L’Afrique du Sud vient de réussir avec brio, l’organisation de la 19ème édition de la coupe du monde. Au terme d’un mois de compétition avec à la clé 64 matchs, l’Espagne succède à l’Italie sur fond de Vuvuzela. Avec la note de 9/10 attribuée par la FIFA à la nation Arc-en-ciel, l’Afrique montre au monde entier qu’elle a des qualités exceptionnelles d’organisatrice.
Ils ont introduit le vuvuzela dans le monde du football. Ils ont fait taire les plus sceptiques de ceux qui pensaient qu’ils n’avaient pas la capacité de réussir l’organisation de la 19 ème édition de la Coupe du monde. Eux, ce sont les Sud-Africains. Le pays de Nelson Mandela, par sa capacité à remplir les stades, s’est classé troisième après les Etats-Uniset l’Allemagne. Plus de 3 millions de spectateurs ont suivi les différentes rencontres. Lorsqu’en mai 2004, le pays de Nelson Mandela, l’icône africain qui fête cette année ses 92 ans, a été désigné par la Fédération internationale de Football Association (FIFA) pour organiser cette messe mondiale du sport roi, d’aucuns ne vendaient pas cher sa peau. D’intrigues en peau de bananes, de supputations en suppositions, d’intox en commérages, avec comme plat de résistance, la menace sécuritaire de tout genre, les médias, surtout internationaux ne se sont pas priés pour brocarder l’Afrique du Sud de tous les noms d’oiseaux. Aujourd’hui, les résultats sont là : l’organisation de la coupe du monde 2010 a été un « franc succès ». Aux heures chaudes des empoignades verbales, à six mois de la compétition, c’est Sepp Blatter qui a été obligé de monter au créneau pour faire taire les plus suspicieux sur la capacité de l’Afrique du Sud d’organiser ce mondial. A deux semaines de la compétition, il a été encore obligé de sortir ses gongs pour dire aux détracteurs de la nation Arc-en-ciel, que « ça suffit ». L’Afrique devait organiser son mondial n’en déplaise aux contradicteurs.Même le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon a reconnu le mérite de l’Afrique du Sud, partant de toute l’Afrique. «J’ai espoir que l’événement puisse raviver l’intérêt pour l’Afrique et que cela mènera à la renaissance africaine» a-t-il souhaité .
Un bilan propre
Le bilan de la Coupe du Monde 2010 parle en faveur de l’Afrique du Sud. Lors de la conférence de presse, bilan tenu après la mémorable finale entre l’Espagne et les Pays-Bas, le président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter a reconnu que des progrès ont été réalisés par l’Afrique du Sud.« Aujourd’hui, dit-il les choses se sont nettement améliorées et je me dois de faire un grand compliment à l’Afrique du Sud, son peuple et son gouvernement en particulier, pour avoir mis à notre disposition toutes les garanties nécessaires ». Et, lorsque Sepp Blatter parle de garanties, il n’oublie pas le côté sécurité, objet de toutes les hantises durant le mondial. A cet effet, pour la sécurité, 36 unités de corps militaires et paramilitaires ont été mobilisées. La fierté de l’ensemble de l’instance mondiale vient aussi du fait que plus de 3,1 millions de spectateurs ont assisté aux 64 matchs, soit une moyenne de 49 670 fans par match, 92,9% de taux de remplissage des stades et 3 millions de billets vendus. Du coup, le Mondial 2010 se classe au 3e rang de la plus grande affluence derrière les États-Unis en 1994 et l’Allemagne en 2006. Pour une première en Afrique, c’en fut une, et, de fort belle manière.L’honneur revient au continent africain, quand on sait que 217 pays étaient connectés sur l’évènement avec la pulvérisation de la quasi-totalité des records d’affluence.
Le mondial des surprises
On l’avait annoncé dans notre premier article relatif au Mondial 2010. Et, des surprises, il y’en a eu. D’abord, l’on n’attendait pas les deux équipes finalistes, l’Espagne et les Pays-Bas à ce niveau de la compétition. L’on ne s’attendait pas aussi à ce que les équipes africaines, six, au total, soient éliminées au premier tour excepté les Blacks Stars. Ces derniers ont fait mention honorable à l’Afrique en tombant les armes à la main face à l’Uruguay. Autre surprise, l’Allemagne qui lamine l’Argentine en quart de finale par le score sans appel de 4 buts à 0. Le Brésil, l’un des favoris de la coupe du monde devant l’éternel, se fait surprendre par les Pays-Bas par le score de 2 buts à 1. La Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Nigéria, l’Algérie, l’Afrique du Sud malgré leur bonne volonté ont été victimes de leur manque d’expérience. Cela n’enlève rien au fait que le Mondial a montré que l’Afrique était unie derrière ses représentants. Cette attitude révèle un fait capital : l’unité de l’Afrique est possible. Si les politiques trainent le pas, le football pourrait être le catalyseur de cette unité tant recherchée. On l’a vu, lors de ce mondial, à travers le drapeau sud africain et ghanéen attaché l’un à l’autre et faire le tour du stade, sous un bain de foule, après la qualification des Blacks Stars pour les quarts de finale, la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud a révélé au monde entier, un autre visage de l’Afrique. Celui positif, celui d’une Afrique qui se bat, qui gagne et même qui joue les prolongations. A partir de cette coupe du monde, que l’on n’a pas le droit d’oublier, c’est l’Afrique qui révèle au monde que sa civilisation a plus d’un tour dans son sac pour réussir l’organisation des événements d’envergure mondiale et de la plus belle manière qui soit. Alors, n’oublions pas de si tôt ce mondial.