Le 21 novembre 2010, les Burkinabé de 18 ans ou plus se rendront aux urnes pour élire leur président. Des candidatures se sont déjà déclarées et parmi celles-ci le Président Blaise Compaoré, qui brigue un nouveau mandat de 5 ans.
Entamé en 1990, le processus démocratique connait un élan de vitalité au Burkina Faso. Depuis cette date, périodiquement, les Burkinabé vont aux urnes soit, pour élire les conseillers municipaux (élections municipales), soit, pour élire les députés (législatives) ou le Président du Burkina Faso (présidentielles). Sans discontinuer donc, les élections se tiennent de façon démocratique, avec des taux de participation qui varient de 20 à 80% selon les élections.
Plus de trois millions d’inscrits
Cette année, tous les Burkinabé ont le regard tourné vers le 21 novembre pour le premier tour du scrutin présidentiel. Depuis près de trois mois, des candidats se sont déclarés partant, même si la caution pour participer à ce rendez-vous majeur est passée de 5 à 10 millions de F CFA (près de 16 000 euros) selon le nouveau code électoral. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), structure chargée de l’organisation des élections, a procédé à deux reprises au recensement électoral. Le bilan fait ressortir plus de trois millions d’inscrits. Avec les nouvelles réformes du code électoral, ce recensement a obéi à des règles nouvelles sur les documents à fournir pour figurer sur la liste électorale. Selon ces règles nouvelles, seuls les détenteurs d’un extrait d’acte de naissance ou d’un jugement supplétif, d’une carte d’identité, d’un passeport ou d’une carte militaire, étaient aptes à s’inscrire. Après cette inscription, la CENI procédera à la vérification des listes afin de dresser définitivement la liste électorale. La délivrance des cartes d’électeurs est fixée pour octobre, selon le Président de la CENI, Moussa Michel Tapsoba. Cependant, ne pourront prendre part au vote de la présidentielle que les citoyens munis uniquement de la nouvelle carte nationale d’identité Burkinabé (CNIB). Pour favoriser l’accès des moins nantis à ce précieux sésame, le Gouvernement a pris des mesures pour diminuer le coût de l’établissement de la CNIB. Il est passé de près de 5 euros à moins d’un euro. Mieux, certains opérateurs économiques et certaines personnalités engagent souvent des actions contribuant à délivrer gratuitement les CNIB aux populations.
Une dizaine de candidats à l’assaut de «Kossyam»
Pour la présidentielle du 21 novembre 2010, une dizaine de candidats ont déclaré être partant pour conquérir le fauteuil de «Kossyam » (c’est le nom du palais présidentiel, sis à Ouaga 2000, le quartier le plus huppé de la capitale). Que ce soit sous la bannière d’un parti politique ou de façon indépendante, des postulants ont sorti leurs griffes. Parmi ceuxci, on retrouve Blaise Compaoré, le Président sortant, qui est naturellement le candidat du parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). Les autres candidats, et pas des moindres, sont Me Bénéwendé Sankara de l’UNIR/PS, Laurent Bado du PAREN, Zéphirin Diabré de l’UPC, Maxime Kaboré (un indépendant), Boukary Kaboré dit «le lion» du PUND, Norbert Michel Tiendrebeogo du FFS et François Kaboré du PDP/PS. Cette pluralité de candidatures dénote l’intérêt des politiques à présider aux destinées des Burkinabé. C’est aussi l’expression de la vitalité démocratique qui se perfectionne d’année en année.
La liberté d’expression, un atout démocratique
Depuis plus de 20 ans, une stabilité politique jamais égalée dans l’histoire du Burkina Faso maintient les institutions debout. De nombreuses réformes politiques opérées ont permis d’atteindre ce résultat. Parmi celles-ci la liberté de la presse. Reporters Sans Frontières (RSF) classent le Burkina Faso 6ème pays africain en matière de respect de la liberté de la presse. Cette presse est un atout pour tous les hommes politiques qui peuvent faire passer leur message à travers les différents canaux de communication de masse que sont la radio, la télévision et la presse écrite. On le sait, une campagne électorale réussie ne peut se faire sans la communication. C’est par et à travers la communication que les différents candidats pourront convaincre les plus sceptiques afin qu’ils accordent leurs voix. Il est vrai que parmi les candidats déclarés, le Président sortant Blaise Compaoré, accompagné de son parti, le CDP, part favori de cette course. Mais la partie n’est pas entièrement gagnée car, des outsiders pourront jouer les trouble-fêtes. Parmi ceux-ci, Me Bénéwendé Sankara, Laurent Bado et le nouveau venu dans l’arène politique, Zéphirin Diabré. Cette élection présidentielle aux enjeux énormes sera le baromètre de la démocratie au Burkina Faso. Une démocratie qui, au jour le jour, est en train de s’enraciner dans la culture des Burkinabé. Et, cela est de bonne guerre.