemins sinueux de ces «Kinois» à travers les différents mondes de leur ville se rejoignent dans la salle de répétition du seul orchestre symphonique non seulement de Kinshasa ou du Congo, mais de toute l’Afrique subsaharienne.
L’amour pour la musique classique
Chantal, Joseph, Albert, Armand et l’orchestre ont autorisé Claus et son équipe à les accompagner et à les filmer dans tout leur environnement. Le temps que la régie prendra pour faire connaissance réciproquement, l’intensité de ces rencontres et le facteur unissant de l’amour pour la musique classique ont permis une vue fascinante sur le présent des hommes au Congo. Un film sur une ville en Afrique, ses habitants - et sur leur musique : Händel, Verdi, Beethoven. «Kinshasa Symphony» montre Kinshasa avec toute son opulence, sa vitesse, sa somptuosité des couleurs, sa vitalité et son énergie. La sonorité de cette ville et la sonorité de son orchestre sont transmises par un concept qui allie la musique et l’atmosphère de Kinshasa. Durant de nombreuses années, le tournage n’était pas seulement difficile, mais aussi interdit officiellement: le dictateur Mobutu voulait éviter que le monde voit des images du déclin de son pays. C’est la raison pour laquelle il n’y a du Congo, si tant est qu’il y en ait, que des images d’actualité dans le «style reportage». «Kinshasa Symphony» montrera une autre image du Congo.
Se libérer d’un cercle vicieux
La musique commune, le travail de répétition et finalement les concerts de l’orchestre, qui regroupent les protagonistes et plus de deux cents autres «Kinois» sont des images grandioses pour la force et la détermination avec lesquelles la société civile congolaise veut se libérer d’un cercle vicieux qui a duré plusieurs dizaines d’années d’oppression coloniale, de tyrannie, de pauvreté et de guerre.
Kinshasa Symphony
de Claus Wischmann, Martin Baer et Michael Dreyer
Calendrier des concerts et des séances:
Kinshasa (RDC): entre 19 et 26 juillet 2010
Durban International Film Festival
(Afrique du Sud): 22 juillet 2010 Warsaw, Two Riversides Festival
(Pologne): 22 juillet 2010
Esperanzah!, Namur (B): 6-8 août 2010
Vukovar, (Croatie): 25-29 août 2010
Beethovenfest, Bonn (D): 16 septembre 2010
Pour de plus amples renseignements sur les concerts:
www.kinshasa-symphony.com
Le distributeur belge Paradiso planifie le film aux cinémas belge et hollandais encore cette année. Le film sera en 2011 dans les cinémas en France.