A l’instar de plusieurs pays africains, la République démocratique du Congo célèbre ses cinquante ans de vie. Scandale géologique où se côtoient la richesse de la nature et un territoire de plus de 2 345 885 km2 pour plus de soixante millions d’habitants, le pays de Joseph- Désiré Kabila(1) force l’admiration et le respect. Lorsqu’on parle de ce pays, c’est toute l’Afrique qui s’incline devant les merveilleuses richesses de son sous-sol. La République démocratique du Congo, après cinquante ans d’indépendance, écrit indéniablement son histoire. En un demisiècle, beaucoup de choses ont été faites et, beaucoup reste encore à faire. Parmi les acquis de cinquante ans, il y a d’abord la liberté pour les dirigeants d’adopter leur propre politique économique en phase avec les besoins de leurs populations. La liberté de choisir ce que l’on veut, donne à toute action politique la plénitude de son sens. Le président de l’Assemblée nationale de la RD Congo, Evariste Boshab s’exprimant sur les indépendances, face aux députés Burkinabé, en mars dernier, parlait d’une «coûteuse marche révolutionnaire engagée par l’Afrique depuis la décennie 1960 dès ses glorieuses indépendances -en passant par les pénibles transitions des années 1990- marche qui a permis de remettre le peuple au centre de la praxis et de l’action politique».
C’est l’une des plus belles victoires des indépendances en ce sens qu’après les âpres luttes pour l’acquisition de cette liberté, les Africains ont refusé de jeter le bébé avec l’eau du bain. «En effet, devenus indépendants, la plupart des pays de notre continent ont basculé vers le giron de l’obscurantisme du monopartisme qui a tenu le peuple sous le joug d’interminables transitions qui le privaient ainsi de son scrutin. Il y a eu l’époque des chefs charismatiques, omniscients, qui n’acceptaient aucune contradiction. Ils étaient l’Etat et le peuple. La RD Congo a su tourner le dos à cette pratique avec l’avènement de la démocratie en 1990. Elle a vécu les périodes de Mobutu Sésé Séko, avec le Zaïre en son temps. Aujourd’hui, elle amorce un nouveau virage avec Joseph-Désiré Kabila. Les réformes politiques et économiques entamées pour donner un souffle nouveau à ce ‘pays continent’, commencent à donner des fruits. En témoigne en 2009, la remise à plat des contrats miniers qui avaient été signés avec des compagnies minières sous l’ère Mobutu.
C’était une révolution. Une révolution qui fait penser à cet autre révolutionnaire qui a combattu, au prix de son sang, pour l’avènement de l’indépendance: Patrice Lumumba. La RD Congo lui doit une fière chandelle.
Le 30 juin 1960 Joseph Kasavubu devient le premier Président et Lumumba sont Premier Ministre. C’est de là que part cette histoire qui s’écrit depuis les années soixante. Les Congolais l’écrivent souvent au prix du sang et de la déchirure. La fausse note vient des conflits alimentés par des groupuscules armés et soutenus par «des mains extérieures». La RD Congo, cinquante ans après, doit désarmer les esprits avant de désarmer les coeurs, pour bâtir une nation digne de la grandeur et de la dignité de ce peuple. Lumumba l’a dit: «un jour, l’histoire aura son mot à dire, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseigne à l’ONU(2), à Washington, Paris ou Bruxelles, mais l’histoire qu’on enseignera dans les pays libérés du colonialisme et de ses marionnettes. L’Afrique écrira sa propre histoire. Une histoire faite de gloire et de dignité».
(1)Joseph-Désiré Kabila: le Président de la République démocratique du Congo
(2)ONU: Organisation des Nations unies