Article publié le 2010-04-27 par Par Berthe Mobani Santé
Le préservatif féminin en Afrique [04-2010]
photo: © Walterito
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Selon l’association ONUSIDA, l’Afrique subsaharienne reste la région la plus durement touchée par le VIH dans le monde. Les femmes africaines ont trouvé un nouveau moyen, avec ce préservatif féminin, de maîtriser leur protection.

Selon l’association ONUSIDA, l’Afrique subsaharienne reste la région la plus durement touchée par le VIH dans le monde, et représente plus des deux tiers de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH et près des trois quarts des décès liés au sida en 2008. On estime qu’en 2008 1,9 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH en Afrique subsaharienne, ce qui porte à 22,4 millions le nombre des personnes vivant avec le VIH.

Le préservatif féminin est en fait une sorte de gaine munie d’un anneau souple à chaque extrémité. L’anneau intérieur, situé du côté fermé, sert à l’insertion et au maintien du préservatif. L’anneau extérieur, plus grand, recouvre les organes génitaux externes. En polyuréthanne, il est plus fin mais néanmoins plus résistant que le latex utilisé pour le préservatif masculin. Il est lubrifié et à usage unique. Plus à risque, les femmes ne bénéficient que depuis peu d’un moyen de protection contre le VIH et les maladies sexuellement transmissibles (MST).

Les femmes africaines ont trouvé un nouveau moyen, avec ce préservatif féminin, de maîtriser leur protection, c’est l’un des avantages de ce préservatif; un autre avantage est que lorsqu’il est bien utilisé, ce préservatif développe une surface de protection des zones génitales bien plus étendue que la capote. Une vaste étude réalisée par ONUSIDA en Afrique du sud montre que 84% des femmes interrogées étaient prêtes à utiliser le préservatif dans l’avenir.


Contraintes de ce préservatif

Les hommes refusent souvent de se protéger et d’assurer celle de leur partenaire, c’est pourquoi les femmes le considèrent comme un plus pour leur protection. Plusieurs femmes pensent, malgré cette envie d’utiliser ce préservatif, qu’il existe trop de contraintes concernant celui-ci, la difficulté de le mettre en premier lieu, mais celles qui l’usaient correctement la première fois décidaient de l’adopter. Deuxièmement, sa taille, il est très grand et il gêne une fois mis en place. Troisièmement, son coût, il coûte plus cher que celui du préservatif masculin.


A qui est-il destiné?

Lors de sa découverte pour la première fois, ce préservatif n’était destiné qu’aux travailleuses de sexe, et aux femmes considérées comme exposées au risque de contracter le VIH. Mais pour le moment toute la population féminine est concernée par ce préservatif.


L’efficacité du préservatif féminin

Très peu de méthodes de prévention sont efficaces à 100%. Les préservatifs peuvent de temps en temps glisser ou se déchirer, bien que ceci se produise rarement. Les préservatifs qui sont périmés, conservés dans des conditions inadaptées, qui ont des défauts de fabrication, ont plus de chances de se déchirer. En général, si les préservatifs se soldent par un échec, il y a de fortes chances qu’ils n’aient pas été employés comme indiqué.

En réalité, les préservatifs sont extrêmement efficaces en ce qui concerne la prévention d’une transmission du VIH quand ils sont utilisés. Comme les rapports sexuels sont souvent spontanés, c’est une bonne idée d’avoir toujours avec soi un préservatif en cas de besoin.
Plusieurs personnes hésitent encore sur la fiabilité de ce préservatif en tant que méthode de contraception et de protection contre les MST. Le préservatif féminin a d’ailleurs passé ces tests avec succès: 99,2% d’efficacité contraceptive pour une utilisation systématique et correcte, barrière efficace contre les agents responsables des MST.


L’accès à ce préservatif

Suite au manque d’accès au préservatif féminin en Afrique, certains experts estiment que sa réutilisation dans de bonnes conditions d’hygiène pourrait réduire son coût et augmenter le nombre des rapports sexuels protégés. Une pratique qui a des conséquences préoccupantes en matière de santé des femmes, surtout dans des milieux ruraux où l’accès à l’eau potable n’est pas facile.
Cette pratique a été signalée dans plusieurs régions pauvres. Si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) condamne sa réutilisation, elle a pourtant déclaré en juillet 2002 que «la décision finale quant au réemploi du préservatif féminin doit se prendre au niveau local».
L’OMS continue à recommander néanmoins l’usage d’un nouveau préservatif masculin ou féminin à chaque relation intime pour éviter tout risque de grossesse non désirée ou de contraction d’une infection.


La désinfection et ses risques

L’agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a financé une étude sur la réutilisation du préservatif féminin dans des conditions réelles. Elle a permis de comparer les couples ayant employé cinq fois le même spécimen en le soumettant chaque fois à une désinfection suivie d’un lavage, d’un séchage et d’une lubrification à des couples ayant utilisé un nouveau préservatif à chacun des cinq rapports sexuels. L’incidence des infections observées au niveau du vagin, du col de l’utérus ou du pénis était comparable dans les deux groupes. Cette étude a été menée par FHI en collaboration avec une faculté de médecine américaine (Eastern Virginia Medical School, Norfolk, Virginie). Elle a fait appel à la colposcopie (examen de paroi vaginal et du col de l’utérus avec une loupe spéciale) et, chez les hommes, à un examen optique du pénis.  

Selon les pays, le produit est connu sous des noms commerciaux différents: FC female condom, reality, Femidom, Dominique, Femy, Myfemy, Protectiv’ et care.

Source : Family Health International



ONUSIDA:


Par le biais d’objectifs, de résolutions et de déclarations adoptés par les Etats Membres des Nations Unies, le monde s’est doté d’un ensemble d’engagements, d’actions et d’objectifs pour stopper et inverser la propagation du VIH et intensifier notablement l’accès universel à la prévention du VIH, au traitement, à la prise en charge et au soutien.


Déclaration politique sur le VIH/sida (2006)

Une Déclaration politique sur le VIH/sida a été adoptée à l’unanimité par les Etats Membres des Nations Unies lors de la réunion de haut niveau sur le VIH célébrée en marge de l’Assemblée générale de l’ONU en 2006. Cette déclaration constitue un mandat solide devant permettre une meilleure riposte au sida, en particulier en matière d’accès universel à la prévention du VIH, au traitement, à la prise en charge et au soutien. Elle renouvelle également la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et les Objectifs du Millénaire pour le développement de 2001, en particulier l’objectif de stopper et commencer à inverser la propagation du VIH/sida d’ici à 2015.