Article publié le 2010-04-20 par Par Cyrille Momote Kabange
Actualité
Le quatorzième sommet de l’Union africaine - maturité et stabilité [03/2010]
Après des décennies de durs combats diplomatiques, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), devenue Union africaine (UA) entame sa vitesse de croisière. En même temps, l’organisation prend conscience des enjeux dans lesquels elle inscrit le destin d’un continent décrié hier, à tort ou à raison, alors que l’immensité de ses ressources humaines et économiques devrait lui faire jouer un rôle majeur à moyen terme, sur la scène mondiale. Les décisions prises lors de ce quatorzième sommet tenu du 31 janvier au 2 février 2010 à Addis-Abeba, mettent en évidence la maturité acquise par l’UA qui évite au fil des années de se focaliser sur les conflits entretenus et les déclarations tonitruantes sans lendemain faites du haut des tribunes internationales. Même si, le nouveau coup d’état opéré à Niamey par une junte d’officiers nigériens se pose en porte-à-faux, par exemple, face à la décision prise à ce sommet concernant la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernement et le renforcement des capacités à gérer de telles situations, l’UA saura bien débrouiller l’écheveau de ces machinations.
Une autre situation délicate concerne la Cour Pénale Internationale dont les décisions sont controversées. Elles mettent en évidence la contradiction entre la signature par le chef d’Etat africain de la charte de cet organisme et les ambiguïtés autour des positions prises par rapport aux procédures certes humiliantes qui affectent les hommes d’Etat africains.
Or, l’UA, en obtenant que l’ancien Président Hissen Habré accusé de crime contre l’humanité soit jugé en Afrique (au Sénégal), montrait bien qu’il y a une issue à un certain juridisme discriminant auquel est confrontée la faible Afrique par le biais de la loi dite de compétence universelle.